Militer politiquement, c’est simple comme être supporter de foot, juste avec de l’alcool (honni qui « pot de vin » y pense) à la buvette, du mousseux aux victoires et horaire libre pour s’agiter. Mais s’engager, c’est sérieux (et très compliqué en solo), il faut certaines conditions …
S’engager dans un créneau en politique en France, c’est compliqué, maintenant, surtout si on s’interdit les protestationnismes, le centrisme racoleur, l’écologisme décollé des oreilles, la démagogie trop facile, le cynisme attrape-tout et l’opportunisme indifférent …
Le Développement Démocratique Durable est-il (encore) une option ?
Retour d’expérience sur une candidature « hors système » aux législatives à Paris en 2002, la première (?) fois où un le Pen a atteint le second tour de l’élection présidentielle (http://www.youscribe.com/catalogue/manuels-et-fiches-pratiques/actualite-et-debat-de-societe/politique/2002-annee-politique-le-developpement-democratique-durable-791519).
C’était possible, au début du siècle, en dépensant moins de 5000 Euros (à fond perdus, la démocratie sans godillots ni carte de parti a un coût, le remboursement des frais de campagne supposant non seulement un résultat significatif et une affiliation à un parti mais de surcroit une coûteuse expertise comptable sans laquelle on était déclaré inéligible à des législatives pour… 2 ans alors que les suivantes étaient prévues 5 ans plus tard, Ubu roi pas mort).
De là à gagner, qui plus est contre un « de Gaulle » (Jean), hors schéma « gauche-droite » sans ancrage à l’écologie professionnelle émergente, ou même à faire sans plan média et hors réseaux établis un score significatif entre deux bonnes douzaines de concurrents, c’était bien entendu un vaste programme, trop en avance sur les mauvais temps qui sont en train d’arriver entre les indignations hors de tout contrôle et les crises économiques et sociales en France et en Europe d’une part, l’érosion de la représentativité politique et institutionnelle partout dans le monde d’autre part.
Les mêmes causes étant globalement restées sans traitement depuis le début du millénaire, les crises en France, en Europe voire dans le monde n’ont eu tendance qu’à se préparer ou éclater, les évènements politiques récents en Grèce, Italie et Espagne pour l’Europe, Tunisie, Egypte, Libye et Syrie pour le PMO n’augurant pas nécessairement d’une continuité institutionnelle tandis que les mouvements d’indignation +/- connectés à des réseaux sociaux internet ou autres forces souterraines ne semblent pas tous avoir de potentiel réel pour se transformer en forces politiques, fussent-elles 2.0.
Une candidature individuelle de société civile face aux grands professionnels et aux petites entreprises politiques reposant sur le financement public aurait-elle un sens pour les législatives de 2017 (ou 2022) ?
Une fédération de candidatures crédibles adossées à une sorte de mouvement citoyen pas fantaisiste serait-elle organisable, par les temps qui courent en tous sens, notamment en marche arrière ?
Qui vivra, verra …
Renaud Favier – 16 février 2017
PS : ceci twitté, même si la résilience de couches administratives multiples est à prévoir en France jusque et y compris aux niveaux cantonal et sénatorial, et même si rien n’indique que quiconque envisage de réduire le nombre d’élus et si l’Euro(pe) a du plomb dans l’aile, c’est quand même plutôt au niveau du Parlement de Strasbourg qu’il y aurait utilité à siéger dans les années à venir.
Ping : La politique en France est nulle, mais certains politiciens étrangers sont encore pires que les Français | Sur le Pouce de Paris