Crédit : Xavier Gorce / Les Indégrivrables

Avant, on (mélen)ronchonnait (pour rien) contre les élections franchouillardes pas exemplaires (voire franchement scandaleuses), les politiciens professionnels pas tibulaires (de tous bords), mais presque, et la politique française aussi inefficacement parisienne que généralement corrompue (et corruptrice).

Avant, on a eu la propagande (le combat politique est la continuation de la « vraie » guerre avec les mêmes agences d’influence), les publicités politiciennes de campagnes électorales officielles (qui ne s’est pas aperçu avoir oublié de racheter du PQ en allant uriner et plus si affinités pendant les pubs politiques à la TV ?), et la communication politique plus ou moins clandestine.

Mais c’était avant.

Maintenant, tout ça n’a plus guère d’importance.

Maintenant, on a la e-politique (honni qui « Big Brother, ce n’est pas nouveau » y pense), par delà Twitter (qui semble servir surtout aux journalistes et blogueurs pour tenter de promouvoir leurs contenus auprès des communicants politiques et étudiants de ScPo), Facebook, Youtube et autres G+.

On a « Nation-Builder », instrument made in California (what else ?) pudiquement décrit comme « instrument de gestion globale de campagne » (http://nationbuilder.com) prétendant « renouveler la démocratie (http://www.numerama.com/politique/144986-quest-ce-que-nationbuilder-le-cms-qui-veut-sauver-la-democratie.html) a été testé en grandeur nature en France lors des dernières élections municipales (http://www.usine-digitale.fr/article/les-logiciels-dans-la-campagne-des-municipales-nation-builder-pour-cimenter-une-communaute.N247447), et entre en exploitation systématique, tous bords politiques confondus, pour la présidentielle et les législatives 2017 http://www.lepoint.fr/politique/primaire-nation-builder-l-arme-secrete-des-candidats-25-02-2016-2020884_20.php.

On a « DigitaleBox« , challenger française de Nation-Builder, pour les amateurs de « made in France » http://www.numerama.com/politique/146021-quest-ce-que-digitalebox-le-concurrent-francais-de-nationbuilder.html

On a, évidemment, des « web-agences » parisiennes dont les consultants sont dans les starting-blocks pour les campagnes et candidat(e)s présents et à venir.

Tout ça pour … quoi ?

Pour draguer 2 ou 3% des électeurs qui feront la différence entre la victoire et la déroute, parce que 50% des inscrits sont abstentionnistes, et 40 ou 45% des électeurs ayant l’intention de voter sont godillots et voteront par routine pour leur bord politique habituel, et par prudence pour des personnalités « vues à la TV » et investies par des partis ayant pignon sur rue depuis des décennies, un peu comme il ne viendrait pas à l’esprit de de supporters de foot de soutenir une autre équipe face à leur club favori même s’il était toupourrivéreux, vendu à des étrange(r)s, constitué de joueurs infréquentables et dirigé par des personnalités douteuses.

Crédit : Sardine cf http://queuedesardine.20minutes-blogs.fr/tag/humour

Bientôt, on regrettera peut-être les politiciens flibustiers, fatcats cumulards à vie, et partis « pirates »à l’ancienne, voire le temps d’avant la généralisation de la pornolitique, quand un Développement Démocratique Durable était envisageable …

Peut-être …

Renaud Favier – 1er mars 2016

PS : la pornolitique avec consultants web, hipsters militants, et tangeeks communicants, franchement, c’est pas très sexy, même si on est fan d’internet …