On ne sait pas bien qui sont les « petits » qui s’indignent au raz du béton dans l’indifférence et on n’a jamais su grand chose de ceux qui spéculaient et plus si affinités dans l’impunité d’étages élevés : 99% ou 1%, tout ce qui est excessif est insignifiant, l’essentiel est de faire 51%.
Bien sûr, tous les Schtroumpfs qui ont la chance de vivre dans des endroits où on a le droit de vote ne sont pas 100% heureux. Ne serait-ce que parce qu’entre les impôts, les dettes et maintenant le bulletin à 1 Euro, la démocratie gave.
Mais dans les coins genre Europe où on a été assez malin pour prévoir assez d’assemblées de notables jamais responsables, de machins périphériques pas trop frénétiques, de missions confortables jamais coupables et de fromages coulants mais pas trop, comme l’appétit va, tout va bien jusqu’ici.
Même en Italie, jusqu’ici …
Même à Paris, jusqu’ici …
Et surtout à Berlin, jusqu’ici …
Jusqu’en Amérique, tout va aussi bien qu’avant jusqu’ici …
Et aussi en Asie, tout va de mieux en mieux jusqu’ici …
Et tant que le pâtissier fera crédit et qu’on pourra donner des brioches gratuites à la place du pain devenu trop cher et promettre le temps des cerises tout le temps grâce au dérèglement climatique sans grève SNCF, tout ira bien.
Evidemment, si un truc foire chez le boulanger, ça pourrait se compliquer.
Si les 1% (et plus si affinités) et/ou les 99%, ou vice-versa, se mettent à exiger les têtes des élus qui font n’importe quoi et racontent pire encore, et vice-versa, ça pourrait se compliquer.
Si les 99% (ou moins si pas affinités) veulent prendre en main leur avenir, ça pourrait se compliquer.
Si les zélus paniquent (niquent, ce serait business en grands hôtels et bagnoles noires as usual) et demandent à leurs communicants des éléments de langage de plus en plus populaires (populistes et démagos, ce serait politique as usual) et promettent de pire en pire, ça pourrait se compliquer.
Si BHL nous inflige 630 pages à chaque fois qu’il se rebelle dans le désert en souvenir de son grand père, on pourrait se rebeller !
Si on nous raconte qu’un autre monde est possible comme à Woodstock, on pourrait se rebeller.
Si les prix augmentent parce que tout le monde veut sa part du gâteau, on pourrait se rebeller.
Alors les schtroumpfs (se) diraient que si on veut (s’)éviter Gargamel, le Cracoucass et le schtroumpf noir, il serait temps que les 1% fassent quelque chose sinon les 99% pourraient se rebeller (ou pas, parce que quand même, la Révolution, c’est comme les Réformes, en plus compliqué et fatigant, alors finalement, si des Allemands compétents et raisonnablement démocrates veulent bien jouer les syndics de faillite sans brûler personne, sans toucher à la cagnotte du Sénat, au nombre de fromages administrativement corrects français et sans trop baisser les indemnités du chômisme en Euro(pe), c’est plus tentant que du sang et des larmes jusqu’à ce qu’on perde la guerre comme d’hab’ de toute façon, ou que si jamais on gagne sur un malentendu ou grâce à nos alliés genre du temps de Napoléon, Clémenceau ou de Gaulle, de toute façon ça finira à Saint Hélène, en 1929 ou en Irlande et on sera en slip sans chauffage comme après la Berezina, la Kreditanstalt ou le Concorde).
Au moins genre promettre comme d’hab’ : « Pluie et manifs en novembre, Noël en décembre ».
Au moins faire diversion comme d’hab’ en racontant n’importe quoi, que l’important c’est la rose ou que l’amour peut tout ou toussa-toussa que les sondages disent qu’on aime entendre à 99%.
Au moins trouver un slogan rassurant qui donne confiance en l’avenir genre « Ensemble 2.012 tout devient possible » que 99% des communicants vendraient pour le prix d’une petite Porsche (ou d’une grosse Audi).
A gauche ou à droite, peu importe les professionnel(le)s pour autant que le nouveau roi promette l’ivresse et qu’il soit télégénique.
Si ça continue comme ça, à surfer entre faits divers et faits d’hiver, ça pourrait schtroumpfer. Ou pas, as usual.
