De jeunes vendeurs de (fausses ?) notes préconiseraient de déclasser, après Japon, Etats-Unis etc … des banques françaises exposées au risque grec. Les bourses d’Europe et l’Euro plongent le nez dans leur café, le CAC glisse sous 3000 mais New-York et l’Asie regardent ailleurs.
Heureusement, les marchés ne sont probablement pas des gens beaucoup moins sérieux que les autres et personne n’attache beaucoup plus d’attention aux analystes de crédit qu’aux experts en sondages ou en nucléaire, aux commentateurs de justice ou de poker, aux météorologues et autres journalistes sportifs, et aux autres communicants politiques en général, probablement trop nombreux et certainement tous beaucoup trop payés pour ce qu’ils apportent réellement à l’écosystème (c’est pour dire « humanité » avec moins d’ambiguïté parce que sinon on pourrait croire que tous les gens sont humains, et moins de risque d’hilarité qu’avec « civilisation » parce que ce mot là, il fait vraiment ringard, limite vintage) avec leurs game-boys pour adultes.
Les vrais professionnels de la bourse et autres animaux à sang froid s’étaient déjà rendus compte depuis quelques semaines que les banques françaises ont acheté pas mal de titres grecs pour faire plaisir à court terme à leurs actionnaires (voire aux analyses qui ne détestent pas un peu de window-dressing discipliné) trop contents de voir des obligations d’état en Euro, lire « des titres sans risque, en principe », rapporter autant que des investissements aventureux et moins liquides au bout du monde. Pas mal de gens sérieux avaient déjà vendu, quitte à se goinfrer d’options « Call » et autres produits dérivés pour bien surfer sur les rebonds.
Les marchés européens ont joué le jeu hier pour le principe et on courtoisement dévissé comme un gentleman ôtait son chapeau ou un gentilhomme faisait le baise-main, parce que ce sont des gens disciplinés qui respectent quelques apparences et traditions mais à part les vrais gens de l’économie réelle européenne, notamment ceux de l’Europe Club-Med selon l’aimable formule de l’Allemagne qui en économie comme au foot gagne en général même si de temps à autres un Club-Med plus ou moins dopé fait illusion, tout le petit monde boursier se fiche des fondamentaux et autres sous-jacents et surfe les vagues d’où qu’elles viennent, trop content que la mer soit agitée même si les tsunamis à répétition pourraient à la longue avoir des effets un peu imprévus, voire contrariants.
A force de jouer avec le feu, ils vont finir par dérégler le climat en Europe et même si le réchauffement pourrait aider la Grèce et autres Club-Med qui pourront vendre quelques années de l’électricité solaire à l’Allemagne qui a arrêté son nucléaire, les seuls qui gagnent sérieusement de l’argent avec les panneaux solaires, c’est les propriétaires des usines chinoises qui les fabriquent, les vendeurs de technologies et de composants pour panneaux et quelques intermédiaires bien connectés dans le nouvel écosystème.
Ce qui est sûr c’est qu’aux prix soldés du moment, il y a d’assez jolies opportunités pour quelqu’un qui aurait les poches un peu profondes, genre fond souverain ou autre gros acteur économique solvable qui ne sait plus trop quoi faire de la trésorerie accumulée à force de virer du monde et de vendre les actifs potables, maintenant que l’or est un peu cher et que le moindre mètre carré un peu sympa dans les villes musées d’Europe a déjà été acheté par lui-même ou ses congénères. Parce que les agences des banques françaises sont bien placées en général, pas mal sécurisées ce qui pourrait s’avérer utile en cas de révolution prolétarienne ou autres grèves étudiantes avec casse de vitrine et pillage de magasins, et qu’aux cours de bourse actuels, ça vaut le coup d’acheter pour transformer les DAB en distributeurs de DVD ou en bornes d’accueil pôle emploi.
C’est pas que ce serait un vrai drame d’avoir un DAB de moins sur les places de centre-ville où on a en général au moins 4 ou 5 qui se regardent en chien de faïence mais déjà que tous les petits commerces sont à la ramasse et que les seules lumières en ville la nuit sont les enseignes des banques parce que les zélus municipaux et cumuls si affinités ont tellement géré les finances en bons pères de famille qu’ils nous ont endettés à taux variables en franc suisse ou autres placements miracles indexés sur l’or ou autres diesels financiers pour lapins crétins gaulois du 20è siècle et qu’ils ne peuvent même plus s’endetter pour payer l’électricité à crédit, ce serait quand même dommage de vendre en solde les derniers bijoux immobiliers de famille à des zinvestisseurs zinstitutionnels zétrangers qui feront comme pour leurs appartements parisiens et autres châteaux en province, les travaux de mise aux normes avec des robinets de luxe made in Germany, d’équipements de cuisine avec du matos made in far away et la mise à niveau du toutime de sécurité made in encore plus far away parce que comme c’est juste pour thésauriser et que personne n’occupera les lieux hormis un gardien si c’est très grand, il ne faut pas que les boulangers et autres restos du coin espèrent que ça va leur apporter de la clientèle.
