Le ping-pong, c’est comme la politique (et vice-versa) : ça ne sert à rien, c’est un loisir populaire du dimanche à la campagne généralement pratiqué entre le déjeuner et le 5 à 7 (les moins doués ou motivés pour le travail en font un métier), et les Français(e)s adorent regarder ça au printemps.
Le tennis, c’est pareil, mais c’est pour les people plus embourgeoisé(e)s ayant un short décent et un dentiste dans un quartier correct, genre buffet Club-Med plus que tente au camping VVF, qui ont les moyens de se faire offrir une plus grande table par des sponsors plus chics.

Yamina Benguigui et Anne Hidalgo à Roland-Garros, Paris, le 8 juin 2013. – Crédits PurePeople / BestImage
Enfin, peu importe les définitions wikipedia des sports de privilégiés, la bonne nouvelle pour les Parisiens invités, les fans payant leur billet, et autres téléspect-électeurs de France aimant attraper le torticolis, des coups de soleil et/ou des acouphènes, c’est que c’est bientôt Roland-Garros, ça nous changera du triste match NKM-Hidalgo, où la future maire parisienne nous inflige son fade jeu de fond de court et son regard de chien battu « à la Borg » qui va la mener sans gloire à sa victoire annoncée (l’agitation de Sarkozy dans les gradins ne l’a pas déstabilisée longtemps, même si le public a flotté un peu entre une coupe de champagne en réunion de salon et un petit four au carré VIPeople d’un meeting avec intermittents pour attirer le chaland) et son graal personnel avec vue sur le vieux Paris, tandis que la future … candidate versaillaise à autre chose continue à faire le buzz avec son service-volée et ses cheveux « à la Gerulaitis », conformément aux recommandations de ses sponsors, de ses communicants et de son prof de théâtre, avec l’abnégation d’une vraie politicienne professionnelle jouant le match d’après sans se préoccuper de la tête de ses vieilles groupies arrivant 2 heures en avance pour être sûres d’avoir une bonne place aux spectacles électoraux dans les cafés biobos de Paris, ni trop des coups de pieds d’ânes des restes de la Chiraquie parisienne ou des petits sabotages ordinaires des machins des droites les plus bêtes du monde, plus ou moins fortes ou gringalettes, plus ou moins excentrées ou centristes, et plus ou moins surfeuses (Ah ! Beigbeder, s’il n’était pas dans son placard au Medef, en conseil d’administration d’un de ses fonds vautours, ou caché dans les toilettes pour filles de l’UMP, il faudrait l’inventer pour que les électeurs Parisiens aient au moins quelque chose sur quoi rigoler au second tour du tournoi #Paris2014).

En attendant Roland Garros à la TV, Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP) et Anne Hidalgo (PS) en face à face sur iTélé / RTL, à quatre jours du deuxième tour des élections municipales à Paris. | (LP/Olivier Corsan)
Le sport, que ce soit du ping-pong, du tennis, du golf, du ski, du hip-hop, regarder les questions parlementaires sur FR3, ou de la pétanque selon le niveau social, les préférences familiales et les perversions politiciennes, on adore tous ça, mais c’est comme la politique, quand il y a trop de professionnel(le)s jouant mécaniquement pour les médias, des sponsors, et des mains plus ou moins invisibles, c’est moins enthousiasmant, voire moins exemplaire, et vice-versa.
Renaud Favier – 27 mars 2014
PS : et ouais, le ping-pong, c’est comme la politique française, et vice-versa …
PS 2 : et ouais … mais on peut faire des trucs moins inutiles avec ses balles …
PS 3 : et ouais … ou des trucs encore plus inutiles, genre le golf ou les plateaux TV.
Je twitte ça, je twitte (presque) rien, parce que twitter de politique, c’est mourir un peu…