Claire Brétecher a dénoncé avec humour doux amer, avant même la TV en couleur pour tous (mieux pour la pub), l’égoïsme irresponsable du déjà très libidineux mais pas encore client de grands hôtels, déjà en voie de disparition mais pas encore trop délocalisé, bolot occidental.
Le bolot occidental n’était pas d’une pureté intellectuelle exemplaire mais aurait-il été assez tartuffe pour parler d’un « accord qui acte sereinement des désaccords » comme les dirigeants actuels d’EELV pour un échange de terrains d’atterrissage pour parachutistes vert(e)s aux législatives contre le maintien du ponce-pilatisme électoral du #PS sur un aéroport probablement pas indispensable (mais tout le monde s’en fiche sauf quelques irréductibles et ceux qui ont de l’argent à gagner) mais sans importance électorale, et une usine nucléaire qui est l’arbre cachant mal la grande forêt de renoncements environnementaux assumés sans trop d’états d’âme par le citoyen électeur (hormis quelques vieux indignés allant chaque semaine en Audi raconter avec émotion à leur psy leurs manifs à Malville et les autocollants « Nein danke » à l’arrière de la 4L) et ses employés en principe en CDD électoral ? #PS est (très raisonnablement) plus obnubilé par la présidentielle que par quelques circonscriptions de bons soldats militants du Parti qui seront sacrifiés sur l’autel (à l’hôtel, c’est pour les camarades de haut rang) de la realpolitik à la française comme Beregovoy, Rocard et quelques autres furent lâchés en rase campagne quand la chasse aux fromages fut ouverte. Encore que tant que la campagne des législatives n’est pas lancée, rien n’empêche de penser que #PS revienne après une éventuelle victoire en mai (rien n’est moins sûr, ni l’obstination un peu obtue des sondages parisiens, ni le talent des communicants experts en éléments de langage pour meeting médiatisés, ni la qualité des équipes de campagne spécialisées dans le choix des marchés à serrage de paluches ne sauraient écarter la glorieuse incertitude du sport électoral) sur ses promesses qui n’engagent qu’EELV qui a fait semblant de les écouter et refile des circonscriptions pas trop confortables à ces dames aux lunettes rouges. Ou d’imaginer que si faute d’avoir pu réduire les salaires des députés de 10%, on décidait d’en réduire le nombre de 10% (soit une petite soixantaine) pour la même rigueur budgétaire, et que ça tombe justement mal sur les circonscriptions promises à Cécile Duflot et autres politicien(ne)s professionnel(le)s à essayer de protéger du chômage. Entre le double foyer de Saint François Mitterrand de Jarnac, les lunettes du bon faiseur de Saint Roland Dumas d’entre Taiwan et Abidjan, les verres de montres suisses de Saint Julien Dray des banlieues que l’on ne saurait voir, et les lunettes noires de Saint DSK de la Mamounia aux truffes qu’on ne peut plus voir jusqu’à ce qu’on ait de nouveau besoin de lui (c’est le seul à avoir une vraie bagnole pour faire le tour de Paris en cas de victoire), on ne serait pas à une certaine vision de la politique, un double langage certain et une trahison
d’idéaux ; d’électeurs ; de partenaires de gauche de certitudes près à Solférino.
