Il est si satisfaisant, voire gratifiant, d’avoir (et de garder) raison, que cela peut inciter à prendre quelques libertés pour s’assurer que personne ne braille le contraire, et qu’aucun évènement réel ou médiatique ne s’oppose à ce qu’on tire tous les bénéfices possibles de sa « raison ».
C’est comme ça, ce serait lapin crétin de rêvasser mi-éveillé qu’il pourrait en être autrement dans cette vie …
Y’a un truc excellent, c’est de dire « tu as raison en souriant … » pour ne pas gaspiller son énergie, ni risquer de perdre sa raison bêtement à vouloir convaincre des sourds avec des écouteurs sur les boules Quies et une triple couche de vieilles certitudes recuites autour du neurone.
Essayez avec des proches genre voisins prêchant pour une autre paroisse (ou simplement un autre jour de messe, ça peut suffire pour déclencher une petite guerre de religions en famille), amis supporters d’un autre parti de professionnels du sport politique, ou pour commencer doucement, même si vous ne le pensez pas à 100% mais un petit mensonge n’est pas un pêché mortel, quitte à ajouter pour ne pas laisser trop de place à un malentendu sur lesquels une paix armée raisonnable resterait possible : « mais … ne penses-tu pas en mettant ton neurone en route que ceux qui « pensent » un tant soit peu autrement ne sont pas tous des ennemis politiques et/ou footbalistiques tarés congénitaux apostases à violer, humilier et lapider en public après les avoir excisés (pour les garçons biologiques, ne pas négliger de leur introduire l’appareil génital excisé dans la bouche avant de prendre la photo à envoyer aux agences de presse et à la famille, genre accroché derrière un 4/4 ou crucifié devant les restes fumants d’un lieu de culte profané ou d’un témoignage du passé gang-bangué) et avant d’aller massacrer le reste de leur famille et leurs amis parce que « si tu ne tues pas assez, tu tues pour rien, et si tu ne tues pas, tu seras tué ? » ».
Un des trucs, pour avoir une chance d’avoir, sinon d’exprimer, voire d’imposer une (dé)raison, c’est d’être vivant, ou alors de laisser des instructions chez un bon notaire et/ou à des disciples zélés, pour après sa mort physique. Du coup, flinguer les gens avec lesquels on n’est pas trop d’accord n’est pas absurde, d’un point de vue organisationnel.
Mais raisonnablement, si on ne veut pas offrir à trop d’autres une (dé)raison de tuer …
Tiens, « à raison » (ou « déraison », d’ailleurs), ça sonne comme « oraison », c’est un truc à dire en dîner en ville ou meeting politique pour faire fondre la glace avec des gens qu’on ne connait pas assez pour savoir si on a une bonne raison de les tuer, d’être tuer par eux, ou de s’entretuer.
Renaud Favier – 28 juillet 2014
PS : ne pas tuer assez, grave erreur … http://www.youtube.com/watch?v=pohqGgEZf-s
PS 2 : au moins, arracher deux yeux … http://www.youtube.com/watch?v=RWwGXIjxbnI
PS 3 : toujours avec amour, bien sûr … http://www.youtube.com/watch?v=NL7nLSSSWjw
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