Le druide Panoramix ne pourrait pas ne pas être un peu préoccupé. Entre le changement climatique autour du village, les Romains et autres barbares de plus en plus fous et les Gaulois qui ne s’arrangent pas, toussa-toussa incite à cuisiner un gros chaudron de potion magique.
Parce que « la situation est grave« , pas besoin de parler latin pour s’en rendre compte.
Et sérieuse (« and serious » en éléments de langage FMI) pas besoin d’être druide, présentateur TV ou politicien professionnel en recherche d’emploi ou fin de CDD pour le voir, même si ça aide quand même de parler un peu anglais pour comprendre ce qui se passe, et pas seulement sur les marchés financiers.
Il faut faire quelque chose, sinon on va à la catastrophe.
Ce qui serait lapin-crétin et qui ferait tomber les cieux (dieux ?) sur les têtes gauloises, on le sait bien. Et ce n’est pas parce que le clientélisme et la démagogie peuvent rapporter gros (et des sesterces aussi), ni parce que le gros de la troupe le demande et que la démocratie est ainsi imparfaite, ni même parce qu’en gros on n’a pas de meilleure idée, qu’il serait responsable de céder à la facilité.
Qu’il ne serait pas coupable de sombrer dans la déprime et de faire n’importe quoi sous anti-dépresseur ou autre stupéfiant genre s’endetter en sesterces suisses à taux variable pour payer les chambres d’hôtels garnis ou faire payer un sesterce citoyen un bulletin de primaires pour financer les élections suivantes ou de changer de discours en fonction des sondage, des marchés ou du sens du vent.
Qu’on bénéficierait d’un non-lieu ou autres jugement fictif en mettant vraiment n’importe quoi dans la soupe des universités d’été, le potage des meetings à la campagne, le brouet des banquets républicains et les autres ra(g)outs.
Le mieux, en principe, c’est de discuter un peu entre gens sérieux et compétents. C’est à ça que servent les #G20 de Cannes réunions de druides des Carnutes.
Et puis d’entretenir la convivialité.
Parce que sinon, on aura vite fait de passer d’un malentendu entre confrères sur le cours du sanglier, une bisbille sur la répartition des sièges entre ami(litant)s ou un différent sur le taux de TVA du sesterce « AAA » entre membres du Druidoland à la Guerre (pas très économique) des Gaules et quand la serpe de guerre est déterrée, on ne sait jamais comment ça finit. Au mieux avec un de Gaulle qui remet le village en ordre ou un Grenelle qui calme les Gaulois jusqu’à leur prochain banquet, au pire avec un référendum ou une révolution. Et quand la Gaule s’éveillera, l’Europe, voire le monde tremblera même si les Chinois s’en fichent un peu de ce qui se discutaille dans les huttes …
Sinon, on aura vite fait de vraiment oublier fondamentaux, programmes, éléments de langage et ça peut tourner au grand n’importe quoi …
Mais Panoramix qui est sérieux (se) dirait que si on y réfléchit bien, ça pourrait être pire.
D’ailleurs, ça a déjà senti nettement pire au village, et pas seulement le poisson pourri par la tête, mais comme les groupies et autres militants sont susceptibles, il vaut mieux ne rien dire sinon ça risquerait de balancer comme quand le poissonnier de Massillia cafte sur ses collègues Corréziens en examen ou condamnés ou les deux pour des histoires d’ânes ou de châtaigniers, on ne sait plus très bien (et ta soeur !) parce que tout le monde perd la mémoire quand on approche des palais de justice, mais ça gave c’est grave, très grave.
Vraiment pire, pas juste parce que les politiciens professionnels inamovibles se la coulaient douce et bien chaude au vu et su de tous les téléspectateurs, zélecteurs et même zauditeurs (de radio, pas de cour des comptes, quoique).
Vraiment pire, pas juste à cause des prix de l’immobilier qui délirent encore plus que les bonus des traders à voitures de hautes vitesses, les salaires des consommateurs de chambres d’hôtels de hauts étages et les indemnités de zélus à logements de hautes fonctions.
Vraiment pire.
