Le 11 septembre, j’étais à Roissy, en attente d’un vol pour Dakar.
J’ai vu du coin de l’oeil un avion s’écraser contre une tour sur un écran. Je me suis dit que c’était de mauvais goût de passer un film de ce genre dans un aéroport mais comme le son n’était pas branché, je suis allé acheter des cigarettes en tax-free pour mes collègues.
Il y a eu pas mal d’effervescence dans l’aéroport, et on a vite su que quelque chose de grave était en train d’arriver aux Etats-Unis, mais le vol de Dakar n’était pas annulé, l’embarquement a eu lieu, et je suis parti comme la plupart des passagers enregistrés, me demandant simplement si le vol de retour ne serait pas reporté.
Sur le moment, c’était (classe) business as usual, et je n’ai pas pensé que j’avais de la chance d’être dans le bon avion.
Aujourd’hui, je pense aux morts du 11 septembre et je me demande si les responsables sont tristes. Je pense aussi à des millions d’autres innocents génocidés.
Parce que si je ne suis pas très confortable avec l’idée qu’on construise une mosquée à Ground Zero, je déteste les autodafés. Comme tout le monde au 21ème siècle, j’espère.
Sur ce, je vais à la Fnac. Je vais racheter « l’Hygiène de l’assassin » et « les Combustibles ». Amélie Nothomb, ça n’ébouriffe pas les synapses, mais ça ira très bien pour lire dans le métro. Pour ne pas oublier.
RF 11 Septembre 2010
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