#NuitDebout, c’est (encore) un #occupy, une « cri-crise » d’adolescence comme une autre.

L’époque le(s) mérite, la saison le(s) déclenche comme les pollens les éternuements de printemps.

Dans 2 semaines les étudiants parisiens les moins irresponsables retourneront préparer leurs examens et pisser dans les chiottes de leurs bahuts plutôt que sur les pneus des bagnoles des bourgeois riverains et/ou clients des restos et salles de vrais spectacles de la (place de la) République.

Après le (défilé du) 1er mai, les zadactivistes montés faire la fête à la capitale repartiront arroser leur beuh à Notre Dame des Landes ou ailleurs, tandis que les syndicalistes amis et soutiens militants iront griller leurs merguez en centres de vacances mieux subventionnés.

Bien avant la fête de la musique, les intermittents du spectacle sympathisants seront occupés par la saison des festival (sans laquelle ils auraient du mal à atteindre leurs quotas de jours).

On n’en entendra plus parler sur Canal dés que commenceront les before de cadors du festival de Cannes ou d’Avignon, et les indiscrétions sur les frasques d’avant-Euro des mercenaires du foot spectacle.

BFM changera de sujet dés que les stagiaires de Bourdin et Soumier recevront les dossiers des rencontres d’Aix des déconomistes avionophobes aimant s’entre-féliciter pour pré-bronzer avant les vacances pas trop loin d’une gare TGV.

Et le buzz Twitter/Facebook s’éteindra comme une retransmission Périscope quand le geek sur place n’a plus de batterie et/ou celui d’au bout d’internet s’endort ou meurt d’ennui.

Ciao les enfants, c’était sympa, et on a bien rigolé quand un éléphant du PS a twitté qu’il était passé « incognito » (à leurs niveau de popularité de maintenant, même les ministres en exercice provisoire du pouvoir doivent porter un badge à leurs conférences de presse pour ne pas être confondus avec l’éclairagiste ou le preneur de son), délicieusement souri quand Varoufakis a expliqué en aparté qu’il est toujours copain avec Montebourg mais que son pote pouponnant, il avait préféré venir seul (en fait, accompagné d’un sbire EELV et d’un clampin d’un autre parti croupion de très à gauche, genre les porteurs de bouclier du chef dans Astérix), et ricané bêtement quand Finkelkraut s’est fait goudron-plumer par une petite bande de crétins sous les hourras généralisés de petites mains sottement agitées, mais il faut savoir arrêter une teuf au 36ème after.

C’est pas qu’on n’aime plus les djeuns, #NuitDebout, ou les happening « peace and love » de gentils glandeurs sans cravate et beatniks en tee-shirt, mais tout ça, c’est comme le cassoulet : la première assiette bien fumante à table avec plein de convives est délicieuse, mais l’assiette de restes refroidis baignant dans la graisse figée cernée de haricots racornis après plusieurs jours au frigo tout seul devant son écran, c’est bof.

Maintenant, il faudrait passer à une version « jeu vidéo » avec conf-call pour les commissions et groupe de ‘travail » (rappellons que le binz est en principe un peu lié au dialogue social relatif au projet de loi « Travail »), discours citoyens et/ou simagrées de people face webcam diffusés en live Youtube et Périscope, agitation électronique des petits bras par tripotage de souris ou massacre de trackpad, pétitions et toutime protestactiviste par change.org et Messenger, et compte-rendus quotidiens sur Twitter et Facebook.

Que font les engagés (enragés ?) de la #FrenchTech, la CivicTech, les apparatchiks d’Etalab, du CNNum et des autres « machins » de la République Numérique, les geeks de Bercy et autres barbares d’ailleurs, et vice-versa, tous eux ?

Reno – 20 avril 2016