Hamster Jovial, publié dans les années 70, est souvent considéré comme l’album-clé de Gotlib entre ses BD traditionnelles et ses BD humoristiques plus adultes. Hamster trouverait que les scouts et le Festival de Cannes ne sont plus ce qu’ils étaient avant la crise.
Hamster (se) dirait que c’est pas la guerre, quand même, et qu’on ne devrait pas (se) faire une montagne (un sommet ?) d’une petite crise économique qui rebascule un peu de richesses vers les pays sous-développés sur fond de bisbilles autour du Mur des Lamentations juste un peu plus vigoureusement que quand les bienpensances progressistes manifestaient dans les rues pour une aide au développement moins sommaire que celle des Américains au Vietnam ; qui transfère des emplois vers les pays émergents juste à un peu plus haut débit que quand les Soviets avaient mis le jeu vidéo en mode pause pour fabriquer des Trabant avec liste d’attente de 20 ans et utilisaient la sciure de bois, quand la scierie avait de l’électricité, pour faire des saucisses qu’ils exportaient dans leur moitié du monde ; et qui va se finir comme au bon vieux temps des crises du pétrole et d’Helmut Schmidt qui malgré toutes ses qualités de social démocrate pro-européen d’une époque où ces mots avaient un sens et d’ami de la France Keynesien réformé au réalo-monétarisme du temps où ces maux avaient un sens, n’avait pu faire mieux que dénoncer la politique « des discours télévisés, des grands gestes et des petits pas » et préparer le terrain pour qu’un autre Helmut réussisse la réunification contre l’avis de tous les sondages et les prévisions de tous les experts. Avant qu’une inconnue pas trop sortie de la cuisse de Jupiter ou diplômée des usines à fonctionnaires politiciens, fille d’une institutrice et d’un pasteur, émigrée d’Allemagne de l’Est (mais toujours habillée et coiffée là-bas) où elle soutenait Solidarnosc quand ce n’était pas trop bien vu, se prépare à gagner, sinon ses élections, la 1ère guerre économique mondiale contre l’avis de tous les sondages et les prévisions de tous les experts, mais c’est une autre histoire, ou pas. Dont un acte important est filmé à Cannes ces jours-ci. Hamster, qui est un sage mais également soucieux de justice, (se) dirait que puisque les juges n’y parviennent pas, l’Histoire jugera les dirigeants français qui ont perdu la guerre économique comme en 40, alors qu’ils ont eu toutes les bonnes cartes en main mais les ont à peu près toutes mal jouées, alors que comme d’hab’ la « meilleure armée du monde » était en congés payés ou attendait la livraison des munitions (on a les RTT et les prix Goncourt qu’on mérite). Il faut dire à la décharge des gouvernements successifs que les Gamelin du moment répétaient « je hais le mouvement qui déplace les lignes » en faisant du lobby pour qu’on taxe le Picon-bière des ouvriers plutôt que les cigarettes des soldats ou les cigares de l’état-major. Et que les notables du moment ont été à peine plus clairvoyants et à peine moins consternants que ceux se demandaient s’il était plus sain d’hésiter en attendant de voir qui reviendrait des camps, du STO ou de l’enfer ; qui prenaient soin ne pas trop s’engager avant de voir qui gagnerait des Nazis, des Soviets ou des Américains ; qui n’hésitaient pas trop à collaborer avec les dominateurs du moment et autres fournisseurs de chaussures sur mesure en ignorant la morale, les Républicains, les Résistants, Churchill et de Gaulle, entre autres.
Pour la Grèce et Papandréou qui aurait perdu sa majorité pendant la nuit, il (se) dirait que c’est bien dans l’esprit boy-scout de vouloir aider les vieilles dames à traverser les rues mais qu’on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif et que si le peuple grec référende que ses Porsche Cayenne seront moins chères en drachmes qu’en Euro et veut retourner élever des pistaches moins subventionnées par l’Europe et construire à la main des chambres d’hôtes pas finies pour ne pas payer de taxe d’habitation sur les touristes, du moment que le peuple ne revient pas râloter ensuite que le pain est un peu sec et que c’est moins bon que la brioche, que la météo est bizarre et que c’est mauvais pour le tourisme ou que des colonels un peu rustiques ont pris les choses en main de fer parce que c’était vraiment trop le binz et que ça sent mauvais dans le berceau de la démocratie, et du moment que cette tardive crise d’adolescence des Tanguy grecs connectés sur internet et crédits européens n’est pas trop contagieuse, il peut vivre heureux (heureux-péen) comme Ulysse sans bouzouki et écouter d’autres chants révolutionnaires.
Sur
le Festival de ; le G20 de Cannes, il (se) dirait que du moment qu’on a un bon public plus ou moins captivé (captif ?), même si personne ne comprend rien et si on a quand même un gros sac de (têtes de ?) noeuds, tout le monde sait d’avance qui gagnera la palme d’or, qu’en général au ciné avec les Américains on a un « happy-end » et que jusqu’ici, tant qu’on n’a ni vendu la corde aux communistes, ni enlevé le tabouret des capitalistes, et surtout qu’Obama promet d’envoyer la cavalerie si le scénario le prévoit à la fin du film et que peut-être les Chinois nous prêteront quelques guerriers de terre cuite quand nos carottes le seront (proverbe supposé chinois : « on partage la soupe avec celui qui apporte du bois pour le feu, pas avec celui qui apporte sa cuillère de bois »), tout va bien, et lycée de Versailles.
