Le foot, ce sport qui se joue à onze, où les plus professionnels gagnent en général, et où il faut (se ré)jouir vite de l’ivresse de la victoire, parce que c’est comme le vol libre ou la haute (?) politique : tout ce qui monte finit par descendre, chutant plus ou moins vite, fort et dur(abl)ement.
Mais bon, comme les victoires françaises sont quand même plus rares que celles des autres (c’est normal, la France représente 1% de la population mondiale, elle n’est plus invitée que par charité sur réunions publiques du club de grandes puissances économiques, et tout le monde a la bombe atomique et autres potions magiques de la puissance globale, maintenant), ne boudons pas le plaisir et pensons « gagne » et compétitivité, ça vaut moins cher qu’un Prozac et c’est moins consternant qu’une défaitiste envie d’exil.
Rappelons-nous Gergovie, qui avait permis de montrer aux Romains le sens de l’humour de nos ancêtres les Gaulois et de rire un bon coup (les Romains sont revenus après avoir fini de rigoler, et ils ont assez incontestablement gagné la guerre des Gaules et mis une bonne fessée rouge à la Gaule chevelue, mais peu importe, César est mort et personne ne sait où est Alésia).
Repensons à Marignan, d’autant que la date est un jeu d’enfant et que c’est facile, maintenant, de se rappeler le nom du gars qui était le Grand Chef Gaulois à plumes du moment. Bon, déjà sous Marignan, pointait Pavie et la fin des Rois Chevaleresques, mais la France avait gagné pour toujours le génie de Léonard de Vinci et la beauté de la Renaissance, peu importe que sa victoire ait éveillé Charles Quint et autres démons d’Europe.
Et comme on parle de commémorer la Grande Guerre (en espérant que sifflets déplacés et chicaïas politiciens ne feront pas se retourner les Morts pour la France), une petite pensée pour les Taxis de la Marne, qui ont permis aux poilus de changer d’âme (d’arme ?), et à l’espoir de choisir le camp français. Bien sûr, sans les alliés, la France eût fait long feu, et déjà dans les tranchées pointait le casque de Hitler, mais on ne va pas s’interdire de célébrer les victoires, juste parce que statistiquement on perd plus souvent …
En attendant la prochaine rouste fesses rouges comme en Corée en 2002 (élimination des vieilles gloires de 98 au 1er tour suite défaites contre le Sénégal et le Danemark, et nul contre l’Uruguay), un toujours possible sabotage comme en Afrique du Sud (no comment, le seul truc sympa, c’était que Rama Yade était plus sexy que tous les autres ministres du sport français d’avant et d’après), ou une divine surprise comme en 2010, félicitons les joueurs, le public, et tous ceux qui les ont aidés à se dépasser contre l’Ukraine à Paris, réjouissons nous pour ceux qui iront au Brésil (même si ce sera en hiver austral, pas du tout à la saison du Carnaval), pour les supporters (plus ou moins conditionnels), pour les employés et fournisseurs des sponsors et prestataires, et pour les simples patriotes qui sourient quand la France gagne, quel que soit le sport, le nombre et le genre des joueurs, basta cosi.
Allez les bleus !
Allez France !
Renaud Favier – 20 novembre 2013 – Facebook Café du matin à Paris – LinkedIn
Bonus : Samba et basta cosi ! http://www.youtube.com/watch?v=3h3idmczJZM
Bonus 2 : Remerciements à l’Ukraine http://www.youtube.com/watch?v=XiBYM6g8Tck
Bonus 3 : Et soleil pour la France ! http://www.youtube.com/watch?v=81CwbdtmOrw