Le truc bien, à la plage, en plus du bronzage, c’est la baignade. C’est compliqué, à Paris Plages, parce que la Seine n’est pas bien adaptée pour, et qu’il y a un peu la queue pour la piscine. Mais sinon, presque partout ailleurs, avec un zeste d’humour, on peut se jeter à l’eau.
Evidemment, si on est sybarite oldschool façon « California Dream » d’avant, ou geek du genre compulsif irrépressible de maintenant, on peut préférer surfer.
Si on ne craint pas la grosse chaleur et les UV über-méchants d’autour de l’heure du déjeuner, on peut aussi pique-niquer.
Bien sûr, si on a un bon parasol, si on est bien assis avec un angle confortable, si le temps est juste idéal, et si on n’a pas oublié ses lunettes, son bouquin ou son machin-bidule électronique, la plage est l’endroit où l’on essaye aussi de rattraper un peu de son retard de lecture pour se doper le neurone.
Si on n’est pas trop complexé par ses 10 kg de trop mal répartis, pas trop dégoulinant de transpiration, pas trop rougeaud de coups de soleil et pas trop étroitement cornaqué par sa belle mère et/ou fliqué par ses beaux-enfants, la plage, c’est aussi l’endroit où l’on peut tester si on sait encore dragouiller comme du temps des SAS, de « Lui » et du resto-U.
On peut tenter sa chance avec plus ou moins de tact, d’élégance à la française et de diplomatie discrète, de modernitude dans le dialogue social et de subliminalitude, l’essentiel est de passer le message.
En fait, la plage, comme dirait Gad, « c’est un concept » ; ça fait planer même les plus blasés pourris gâtés parisiens ; ça dépasse bronzage et baignade.
Si on est apparatchik d’un parti politique financé par les contribuables et/ou les aumônes de fidèles, syndicaliste étudiant, rebellocrate de salon, député européen par défaut parce que recalé même de la politique politicienne française « normale », ou un truc du genre avec emploi garanti sans obligation de résultat ou même de moyens, on peut faire comme d’hab’, dialoguer socialement entre soi en ne lâchant pas d’un centimètre sa place au soleil (ou son fromage sous le parasol)
Si on est politicien professionnel ou un truc du genre avec salaire, primes, dérogations et avantages dépendant de la tolérance des con…tribuables ou d’autres con…citoyens, même si dans le fonds, on n’est pas si c…, fatalement on fera comme d’hab’, (se) raconter n’importe quoi en souriant niaisement et en tendant la main pour serrer mollement la paluche du brave c…ochon d’électeur (et lecteur ?) d’en face.
Si on est celui qui aurait pu être un Président de la France de taille physique dans la moyenne des Grands d’Europe et de compétence économique au-dessus de la moyenne des politiciens professionnels de France, après Petit Pépère 1 du Peuple, à la place de Petit Pépère 2 du Peuple, du moment qu’on n’est pas (encore ?) assigné à résidence ou enfermé dans un établissement spécialisé pour l’une ou l’autre de ses déviances plus ou moins officielles, rien n’interdit de s’amuser dans l’eau comme tout le monde, même sur les plages hétérosexuelles mixtes.
Si on n’est pas politicien professionnel vu à la TV, apparatchik voulant passer à la TV, ou truc du genre imposant de dialoguer socialement avec plein de gens regardant la TV dont on n’a rien à cirer et qu’on préfèrerait voir loin de notre sable, c’est possible, ça demande juste d’être prêt à subir les conséquence de son associalisme.
La plage, même pour les gens « normaux », c’est super.
Si on a un animal de compagnie pas salissant et/ou un conjoint sinon propre, exerçant une profession ne lui imposant pas de passer 100% de son temps libre en prison, à spéculer sur tout et ses contraires, à voler ce qui reste après les heures de bureau, à twitailler pour compte de tiers #anonymous, à faire de la politique politicienne, et/ou à discuter avec ses avocats de comment échapper à la loi suite à, pendant, ou avant ses actions normalement condamnables par la morale, le bon sens et/ou les juges, c’est une excellente idée de lui faire prendre un peu l’air et faire un peu d’exercice physique, pourvu qu’on trouve une plage pas exclusivement réservée aux humains.
Si on est du genre exemplaire, on peut remporter au moins jusqu’à la plus proche poubelle un peu plus de déchets qu’on n’en laisse pas derrière soi, ça ne pèse pas bien lourd, ça permet d’utiliser le sac vide des tomates, et si plus de gens le faisaient, les impôts locaux seraient (un tout nano peu) moins chers, les plages (un brin) moins dégueulasses, et la mer un poil plus souriante, voire reconnaissante, sinon significativement moins mélancolique.
Si on est une belle jeune blonde seule et qu’on voudrait bien être tranquille, mais qu’on n’a pas marché 12 heures depuis le parking le plus proche vers un crique inaccessible en bateau, on a peu de chance de pouvoir lire Proust au calme sans être drago-dérangée toutes les trois minutes, mais si on est prête à assumer les conséquences de son associalisme, il est possible de prendre des dispositions de nature à éloigner les dragueurs de tous sexes normaux, sauf à avoir la malchance de tomber sur de sacrés pervers, ou de trop belles âmes charitables.
Enfin, si on est à une plage correctement équipée, on peut se rafraichir (pas seulement les idées) …
… se rafraichir vraiment (y compris les idées) …
… se rafraichir vraiment vraiment …
… se rafraichir vraiment vraiment vraiment …
Vite, à la plage ! Il est toujours plus tard qu’on ne le croit, l’automne approche …
Renaud Favier – 27 juillet 2013 – Facebook Café du matin à Paris – LinkedIn – English
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