Voltaire est mis à toutes les sauces dans les copies de candidats au bac, papiers de journalistes juniors, et éléments de langage de conseillers en com´paresseux. Confondu avec Molière par les distraits et autres j’menfoutistes, invoqué par les bons élèves comme pilier des Lumières, et parrain de la Révolution, et, suprême outrage, usurpé par les fils à papa et autres bêtes à concours d’une promotion d’élèves fonctionnaires de l’ENA, dont le spécimen le plus lamentablement exemplaire (ou vice-versa ?) n’a jamais trouvé (cherché ?) de vrai boulot, ni même un poste genre sinécure de ministère ou placard doré pour grands corps, et est encore en stage (d’inaugurateur de chrysanthèmes à l’Elysee) à l’approche de la soixantaine.
Pauvre Voltaire, dont la statue dans le petit jardin derrière l’Institut est si mal entretenue qu’il lui pousse de la mousse verte sur le crâne.
Ceci dit, la Statue de la République du quai Malaquais, à quelques mètres de du rebelle en perruque poudrée, n’est pas mieux lotie …
Pauvre République, la tête sous une chaise et le socle vandalisé …
Pauvre France sauvageonnée qui tourne le dos aux Lumières …
RF – 18 avril 2015