Je ne voudrais inquiéter personne, mais si le Sénat n’émascule pas le texte voté par une majorité de députés (tiens, dans « député », il y a « pute », überdrôlatisch, nicht ?), et si un machin-truc constitutionnel ne shoote pas la ministre provisoire dans ses buts, ça va être compliqué.
Bon, ça n’empêchera pas les amateurs de commander sur internet leurs gâteries tarifées de Noël, quitte à passer par des voies un peu détournées si cela concerne des mineurs, à se méfier des web-entourloupes à la carte de crédit, et à devoir faire un peu attention aux virus.
Les publicitaires et autres parisocrates trouveront facilement des voies alambiquées pour proposer des produits et endroits pour amateurs francophones dans le métro (émouvante campagne en 4*3 pour Emmanuelles.fr dans toutes les bonnes stations, ces jours-ci) et à la TV.
Les importateurs de sex-toys se frotteront les mains, en vendant à queue mieux-mieux les trucs design (des seins ?) made by Germany qui ressemblent à des petites voitures ou à des bananes de toutes les couleurs, les trucs à piles sexy, et les derniers eros-gadgets made in China.
Les belles de jour légalistes et dont les besoins ne sont pas financiers se consoleront autrement (pour les executive women amatrices d’émotions en réunions de directeurs ou en voyage en avion d’affaire en gang de Rastignacs, il existe de jolis modèles discrets avec mini-télécommande).
Et puis il existe naturellement déjà (discrètement) une application pour tous, et des millions de web-trucs pornos ou pires accessibles aux mômes et aux moins djeuns frustrés de la disparition du Minitel, mais c’est un autre objet de débat.
Mais, si la nouvelle loi passe mieux avec la porte-parole du gouvernement provisoire de la République Socialiste Moralement Exemplaire de Hollandie que quand l’alors sarkolâtre Bachelot qui ratait tout a voulu s’occuper du bonheur de ces dames (après celui des footballeurs en cinq étoiles en Afrique du Sud, celui des vendeurs de vaccins anti-grippe aviaire, et celui des fournisseurs de masques à faire hurler de rire le monde entier, et avant de devenir dinde de luxe à la TV), ça pourrait faire mal (mâle ?) à certain(e)s.
Ça va encore être un désastre pour l’attractivité de la France, si les clients des hôtels de luxe ne peuvent s’offrir les poules qui vont bien avec les lits king size, si les sportifs et politiciens professionnels ne trouvent plus facilement chaussures pour leurs pieds à Paris, et si les Français sont obligés d’encombrer les routes et les aéroports pour aller aux bordels frontaliers en Allemagne, en Espagne, au Maroc ou ailleurs.
Et ça ne sera pas très bon pour l’image de la France si les prostitué(e)s les moins bien organisé(e)s sont maintenant forcé(e)s de s’exiler comme les autres artistes et sportifs professionnels, et si les amateurs Français les moins aisés sont contraints d’aller par charters et/ou bus entiers faire du tourisme sexuel outre-frontières dans les hôtels, villes et navires de croisière bien organisés pour ça (lire avec caméras aux douanes, aux comptoirs, et derrière les miroirs des chambres).
Enfin, la réglementation des profession(elle)s, c’est la porte ouverte à toutes les dérives du socialisme surréaliste : on commence par interdire la cravate de notaire en honoraires libres, et bientôt on empêchera les politicien(ne)s de faire avocats d’affaires de 5 à 7, et ensuite les parlementaires et leurs attachés vont finir à la rue s’ils n’ont plus droit à la valorisation de leurs avantages acquis.