Mais Panoramix (se) dirait que le village Gaulois résiste toujours. Business Gaulois as usual même si les Gaulois sont dans la peine. Vu du reste du vieux monde conservateur rassemblé à Cannes, ça peut sembler un peu consternant, limite désespérant une économie aussi sommaire et une vie politique aussi primaire mais les Gaulois ont les entrepreneurs qu’ils méritent et les politiciens qu’ils héritent, ou vice-versa, et ils votent pour ça depuis qu’ils ont le droit de vote, c’est comme ça. Vu de l’autre reste du monde contestataire, alter, anar ou djeun et assimilés, rassemblé à Wall Street, London, Frankfurt ou autres centres financiers du nouveau monde émergé pendant que les Gaulois regardaient leur nombril ou le bouclier de Brennus à la TV, ça peut paraître un peu affligeant, limite désolant que personne ne parle assez anglais pour comprendre « occupy » à part une vieille dame anglophone en blouson orange qui n’est pas sous tutelle parce que personne n’a d’argent à y gagner et quelques SDF polyglotes qui ont Facebook et un iPhone mais nulle part où dormir.
Mais ça pourrait être pire (se) dirait Panoramix qui se souvient que du temps des vrais manifs, quand il y avait toujours un panneau concernant les élections. Mais qui n’a pas encore lu les journaux et ne sait pas que le sursaut républicain et citoyen est arrivé et que faute de pire, papy(re) est ressorti de sa hutte (finale ?) …
Tant que le ciel ne tombe pas sur la tête comme certains Gaulois …
Renaud Favier – renaudfavier.com – musique ! – 6 novembre 2011
Ps : Panoramix sait qu’impossible n’est pas gaulois et que grâce à la mondialisation et au changement climatique on trouve des fraises en novembre, alors il n’y a pas besoin d’être druide ou de chercher des journées de solidarité dans le calendrier romain pour faire la potion dont on connait la recette depuis des générations. Et que de toute façon, même si le marchand grec n’en a pas cette fois-ci et si les légionnaires romains envoyés en chercher sont à la ramasse, les fraises c’est juste parce que ça donne meilleur goût mais on peut s’en passer. Si les délinquants se passent de truffes, de Porsche et de suites dans les hôtels **** (et si on en met quand même quelques-uns à l’ombre pour éviter que les honnêtes citoyens ne se révoltent un jour un peu plus qu’à #occupydefense). Si ceux qui ont des revenus honnêtement acquis réduisent la voilure sur les trucs genre parfums en fausses soldes de Noël, vacances à l’étranger pour faire comme les exilés fiscaux et bagnoles made in elsewhere avec options abracabrantesques pour lesquels les syndicats exigent du pouvoir d’achat pour leurs membres (les autres, les jeunes et les chômistes, rien cirer). Si on remet un peu d’équerre le marché de l’immobilier et le système fiscal sans tabous et réflexes conditionnés militants d’un autre siècle ni trop de lobbyisme d’héritiers d’un autre monde et de politiciens d’un autre millénaire. Et si le barde Assurancetourix n’a pas carte blanche pour chanter n’importe quoi parce qu’on est en période électorale, sinon les dieux vont vraiment se fâcher et le ciel vraiment nous tomber sur la tête. Yaka se réveiller le neurone et se mettre au boulot, c’est simple mais Fokon avant qu’il ne soit trop tard.
C’est fini pour aujourd’hui, parce qu’à chaque jour suffit sa peine (sa plaine, aussi, pour les Gaulois qui n’y sont plus trop. Qui n’ont pas toujours été aux 35 heures ni euro-maastrichiens mais n’ont jamais gagné de guerre avec des canons depuis qu’il ont le droit de vote et sont mal barrés pour le beurre de la guerre économique depuis que le pétrole n’est plus gratuit et qu’il faut
une Rolex comprendre l’économie et la finance pour réussir dans la vie pour vendre des bagnoles).
Toutatis et Bélénos doivent en discuter sur Twitter de toussa-toussa.



























































































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