Monsieur Fernand est d’une autre France. De celle où l’on respecte les institutions, pas seulement en cas de besoin ; où l’on porte un chapeau pour les grandes occasions, pas seulement en cas déroute ; et où on sait compter, pas seulement en cas de faillite ou de hold-up.
Monsieur Fernand serait un peu consterné, limite agacé, mais ne perdrait pas son sang froid et continuerait à beurrer les tartines devant les atermoiements des fonctionnaires d’Europe et autres maîtres du monde sur le sauvetage de la Grèce et plus si affinités.
Il se dirait que c’est dommage que les mêmes n’aient pas été plus suspicieux quand l’argent des contribuables et autres prêteurs descendait à flots furieux de Bruxelles vers la Grèce et ses concessionnaires d’automobiles « premium » avant de remonter vers les montagnes suisses aussi fatalement qu’un bourre-pif donne mal à la tête ou qu’une gnôle bue au petit déjeuner fait voir des volets rouges.
Mais comme il est pragmatique et optimiste, il laisserait probablement aux apparatchiks européens une chance d’essayer d’éviter le pire et de sauver l’Euro(pe) pour ne pas perdre pour fautes et incompétences lourdes leurs droits à une retraite aussi dorée que leur carrière au service de l’intérêt général.
Et il ne s’indignerait sûrement pas bruyamment comme un étudiant ou un chômiste en descendant dans la rue contre les représentants de Bretton Woods et autres financiers de « haut vol » (sic) aux vues (et mains ?) un peu basses mais il ne leur tirerait pas non plus son chapeau et il serait assez tenté de faire rembourser à quelques fonctionnaires et autres banquiers plus ou moins internationaux l’oseille dilapidée, les indemnités d’expatriation, les pâtes aux truffes défiscalisées et autres bonus pour travail de nuit ou primes de risque de nervousse breakdaonne.
Tout bien considéré, l’homme de la pampa resterait correct et stoïque devant la crise, la disparition du client furtif et celle de l’affectueux du dimanche qui plombe les petites entreprises françaises et font parler les marins (malins ?) même s’il aurait quand même du mal à avaler toutes les couleuvres que lui proposent les chefs zétoilés, zélus gastronomes et autres diplômés des grandes écoles de cuisine française contemporaine.
Les bizarreries bancaires (bancales ?), boursières et autres histoires belges lui changeraient les idées mais le feraient rire quand même un peu jaune et tout laisse à penser que malgré toute sa sérénité montaubanesque, il sentirait comme une atmosphère vaguement migraineuse, limite brutale.
Alors comme il est aussi sportif (lire « calmement lecteur de l’Equipe » bien dans ses baskets, pas radicalement excité comme une ex-ministre d’opérette sympathique mais à côté de ses pompes) que bon gestionnaire et qu’il sait que « le prix s’oublie, la qualité reste », il investirait ses économies et l’héritage du « Mexicain » dans le PSG parce qu’une boite soutenue par le Qatar, ça rassure de nos jours, et qu’une petite entreprises qui sait acheter (42 millions quand même …) un joueur qui marque souvent les buts qu’il faut quand il faut et est en rupture de stocks de maillots à deux balles vendus 100 euros en pleine crise, c’est du lourd. On peut fumer son cigarillo tranquille avec des associés comme ça.
Sur le bouquin de Tristane Banon à paraitre la semaine prochaine (et celui de DSK, c’est quand ?), le gaz de schiste, le changement climatique et autres sujets verts qui fâchent les rouges ou vice-versa, Borloo qui ne se présente plus et d’autres centristes pour qui ça présente mal, les flics ou voyous en prison et pas mal de vrais voyous en cravate en cavale, les aciéries qui ferment malgré les promesses ou les primaires du #PS qui vont bientôt vraiment s’ouvrir après les promesses, il resterait en retrait derrière les porte-flingues qui passent bien à la TV parce que les vrais génies philosophes, ça ne dit pas tout sur n’importe quoi devant les caméras, ou vice-versa, et ça ne se promène pas en chaussettes dans le désert à découvert si possible, c’est même à ça qu’on les reconnait.
« N’empêche, qu’à la retraite de Russie, c’est les mecs qu’étaient à la traîne qui se sont fait repasser. »
Renaud Favier – renaudfavier.com – musique ! – 4 octobre 2011
Ps : une bonne cuite entre amis de 30 ans pendant que les djeuns s’amusent en écoutant de la musique de zazous, ce serait une option.
C’est fini pour aujourd’hui, parce qu’il faut aussi surveiller les nuisibles et autres marchés financiers toujours en train de mijoter des trucs pas francs du collier.