Barcelone, « ville des prodiges », invitée du salon  de Paris. Ràs, le priapisme romantique du monument symbole de la capitale catalane fait un clin d’oeil au lit géant avec livres de la très grande bibliothèque de la über-région Île de France, même si on a déjà vu (lu) plus romantique.

Renaud Favier – 14 février 2013 – Café du matin à Paris

Sinon, il y a bien sûr aussi un (plus, forcément plus) grand salon en Allemagne, mais c’est moins romantique (et que les germanopratopuristes ne viennent pas prétendre que c’est en Allemagne qu’on a inventé, ou au moins industrialisé, le romantisme littéraire), on ne fait pas la queue dehors sous les parapluies comme dans un film américain ou à Cherbourg en écoutant le périphérique qui coule et regardant les VIPeople qui coulent la France sortir d’un cocktail pour VIPeople blasés mais n’ayant rien de plus excitant à faire que de venir se faire photographier faire autographier d’un coup d’un seul un stock de bouquins pour décorer la table du salon, intermittents tendance juste débarqués pour la journée de Londres ou Bruxelles tous frais payés pour les photos, et médiacrates aux taxis et per-diem financé par les clients ou les tribuables (qui sont les mêmes, à proportions variables selon leur taux d’imposition et le degré d’exemption en niche d’artiste ou coffre à l’étranger pour leur patrimoine) ou entrer par la porte VIP qui permet de ne pas faire bêtement la #queuedehorspourtouslesautres comme les quidams lambda qui ont payé leur billet 10 Euros (moins cher qu’un ciné autour de l’Opéra, un bon multiplex avec sièges assez grands pour deux et/ou canapés, le parking Montaigne pour une soirée sur invitation sponsorisée par le Monde et/ou les Inrocks, ou une expo normale à Paris, mais plus cher qu’une entrée à la FNAC ou chez Virgin aux Champs-Elysées, et bien sûr qu’un sourire de jolie libraire n’importe où à Paris ou urbi), 7 Euros s’ils ont acheté le billet sur internet avant le 24 février, 6 Euros s’ils ont un comité d’entreprise et ont pensé à y passer un coup de fil (zéro euro, c’est seulement s’ils sont étudiant, djeun ou un truc du genre, ou alors vieux, riches et connectés, ou bien juste un peu débrouillards ou professionnels ou stagiaires ou vacataires ou autres invités) et il n’y a pas de stands de tous les machins nationaux et régionaux français de l’intérieur ou des périphéries chargés de claquer les budgets « culture » soutirés aux tribuables français et européens (ou aux autres directions de leur ministère quand leur raison d’être, ou pas, et de brûler les économies de citoyens, n’est pas en principe seulement que de publier des bouquins, de lignemaginoter le droit d’auteur à la française et de promouvoir le concept d’exception culturelle sans toutefois décourager Amazon d’installer des entrepôts en Saône et Loire ou Google & Co. de faire un don oecuménique aux pauvres médias de France …).

PS : toussa-touça manquerait de romantisme sans un peu de musique douce le jour de la Saint Valentin (et ce serait déplacé de ne pas choisir un texte français d’auteur, certes encore plus dilettante intermittent que la moyenne de la profession en France, mais nobody’s perfect, bien entendu), of course …