Réussir un « caucus » de début de campagne, aux USA, c’est la condition sine qua non pour entrer dans la cour des grands, et rester dans la course pour la Maison Blanche (et comme twittait Donald Trump « avant » le caucus : « On ne se souvient jamais des seconds »).
Le système américain de sélection censitaire du champion de chaque « grand » parti historique par une série de mini-primaires pendant 6 mois peut sembler un peu flou (y’a-t’il un, voire des loups ?), voire doucement fou, du point de vue d’un consomm(am)ateur d’élection présidentielle au suffrage universel à la française (qui ne comprend pas grand chose non plus à la démocratie à l’allemande mêlant fédéralisme (plutôt) efficace, sinon exemplaire, et cohabitation (plutôt) efficace, sinon exemplaire), voire un peu spectaculaire, limite Disneyland, et réflétant plus la capacité de chaque écurie à investir judicieusement ses budgets de com’ et draguer plus ou moins virilement, mais correctement, et surtout efficacement, les petits électeurs de grands électeurs dans les états petits ou grands …
… mais c’est le système américain, imparfait, forcément imparfait, mais what else ?
En tout cas, rien n’indique que les geeks communicants et autres flibustiers rêveurs de e-démocratie (et surtout de e-influence et gros budgets de e-communication sur facebook et autres Twitter pour commencer) vont faire, une fois encore, plus que regarder passer les bus de campagne comme les veaux d’autres démocraties sinon ultra-modernes et parfaitement exemplaires, ou vice-versa, en tout cas moins imparfaites que les théocraties et autres totalitarismes, regardent sans trop vouloir y penser (honni qui « encore faudrait-ils qu’ils le puissent » y pense) les trains de l’histoire pleins de privilégiés à tarifs réduits et politiciens ou autres prédateurs à « tout gratuit, et en Première » les dépasser, sinon les écraser …
Mais revenons aux moutons : bref, l’Iowa semble donner le « la » d’une campagne somme toute assez prévisible, voire comestible, sinon passionnante, avec les idées fixes (passablement) conservatrices (voire assez rustiques d’un point de vue européen n’ayant pas de cow-boys dans ses ancêtres ni de vrai businessman à l’américaine dans sa famille ou ses amis) de Trump portées par le plus présentable Ted Cruz, Rubio jouant les sparring partners côté Républicain, et les sempiternelles rengaines démocrates répétées par Clinton (Hillary, pas Bill qui semble avoir décidé de jouer profil bas, et parait très usé, sinon encore plus vieux que le rival d’Hillary), Bernie Sanders jouant le trubl(aiguil)ion gauchiste sortis du formol et des années hippies (un genre de Mélenchon à l’américaine, mais moins drogué au vieux roug(ism)e, plus power que flower, bref (presque) crédible).
Keep calm, Western Circus must go on (à suivre, par exemple en s’abonnant gratuitement à Café du Matin à Paris sur http://www.facebook.com/cafe.renaud) …
Reno – 2 février 2016