Le bolot occidental avait un vocabulaire un peu rustique mais sa lucidité brutale contrastait avec les éléments de langage de campagne sur l’indignation 2.0 ou la vérité si personne ne mentait achetés à des communicants de 25 ans en Porsche et doctement répétés par les apparatchiks de partis et autres notables confortablement incrustés dans leurs circonscriptions, et avec les certitudes assénées par des experts auto-médiatisés, des vice-présidents en charge de commissions théodules plus ou moins permanentes, des technocrates adjoints de Messieurs Jourdain de cabinets fantômes ou des ministres de ceci-cela à temps partiel aussi péremptoires que peu écoutés et moins encore lus, même par leurs militants godillots les plus disciplinés pour faire la claque devant les caméras aux meetings. Du temps du bo(u)lot, il était encore politiquement acceptable de s’interroger sur l’impact d’une démographie galopante à ressources limitées, mais aujourd’hui que la natalité est le seul indicateur sur lequel on performe encore un peu, à tel point qu’on se félicite de dépasser l’Allemagne, ce serait de très mauvaise politique de se demander publiquement s’il ne serait pas plus coupable que responsable de précipiter des mômes dans la guerre économique comme on jetait les jeunes dans les tranchées en 14-18 et plus, s’il ne serait pas un peu lapin crétin de croire qu’envoyer des gamins dans une école qui ne marche plus avant de ne pas les laisser entrer dans un monde du travail qui émigre, de ne pas les autoriser à se loger tout en s’indignant que les « Tanguy » sont collants, de leur compter les consultations médicales à 22 euros parce que c’est plus facile que de lutter contre de vrais abus et autres Médiators dans la santé et que le seul domaine où on ait été stupidement malthusien depuis 40 ans a été la formation de médecins et d’infirmières, et enfin leur refuser la retraite avant de leur facturer 3000 Euros et plus 3 minutes de crémation entre 4 planches de sapin, c’est une certaine idée
du Père Noël de la nativité …
Le bolot occidental n’était pas un idéaliste et il savait bien qu’entre les cagnottes des uns, les régimes spéciaux des autres, les petites et grandes scandaleuseries d’un peu tout le monde et les niches (miches ? riches ?) auxquelles lui même n’était pas totalement insensibles, son petit monde était déjà passablement imparfait, à peu près incapable d’évoluer ou de se réformer mais absolument accroché à ses privilèges, volants de bagnoles allemandes si possible et roumaines sinon, plats de truffes en l’absence de caméras et de pâtes sinon, et autres droits
de cuissage ; d’aînesse (ânesse ?) divins supposés abolis depuis 2 siècles mais duement préservés par les diverses Ecoles Nationales d’Aristocratie (ENA) et autres institutions dédiées au développement durable d’un écosystème ni très performant, ni très éblouissant, mais qu’on préfère à tout risque de changement (électoral ?).
Ach, le changement, climatique ou whatever doesn’t work, gross Malheur.
Renaud Favier – renaudfavier.com – musique ! – 16 novembre 2011
Ps : le bolot occidental est d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent connaître que par les films sur youtube (ou Dailymotion pour les radicaux du made in France) mais il (se) dirait que ça lui rappelle un peu les « Lip », ces licenciement chez Peugeot et incongruités des construct(u)eurs automobiles supposés nationaux ou autre boites dites françaises rachetées par des fonds d’investissements étranger et (sur)nageant contraintes et forcées, et pas toujours trop bien pilotées par des capitaines de pédalos sans talent et exécuteurs de basses oeuvres sans scrupules, dans le monde réel comme dans un jacuzzi made in China bien chauffé avec du pétrole du Sud, du gaz de l’Est ou du nucléaire encore un peu (de) chez nous. Mais DSK ou pas, les affaires sont les affaires et ce n’est pas en racontant des fables aux djeuns, en achetant le silence des adultes subventionnés (lire élus indemnisés, fonctionnaires salariés, chômeurs pôlemploi-isés, divers allocatisés, apparatchiks protégés, certaines catégories professionnelles motivées à ne pas faire trop grève, drogués du logement social et autres appartements de/en ville et véhicules de fonctions jamais sevrés même à 72 ans comme untel ou untel autre de Belfort, fanatiques du privilège fiscal, entre autres …) et en réduisant les prestations de santé et les retraites des vieux que ça va changer vers le bon sens (qui ne saurait mentir à la différence des politiciens professionnels et autres DRH ). Surtout que si les apparatchiks continuent à se distribuer entre eux les circonscriptions « faciles » comme des brioches en période révolutionnaire, la démocratie ne va pas trop progresser au pays du 1% et de la République exemplaire.
C’est fini pour aujourd’hui, parce que bolot occidental ou pas, on a quand même autre chose à faire, et pas seulement regarder sur youtube si l’album du fiston Gainsbourg est autre chose qu’un gadget marketing avant Noël.
Et c’est pas sur Twitter qu’un bolot, occidental ou pas, dirait le contraire.














































































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