Sur Nice et autres sit-ins d’indignés plus ou moins alter du cloud mobilisés pour les soldes à la Défense ou plus ou moins sous la vraie neige genre #OWS, il (se) dirait qu’on a les Woodstock qu’on mérite (hérite ?) et que tant qu’à ne pas vouloir chanter « Santiano » autour du feu parce que ça fait « vieux » limite « réac », les rebelles et autres barbudos feraient quand même mieux de ne pas trop rêver de la danse de Zorba parce qu’on a déjà vu le film et que même s’il a reçu 3 oscars à Hollywood, il est reparti fesses rouges de Cannes.
Et c’est pas aujourd’hui que ça va changer, même qu’Hamster se demande comment Papandréou va payer le loyer du Pirée aux propriétaires Chinois s’il revient en slip de bain du Carlton et sans or. Il (se) dirait pour (se) rassurer que le Ponce-Pilatisme est un humanisme comme les autres, peut-être.
Sur Solférino et ses bisbilles avec les Verts pour le parachutage de Cécile Duflot dans une circonscription imperdable à Paris et autres affaires de fesses de siège(s) pour notables de l’écologie politique professionnelle, il (se) dirait que ça, vraiment tout le monde s’en fiche même en France ou dans le microcosme autant que des programme PS1, PS2 ou EELV0 que personne ne lira de toute façon avant de voter discipliné pour le changement dans la continuité ou vice-versa comme d’hab’ en restant bien dans les clous pour changer de côté de la même rue sans s’arrêter au milieu.
Sur Rocco et ses frères qui (se) balancent autour du Vieux Port et font des trucs vraiment pas clairs dans son dos, Hamster (se) dirait que pour l’instant, il doit s’occuper de ses affaires et d’autres trucs parce que la Corrèze avant le Zambèze et de ce qui se passe à Cannes parce que le Zambèze avant la Corrèze. Et que Marseille peut faire faillite et sortir de l’Euro ou de l’Europe comme tout le monde, ce ne sont pas ses affaires. Même chose que tel ou tel parti politique donne plus de leçons de morale ou de bourrage des urnes de(s) mou(s) que d’exemples à suivre. Parce que comme il est habité par l’esprit de Baden Powell, il s’en fiche un peu des pervers qui n’entendent que ceux qu’ils veulent et qui n’écoutent de voix qu’à proximité des urnes (thunes ?).
Ceci dit, sur l’incendie de Charlie Hebdo et quelques autres trucs pas trop ragoûtants du moment genre la bouillabaisse aux truffes des affaires de moeurs et autres valises qui n’en finissent pas d’émerger et replonger, ou alors coulent douce en non-lieux, il (se) dirait qu’il y a quand même des choses qui ne se font pas, parce qu’il a un peu trop l’esprit boy-scout et le sens de l’humour, même s’il sait bien qu’à force d’avaler des collections de couleuvres à chaque campagne électorale, de manger des masses de chapeaux à chaque projet de réforme ou procès fictif et de bouffer n’importe quoi tué n’importe comment ou cultivé presque pire encore à chaque repas (parce que lui il a encore la chance d’en avoir régulièrement), « ça » devait arriver, et « ça » peut arriver.
Scout toujours, jovial encore, pourvu que ça dure.
Renaud Favier – renaudfavier.com – musique ! – 3 novembre 2011
Ps : Hamster qui n’est pas toujours jovial se dirait que quand on voit ce qu’on voit, qu’on entend ce qu’on entend, qu’on lit ce qu’on lit et qu’on sait plus ou moins le dessous des cartes, même si on n’a plus trop l’âge de sauter comme un cabri à chaque édito de Krugman ou chaque crise de démago de politicien d’opposition à un gouvernement en place ou à quelque chose qui peut lui servir de fond de commerce, de s’inquiéter pour l’ours blanc sur sa banquise à chaque déplacement électoral à bilan carbone contrôlé d’une EELViste, ou de paniquer à chaque marée qui monte ou descend autour du niveau de la mer (amer ?) en bourse ; et même il s’en fiche un peu que les DAB d’Athènes et les comptables de Bruxelles ne distribuent plus d’Euros ou que la Grèce fasse faillite comme Lehman Brothers, on peut trouver toussa-toussa un peu décevant comme une promesse de politicien non tenue. Limite consternant comme un comportement de politicien sans tenue (ni détenu). Voire presque tristounet comme un politicien professionnel avec une professionnelle à politiciens VIP honorablement connu photographié en flagrant délit ordinaire en tenue de gala de charité ou pire, ou une météo normale de novembre qui fait tomber les experts météo des nues. L’espoir, même … ténu, fait vivre. Heureusement.
C’est fini pour aujourd’hui, parce que la vraie vie est ailleurs. En Europe, ou pas, ça dépend pour qui, ça dépend des urnes qui pourraient bien être funéraires pour une certaine idée de la France l’Euro(pe), hélas. Pour quelques banques, aussi, hélas aussi, surtout pour leurs salariés et peut-être un peu pour leurs cours de bourse, mais on a du mal à verser une larme pour les cadors et pantouflards de la finance presque aussi confortablement irresponsables que certains politiciens, à se laisser convaincre par leurs lobbyistes qu’il faudrait renoncer aux normes prudentielles et autres régulations bancaires (en principe à l’ordre du jour du G20 avant l’amok) pour « sauver le crédit aux PME qui créent de l’emploi » ou autres éléments de langage à lire dans les papiers des communicants des banques pour le #G20 ou sur leurs comptes … Twitter si on n’a plus l’habitude des notes de plus de 140 caractères.
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Heureusement qu’il y a Twitter































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