On peut quand même s’étonner un peu du silence assourdissant de nos responsables politiques. Bien sûr, ceux qui ne sont pas aux manettes sont trop occupés par les échéances électorales ou les commentaires circonstanciés sur les accidents nucléaires dont ils ne savent rien ou les petites affaires du moment dont ils savent depuis longtemps, au gré des annonces TV ou de la publication dans les livres de rentrées de vérités garanties plus ou moins véritables mais également connues depuis aussi longtemps par le microcosme que la double vie de François Mitterrand ou les troubles de mémoire de Jacques Chirac. Bien sûr, ceux qui sont aux manettes ont du boulot et le nez trop sur le guidon pour regarder beaucoup plus loin que le G20 (pour 2012, c’est vrai qu’ils n’ont pas trop à s’en faire si les ceusses d’en face continuent comme ça, si les ceusses des centres continuent comme ça et si l’extrême tribord n’obtient pas de ralliement de star de la TV) mais c’est quand même le moment ou jamais de rappeler que parmi les trucs pas lapin crétin que Mongénéral avait proposés, il y avait la participation. Alors puisque les grandes fortunes proposent spontanément d’acheter quelques indulgences de payer un peu d’impôts et que les petits épargnants s’inquiètent pour leurs éconocroques, ce serait une bonne idée de vite créer un fond souverain d’investissement, qu’on appellerait FSI 2 par exemple et pour ne pas déstabiliser les zinzins, qui pourrait par exemple investir 80% dans les banques françaises et 20% dans les PME parce que quand même c’est là que des emplois pourraient se créer si on baisse un peu les barrières sociales et fiscales.
Sinon, on peut continuer à maudire Moody’s aux cafés du commerce, à hésiter à recapitaliser parce que ce serait en principe contraire aux intérêts à court terme des actionnaires, à tergiverser sur une nationalisation temporaire parce que ce serait idéologiquement contrariant, à laisser nos banques et plus si affinités aux piranhas.
Sinon, si vraiment l’Etat ne peut ou ne veut pas pour conserver son AAA (qui est un peu une légion d’honneur de complaisance mais qui a la même utilité en rehaussant le crédit), un acteur privé un peu économiquement patriote, ou juste sympathisant francophile, ou simplement oportuniste, pourrait faire le job, même un exilé fiscal, parce qu’au point où on en est, on va bientôt devoir faire comme ces villages de pays un peu en dehors de la mondialisation qui survivent grâce aux remises de leurs travailleurs émigrés. En un peu « différent », bien sûr, parce que le village françafricain, c’est autre chose, comme toujours (mais c’est un sujet compliqué, les avis divergent même si Montebourg et Bourgi étaient « ensemble » sur Canal+ hier soir et les flingues tirent bas en période électorale alors il vaut mieux baisser la tête tant que ça défouraille et s’occuper de son jardin ou de la bourse plutôt que du marché aux -gros- poissons pourris).
Sinon, le petit épargnant français de 2011 peut placer un peu de ce qui lui reste d’épargne de précaution dans la bourse française en général (de préférence sur de boites qui ont compris la mondialisation, parce que c’est pas parce qu’on est un peu patriote qu’il faut être lapin crétin quand même), les banques françaises en particulier parce qu’on est jamais mieux servi que par soi même et que de toute façon, si jamais un malheur genre faillite grecque et/ou bancaire et/ou inflation et/ou plus si affinités arrivait, les actions des banques ne seront pas plus massacrées que les comptes et les indignés de whatever bord viendront avec des détecteurs de métaux piquer l’or caché dans la boite à sucre de l’armoire de cuisine.
Tomber or not tomber (dans le panneau, solaire ou pas) ?
Renaud Favier – renaudfavier.com – musique ! – 12-13 septembre 2011
Ps : sinon, on peut aussi cultiver son jardin en espérant qu’il n’y a pas de nuage radioactif fantôme qui passe en déclenchant moins de procédures d’urgence que de silences lourds et autres criailleries opportunistes en période électorale, en priant que les impôts fonciers et tutti quanti ne grimpent pas encore plus pour rembourser la dette des municipalités, des départements, des régions, de l’état ou de tout autre boulet auquel on a délégué la gestion des dépenses souvent incontrôlées, des recettes parfois nauséabondes et des investissements parfois hasardeux, en rêvant à une sorte de sursaut incarné par des gens en qui on aurait au moins un peu confiance, à défaut de vraiment les aimer, en regardant un peu en arrière pour essayer d’y trouver l’inspiration, voire un genre d’espoir, une moins incertaine idée pour la France.
Ps2 : la nostalgie n’est plus ce qu’elle était, depuis un moment déjà, mais ce n’est pas une raison pour renoncer aux technologie modernes genre les e-books plutôt que les affiches électorales écrites par des stagiaires et vendues en librairie ou aux meetings pour groupies, ou au droit de vote « pour » si possible, « contre » si on n’a vraiment pas d’autre choix.
C’est fini pour aujourd’hui.
Internet Marketing is among the few on the floor that allows a person to wait lower prices and compete effectively with somebody who is not within the company. You spot, just because it is on the line, does now not mean you will have a business relationship.