Si la France était une vieille famille décadente, décomposée, surendettée, dans laquelle une masse de Tanguy de tous âges au chômisme, de vieux soixante-huitards plus ou moins à la retraite perpétuelle, de femmes à la cuisine et de djeuns occupés à fumer en piratant des films sur internet avec Daft Punk dans les écoutilles, passent leur temps à se chamailler pour la donation-partage des restes du patrimoine en nue propriété et la mise au vide-grenier de la vaisselle et de la machine à coudre, pendant que le dernier salarié révise son code du travail chapitre licenciement et harcèlement tandis que le fonctionnaire de service potasse ses concours administratifs, elle aurait du souci à se faire, ces temps-ci.
Si les grosses boites globales riches à dizaines, voire centaines de milliards de trésorerie à placer dans l’économie réelle hors USA grâce au fisc américain (de GE à Pfizer en passant par Apple et consorts du GAFA, toutes boites dont les actionnaires sont des fonds affamés de sur-rentabilité, des investisseurs ne voulant pas entendre parler des dégâts qu’ils causent indirectement, et autres petits épargnants fermant les yeux), les rentiers aux poches profondes du business pétro-gazier ou des placements dans les matières premières agro-alimentaires (honni qui pense aux surfeurs français des bulles immobilières, télécom, luxe ou numérique prédatant les terres nourricières d’ex URSS, d’Amérique Latine ou d’Afrique pas préemptées par la Chine ou d’autres investisseurs gloutons sans états d’âme), et les très riches amateurs de vieux luxe à la française, d’antiquités des grands siècles d’Europe et d’art spéculatif et/ou fiscalement passionnant, concurrents du duo Arnault-Pinault et de leurs émules plus ou moins patriotes conseillées pas les mêmes avocats et financiers, commençaient à venir faire leurs emplettes en France en se partageant ce qu’il reste de pas trop en ruine, plusieurs fois hypothéqué et/ou déjà racheté plus ou moins discrètement via paradis fiscal et sociétés écrans par des étrangers ou des Français exilés, ça sentirait le tsunami sur les dernières sources d’emploi viable en France, ces jours-ci.
Et si le système financier global éternuait, voire attrapait une petite grippe ou un gros rhume, la France serait dévastée par un « Perfect Storm » en peu de temps, elle qui n’évite la faillite immédiate que parce que les prêteurs n’ont pas fermé leurs portefeuilles et ont encore intérêt à faire collectivement semblant de croire que la France est AA pour ne pas dévaloriser les encours de crédit (auquel cas on parlerait de « marchés funèbres »), dont les banques fragiles et (parce que ?) dirigées par les fonctionnaires du Trésor n’ayant pas pu ou pas voulu faire carrière à Bercy sont déjà frileuses envers l’économie réelle et plus averses au risque qu’un diplomate de carrière, et dont les gouvernants passés, présents et futurs n’ont rien de moins dépassé dans leurs bibliothèques que « Le Kapital » relu par Thomas Piketty, « Les Trente Glorieuses sont devant nous » des anachronismes sur pattes que sont Karine Berger et Valérie Rabault, et le catalogue de Zadig et Voltaire avec autographe de Harlem Désir offert à Frédo Lefebvre pour son élection comme député des Français d’Amérique.
Le truc un peu préoccupant, c’est que les Français pourraient avoir fromage, dessert et pousse-café en même temps, avec à la fois la curée sur leur vide grenier, la tempête sur leur économie pas encore noyée, et leur migraine chronique, en ces temps de vents étrange(r)s.
Renaud Favier – 28 avril 2014
Ce hm tsunami qui va alors vraiment disons mettre les pendules à l’heure va venir. C’est juste une question de temps. 🙂 Faut alors avoir des bouées de secours. Les bateau de secours sont réservés pour la hm…première classe.
Le tout accompagné d’insurrections musclées
Amicalement
Viggo
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