J’avais rendez-vous au café de l’Unisson, dans le Grand Nord parisien, pas biz-touristico-chic, mais romantique.
J’aurais pu patienter en profitant simplement d’un coin de soleil d’été indien loin des incontournables pour touristes tardifs (le touriste attardé, contrairement à ce que son qualificatif semble indiquer, arrive plus tôt dans l’été, quand la météo est pourrie, mais qu’on peut se circuler en bagnole dans Paris et se garer gratuitement un peu partout en dehors des zones touristiques où il y a des trucs qui justifient de se garer …) …
J’aurais pu prendre l’air en songeant à la ville de Niemeyer (où j’ai confortablement passé quelques délicieuses années de post-adolescence, au siècle dernier) au Café des Dames, juste en face du siège futuriste du Parti Communiste Français, imaginé par le grand Oscar en 1965 (achevé en 71, la fête du cinquantenaire sera pour plus tard).
J’aurais pu faire le tour de la Rotonde, en hommage à tous ceux qui tournent en rond depuis longtemps, et continueront éternellement à cultiver la mélancolie sur les pavés …
J’aurais pu flâner le long du canal, et rêvasser au comptoir du Jaurès Café, en attendant qu’un promène-couillon réveille l’écluse en passant son chemin.
J’aurais pu aller voir si la plage était vraiment partie.
J’aurais pu lever le nez en l’air et les yeux au ciel pour jouir de la vue simple et tranquille de drôles de toits de Paris …
J’aurais pu … on dirait un titre de chapitre de « La Première Gorgée de Bière » …
J’aurais pu sentir l’odeur de l’eau qui fraichit déjà ici, et des pierres de Paris vieillissant tranquillement au soleil d’été indien de France …
J’aurais pu … oh ! tant de choses, tellement ce temps, cet instant d’été indien était divin … whatever, probablement.
Renaud Favier – 9 septembre 2014
Et qui donc t’empêche alors de remplacer tous ces « j’aurai pu » par « je vais le faire » 😉 ?
Et ce billet est très sympathique ai-je omis de mentionner !!!