Et tout ça, ce sera encore un handicap de plus pour le commerce extérieur, déjà que ne plus pouvoir faire de cadeaux (défiscalisés de préférence) aux intermédiaires, ne plus pouvoir pratiquer discrètement les incongruités les plus indécentes via des holdings suspectes et payer les prestations via des comptes étranges, enfin nommer la très régionalisante mais affreusement tue-l’amour Nicole Bricq parce qu’il fallait la caser après sa bourde à l’écologie, ce n’était pas des cadeaux pour les derniers entrepreneurs raisonnablement compétitifs pas enfermés dans une niche à marchés publics français, ni exilés, ni délocalisés pour tout ce qui doit être fabriqué en fonction des délais et désirs des clients et pas des conclusions du dialogue social entre partenaires sociaux français ou des prodiges des ingénieurs et technocrates à la française …
Enfin, une société (vraiment) sans prostitution, ça aurait du charme, mais c’est comme le Père Noël ou la social-démocratie qui marche, si ça pouvait exister, on le saurait depuis longtemps et les Suédois n’auraient pas dû regarder les yeux mouillés les propriétaires vendre Volvo et leurs jolies filles à des étrangers (honni qui PSA ou aux agences internet dites « de mannequins » y pense), constater en regardant leurs pieds plutôt que de le prendre que le livre et le film Millenium (autorisé dés 12 ans en France, quel délire suicidaire) se vendent mille fois mieux que le grand cinéma décent ou la littérature civilisée suédoise, et les tartuffes locaux faire semblant de ne pas voir la prostitution en appartement, comme il avaient feint d’ignorer l’exil de leurs cadres pour cause de fiscalité non compétitive (mais c’est un autre objet de débat, quoique …).
Mais ce n’est pas demain la veille que le plus vieux métier du monde disparaitra de la plus belle vieille ville du monde.
Et bien sûr, ne nous inquiétons pas pour les clients, ni les prostates proxos, ni pour les commanditaires, ni pour leurs protecteurs, moins encore pour les politiciens exemplaires mais consommateurs, les sportifs professionnels mais amateurs, ou les élites débandantes et autres salopards donneurs de leçons : les délinquants ont toujours au moins un coup d’avance sur les moralisateurs en rut électoral, les tartuffes en campagne anti-érection, et leurs polices, des moeurs ou pas.
Même si on n’est jamais à l’abri d’un malentendu.
Même si on risque toujours une incompréhension.
Globalement, la situation est (séro)positive (tiens, dans « éros », il y a « séro », débandisch, nicht ?), la société évolue dans le bon sens.
(C’est) Ouf ! (Non ?)
Renaud Favier – 8 décembre 2013 – Facebook Café du matin à Paris – LinkedIn
Bonus : Don’t underestimate them http://www.youtube.com/watch?v=UrQrvpEnKY0
Bonus 2 : Run this World, Girls ! http://www.youtube.com/watch?v=JrrzTeytzgE
Bonus 3 : Change this World, Girls ! http://www.youtube.com/watch?v=I6KETYavFjE
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PS : Aucun rapport avec le sexe tarifé ou la e-prostitution, puisque c’est gratuit et volontaire, et que perso je n’ai ni le goût du coup furtif du dimanche, ni les moyens de poules de luxe pour Noël, ni même sympathisant des 343 salopards ou de leurs amis et commanditaires, mais je me suis inscrit sous le nom de code RF (République Française, what else ?) pour vérifier si « www.emmanuelles.fr » est bien un nouveau réseau social (made in France, Madame !) littéraire et artistique de promotion du respect intersexuel, de la liberté de pensée, et de l’exception cul…turelle française. Ça a franchement l’air très bien, très casual chic, so French, intelligent avec des interviews pas juste de lapins crétins en rut ou de priapiques de tous sexes en campagne érectorale (ou électorale, c’est pareil), des articles pas tous ballots, et des pages agréable à surfer avec de jolies photos. Un e-media français pour les gens modernes normaux, maintenant, c’est (enfin) un changement … sexy en France (et ça tombe bien, parce que « Lui » relancé par un Beigbeder, c’est pathétique, et même si Wauquiez surfe sur YouPorn « comme tout le monde » (Interview surréaliste de Wauquiez par Ardisson dans « Salut les Terriens », en Replay sur Canal), les vidéos X sur youtube ou Dailymotion, c’est quand même vraiment pour ados attardés, andropausistes en crise de doute, et pervers en manque de poudre de pénis de jeune tigre ou de stimulateur anal à 12 vitesses et télécommande) …
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