Le monde 2.012 tel qu’il promet : lents demains qui hantent

Angela Merkel a fait son job de politicienne en parlant, bien, d’Euro(pe), de compétitivité et autre intendances, à Davos. L’homme, d’état(s) qui plus est, s’est souvenue de beaucoup de racines, parfois sauvagement arrachées, en évoquant avenir, très bien, paix, liberté et démocratie.

Parce que quand Angela Merkel parle, il y a sous ses mots la résonnance d’une Allemagne et d’un monde devenus plus fous que tout. Où celles et ceux qui faisaient la queue en pyjama sur la glace noire pour un quignon de pain et une louche de brouet en évitant de regarder les trains arriver trop à l’heure avaient plus de chance que d’autres et, surtout, pouvaient espérer se souvenir de l’Holocauste un jour, en murmurant des chansons qui parlent de souvenirs et de lendemains meilleurs.

Parce que quand Angela Merkel parle, il y a sous ses mots l’écho d’une partie de l’Allemagne et d’une moitié du monde devenus plus fous que les autres. Où celles et ceux qui faisaient la queue en mauvais manteaux sous la neige grise pour 3 bananes et 500 grammes de sucre le jour de l’arrivée du bateau de Cuba avaient plus de chance que d’autres et surtout, pouvaient espérer que ça aille mieux un jour, quelles que soit la musique et les paroles à chanter sur des lendemains meilleurs.

Parce que quand Angela Merkel parle, ce n’est pas qu’avec de vieux fantômes riches à la puissance dévoyée comme celui qui a rappelé aux femmes du monde entier le principe de précaution selon lequel il vaut mieux ne pas trop rester seule avec certains grands mâles pour éviter tout risque d’ambiguïté, voire de frais de justice. Pas qu’avec des maitres du monde d’aujourd’hui dépassés par les naufrages qu’ils ont contribué à provoquer un peu partout comme des surfeurs irresponsables, rarement victimes mais sérieusement coupables du déclenchement d’avalanches mortelles pour beaucoup d’autres dans les montagnes de Davos ou ailleurs. Pas qu’en public avec ceux qui sont assez bien vus par leurs actionnaires pour se faire offrir 2 nuits à Davos mais qui n’ont pas de business de maitres du monde à y discuter dans les couloirs et rien de plus important à faire que d’assister à la remise d’un bidule en cristal à Besson (pas Eric, Luc, l’artiste, qui a fait un flop en France avec son docu sur Aung San Suu Kyi mais qui parle bien anglais, bien tout court d’ailleurs, et qui marche aussi bien à l’international que Dujardin, comme quoi la France peut gagner au niveau mondial quand elle joue bien et parle anglais dans la cour des grands plutôt que de réciter des discours dans la cour de récréation du canton) et qui by the way ne sont peut-être pas les VIP les moins considérables dans la station.

Parce que quand Angela Merkel parle d’avenir, c’est sérieux, et pas juste arrosage des golfs en Espagne avec le premier patron salarié d’ETI géante venu ou haut fonctionnaire en mission à Davos (Blague de Davos : comment devenir une ETI en France si on n’est pas l’exceptionnelle PME qui confirme la règle ou un fleuron du CAC40 vendu à un fond vautour ? En étant une belle PME internationale qui accepte de vendre une partie de son capital à pour devenir globale gâce à un partenaire qui a une vision de long terme et les moyens de la mettre en oeuvre, comme Sonia Rykiel. Mais il ne faut pas être trop soutenue par une administration post-coloniale qui croit encore que l’intelligence est une exclusivité française et que les centres des décision, R&D, markting et autres sièges à cols blancs ont vocation à rester dans une ville où le mètre carré de bureau est 3 fois plus cher qu’à Berlin et encore plus loin de Hong-Kong).

Ce n’est pas très convenable de sourire de la Chancelière ou de faire des blagues et de changer de sujet alors que le 27 janvier est devant tout le Holocaust Memorial Day, n’en déplaise aux négationnistes de toutes nationalités, mais outre le fait que sans humour, ce n’est pas qu’on survive plus ou mieux, c’est juste qu’on a l’impression que ça dure plus longtemps, c’est Casual Friday et il fait soleil à Paris alors il vaut mieux sourire de tout tant qu’il fait beau et que ce n’est pas interdit et se souvenir quand même que si les maîtres de forges et les seigneurs de la guerre et les grands chefs à plumes zélus sont quelles que soient les époques bien payés pour porter certaines responsabilité, sinon le chapeau, en démocratie ce sont les vrais gens qui votent quand et comme ils veulent et qui bossent quand et comme ils peuvent, et c’est un peu pour cela qu’Angela Merkel a rappelé en mode à peine subliminal que la paix, la liberté et la démocratie ne se trouvent pas toujours aussi facilement au coin de la rue que la prospérité.

La démocratie, c’est aussi un sujet dont on devrait s’occupy mieux et sur lequel il faudrait twitter plus.

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