Renaud n’est pas encore mort.
Il est même toujours vivant.
C’est ce qu’il chante, en tout cas.
C’est une bonne nouvelle pour ses groupies canal historique, qui elles-mêmes commencent à doucement tutoyer l’âge des vacances en croisières, et des bagnoles à sièges chauffants-massants, surtout qu’il y a un vidéo clip gratuit (et quelques trucs pas pirates, mais presque) dans le cloud.
Tout le monde, notablement le Joueur du Grenier du Top 50, n’est pas totalement convaincu par la performance musico-poétique du rockcomebacker rebelle pour nous.
Les fans les plus rebelles trouveront que c’est lui qui parle le mieux de lui-même, de ses « poils de cul d’idée, de musique et de chanson », du concert mythique au Nyon’s Folk en 1983, tout ça, et de sa sortie du formol grâce à Grand Corps Malade.
Les supporters du Renaud courant anar pour ados de « Hexagone » ou « Société, tu m’auras pas », zadistes de moins de 40 berges ou baba-cools descendu du Larzac depuis longtemps trouveront « J’ai embrassé un flic » un chouïa mollasson du neurone de l’indignation, voire tendance biobo pas trop « Marche à l’ombre », genre abonné au Nouvel Obs …
Pour se faire une idée sur ce que fait le gars ces temps-ci, avant d’acheter son nouveau CD (ou de l’emprunter en médiathèque pour en gaver son walkman si on n’a pas de pote courant flibustier), y’a qu’à surfer 3 secondes dans Youtube ou chez ses concurrents, mais la qualité du son sur ordi , smartruc ou tablette, est en général intermédiaire entre celle d’un mange-disque d’il y a 40 berges et celle d’un mp3 écouté avec un baladeur à 10 balles et des écouteurs pour sourdingue dont un gosse de 4 ans ne voudrait pas pour écouter Hanouna en replay au fond de sa classe, vous êtes prévenus …
On en pensera ce qu’on voudra, mais c’est numéro un des ventes.
Reno – 15 avril 2016