Renaud Favier – renaudfavier.com – musique ! – 10 novembre 2011
Ps : le vrai problème, c’est ce changement climatique, parce que tout le reste, c’est business as usual toupareil que pendant la parenthèse enchantée. Les 1% ne sont pas nettement plus indignes ou confortablement installés à la Mamounia ou dans leur 4-4 Audi qu’ils ne l’étaient dans leurs relais de chasse en grande banlieue, leur datcha pr!s d’une gare du TGV Sud-Est, leur chalet à Chamonix ou à l’arrière d’une bonne vieille calèche du temps des balladurettes. Ils y pratiquent d’ailleurs les même (in)activités que la morale devrait réprouver autant que les fromages républicains et autres appartements de la ville de Paris (et tant de bailleurs publics généreux avec leurs amis et l’argent des autres) qui ne doivent pas profiter qu’à Chevènement (mais tous ne doivent pas faire 120 mètres carrés dans le très chic 5ème arrondissement), si elle était encore ce qu’on dit qu’elle a été rêvée dans les contes de fées, les bios sur Mongénéral et les livres sur la social-démocratie à visage humain et cerveau adulte de la Scandinavie des années 70 : ces 1% sont juste un peu plus nombreux parce que les maths sont devenues modernes et que la démographie galope comme leurs chevaux de course (et qu’à force d’encourager les réfugiés politiques et économiques on finit par faire bouger des lignes et créer des queues aux distributeurs, mais c’est une autre histoire, ou pas), et visibles parce qu’on a inventé Wikileaks et le Twit avec photo. Les 99% des pays riches ne sont pour leur part pas significativement plus gentiment indignés que les baba-cools et autres « Peace and Love » ou plus mal lotis que les profs déjà beaucoup de gauche et autres défenseurs des sous-développés des années 60. Il n’ont plus autant la carte du Parti parce que les nouveaux sont moins drôle que Georges Marchais et les 99% sont même nettement moins nombreux à ne pas avoir de fausse Rolex made in China qui donne l’heure toupareil sans avoir besoin de dividendes ou indemnités défiscalisées, de vrai-faux logement social juste en dessous des étages réservés aux politiciens et autres allocataires d’avantageux acquis dits « sociaux » qui promettent une « France de propriétaires » mais ne disent pas à combien de propriétaire(s) ils pensent ni que ce que les 99% ne paieraient pas en loyers ils le paieraient en taxes et en remboursement à taux variable de mètres carrés inabordables. Ces 99% ne manquent même plus trop de vraie petite bagnole déjà stupidement rapide et assez polluante pour assassiner les ours blancs, vendue sous la même marque avec les mêmes publicitaires bronzés par les mêmes délocalisat(u)eurs, que les bolides à vitres teintées avec four à pâtes aux truffes dans le coffre et siège chauffant-massant à l’arrière. En fait, il suffirait que le temps « normal » de saison arrive pour que les indignés qui ont le choix retournent autour de leur radiateur électrique (nucléaire, mais tour le monde fait semblant de croire que c’est un autre sujet … e la nave va sur les eaux radioactives et pleines de sang de baleines de Fukushima mais comme on en fait un enjeu électoral dans toutes les petites entreprises politiques à commencer par les apparatchiks d’EELV qui sont soit confortablement employés au Sénat ou au Parlement européen, soit candidates au parachutage, tout le monde est content et on regarde ailleurs avant de voter pour pareil et/ou pour rien et/ou de râler pour le principe, comme d’hab’). Il suffirait que la Mairie de Paris et quelques autres notabilités globales et médiatiques du genre à offrir « gratuitement » des expos sympas, des fausses plages ou des vrais trucs démagos avec l’argent des contribuables en JV avec les prêteurs en francs suisses à taux variable (mais franchement orienté à la hausse comme le prix du logement en France mais c’est un autre sujet, ou pas) mette une patinoire comme d’hab’ devant l’Hôtel de ville ou au Time Square du coin pour que les caméras et autres instruments révolutionnaires aillent regarder ailleurs pour voir s’ils (y) sont et que les #occupy, if any, aillent s’occupailler d’autres choses.
C’est fini pour aujourd’hui, parce que la bise n’est toujours pas encore venue, alors il est encore temps d’aller schtroumpfer pendant que les fourmis schtroumpfent.
En tout cas, ça twitte au village des Schtroumpfs.



































































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