Le plus prudent, à la saison de la chasse, c’est de boire son café calmement à une terrasse protégée des intempéries avant d’aller traîner ses lunettes dans les coins où ça risque de canarder dur, et de secouer 7 fois son clavier ou son smartphone autour de son blackberry avant de twitter des trucs pouvant déclencher le feu croisé des pour, des contres, des godillots, des franc-tireurs, et de leurs contraires, entre autres, entre faux-vrais amis, entre vrai-faux ennemis, entre lapins plus ou moins lapins et plus ou moins crétins, entre touceux-tousseux.
Pour la « vraie » chasse, no comment, on ne peut pas à la fois apprécier de trouver des sentiers tracés pour se balader en forêt et ne pas reconnaître que sans les chasseurs « normaux » du coin, ce ne sont pas EELV ou les pervers chics en barbour et 4.4 allemands ou breaks de chasse anglais qui financeraient leur entretien sur subventions ou dons en crédit d’impôt, ni manger de la viande de temps à autre sans se dire que les tueries industrielles administrativement correctes, et agréées du bout des lèvres en cul de poule par la bienpensance biobo urbaine, ne sont pas plus inhumaines que les pires boucheries de chasseurs viandards. Il y a des gens sympas contre la chasse, il y a des gens bien pour la chasse, moi, je suis neutre, citadin pas très concerné tant qu’on ne tire pas sur mon chat ou les mômes quand on est à la campagne, et du moment qu’on fait des brochettes ou des lasagnes des salopards massacreurs d’animaux protégés et/ou en voie de disparition et autres touristes sexuels profitant d’être dans des pays laxistes en général pour flinguer un peu entre deux plaisirs particuliers.
Pour la chasse aux champignons, nsp, je ne suis que sympathisant amateur d’omelettes et de morilles dans la fondue, mais on me dit qu’il y aurait des voleurs et qu’il faut s’armer pour protéger ses coins, maintenant, en priant pour que les voleurs soient moins bien armés et pas du genre à flinguer au silencieux avant de parler pour ne pas faire peur aux champignons.
S’agissant de la chasse aux subventions, c’était toujours la bonne saison, avant, mais maintenant, comme tout les budgets publics sont à la ramasse, ça devient plus compliqué. C’est un peu comme pour le logement social(site), les emplois fictifs et les comptes en Suisse, il y a du changement, mais avec des amis d’assez longtemps, de bonnes habitudes, des consultants connectés et des conseillers en communication maitrisant Twitter, même les entrepreneurs les moins performants à peine anglophones y arrivent (genre qui croient que les Soviets vont leur offrir maintenant ce qu’ils ont laissé à ceux qui se sont exilés avant ou organisés pour pomper à l’Europe, à l’Etat, aux régions, aux départements, aux intercommunalités, aux métropoles, aux communes, aux associations plus ou moins subventionnées, aux machins bizarres à phynancer les trucs étranges, bref à nager niveau compétition dans les eaux de la nouvelle économie mixte à la française que les prestataires de services public-privés du monde entier nous envient depuis toujours et pour longtemps et pour la longue vie desquels les banquiers suisses et singapouriens font une prière tous les matins avant d’aller vendre des crédits à taux variables en devises solides aux plus lapins crétins des élus chasseurs de plans ballots).
Ceux qui pensent avoir un excellent sens de l’humour et être plus djeuns industriellement et fiscalement plus malins que les vrais patrons sérieux qui se sont longtemps levés plus tôt que Proust, boivent du café en gobelet au bureau plutôt que des mojitos doubles pendant l’happy hour, et ne jouent pas au poker toute la nuit parce que c’est tendance d’arriver déchiré et pas rasé au taf à 11h du mat’ quand on est patron de 12 stagiaires sur un plateau de bureau loué à crédit, mais font un golf quand ils ont le temps pour sortir l’Audi, ceux-là font sur leur iPad des blogs de #geonpis roulant en 4/4 diesel urbain made by Germany et avec leur smartphone qui parle du lobbying de lapins-crétins en instance d’exil à Londres.
Les autres, ceux qui ont un humour de militant de foot ou de supporter de politicien, ceux qui sont trop fatigués par les réunions avec des fonctionnaires, ou trop petits parce que les Frenchonomics pour les patrons pas hauts fonctionnaires encouragés à délocaliser furieusement, c’est l’économie du bonsaï, ou pas assez malins, ou trop fiers, ou avec une conscience trop citoyenne, ou whatever works pour que leur boite ne puisse que survivre en milieu hostile, ceux qui sont hors-jeu pour chasser la subvention tout seuls, suivent le MovE Des Entrepreneurs de France pas encore totalement délocalisés et solidaires de l’UIMM.

«Carton jaune au gouvernement». Pour illustrer le slogan de leur meeting du 8 octobre 2013 à Lyon, la CGPME et le Medef ont distribué aux chefs d’entreprise présents de véritables cartons jaunes, qui ont été moult fois brandis. http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon/Actualite/Economie/Medef-et-CGPME-la-conference-de-presse-en-integralite
Quant à la chasse aux voix, c’est un métier de professionnel(le) du serrage de p…aluches, du t…ractage et de la b…uvette.
Il faut se garder à droite et se méfier du Front National.
Il faut se garder à gauche et faire attention à l’autre front qui était populaire avant mai 2012 et dont on ne sait jamais s’il ne renaîtra pas de ses cendres.
Il ne faut pas sur-estimer la solidité de l’amitié entre alliés naturels …
Ni se tromper d’ennemi(s) parce qu’on n’a lu que le programme officiel …
Mais avec de bons éléments de langage …
Avec une belle photographie souriante à côté d’un cador « vu à la télé » …
Avec d’excellentes chaussures et/ou de meilleures lunettes …
Avec une solide descente et une bonne santé …
Et avec assez d’humour …
N’importe quel lapin crétin peut tirer (y compris dans ses propres pieds ou dans ceux de ses amis).
Enfin, presque n’importe quel lapin crétin. Parce que, quand même, les plus attardés du bulbe ont plus de mal, maintenant.
Les plus godillots du parachutage des partis les plus archéos performent moins bien, même avec des assistant(e)s parlementaires serviables.
Pour certains, ça devient quand même plus difficile, avec le changement de climat.
Le temps est au changement, maintenant (et ça, ce n’est pas trop tôt).
Ceci twitté, qui ne va pas à la chasse (aux voix en saison électorale et à tout moment pas interdit et contrôlé) perdra sa place (au soleil avec buvette pas chère, bonne chère gratuite, entre autres notables privilèges d’élus de la République), dés 2014 ou un peu plus tard, c’est la loi de la jungle politique française.
Renaud Favier – 10 octobre 2013 – Facebook Café du matin à Paris – LinkedIn
Le bonus : l’art de la chasse http://www.youtube.com/watch?v=QuGcoOJKXT8
Le bonus 2 : la chasse au tribuable http://www.youtube.com/watch?v=at3Mnw1kjSg
Le bonus 3 : la chasse côté Ouest http://www.youtube.com/watch?v=ZzJV_7OGRJ4