Sauf invraisemblable chamboule-tout (ex. guerre civile ou militaire, faillite et mise sous tutelle FMI/UE de la France, rébellion populaire et/ou citoyenne majeure contre le système électoral, catastrophe naturelle ou industrielle monstrueuse, what else ? …), l’élection présidentielle de 2017 devrait se dérouler conformément à l’un ou l’autre des 4 scenarii suivants :
- La continuité dans le (non) changement (probabilité : 30%) : Hollande, parti tel la tortue de La Fontaine avant tout le monde avec sa campagne #çavamieux, parvient à arriver au second tour parce que le reste de la gauche est à la ramasse, et gagne comme Mitterrand en 1988 grâce à l’appareil du parti socialiste, à un culot de tapir en rut, et à une démagogie tartuffe de dingue, que ce soit facilement contre la le Pen (la droite de protestation FN n’est -heureusement- pas capable de dépasser 40% à un second tour d’élection à enjeu national), ou de justesse face au candidat de droite normale, dite « de gouvernement », trop invertébrée et divisée pour gagner l’imperdable dans un pays encore majoritairement raisonnable. Commentaire : ce serait quand même un délire, une réélection de ce nul élu sur un malentendu et au bilan épouvantable.
- L’alternance « logique » (probabilité : 40%) : Juppé, le candidat de droite « normale » ayant remporté les primaires à droite en homme providentiel sortant de sa douce retraite bordelaise pour sauver la France, un peu comme de Gaulle revenu de nulle part en 1958, gagne assez facilement malgré un départ de campagne tardif, un charisme de notaire dépressif et une e-campagne lamentable, étant apparu comme un rempart tant contre Hollande, pas parvenu à remonter la pente, que contre le FN, toujours moitié diabolisé du fait de ses racines, moitié ridiculisé pour les idées de café du commerce de sa bande d’opportunistes et/ou renégats de comptoir. Commentaire : ce serait quand même le monde à l’envers qu’un gars de droite normale pas trop clivant rate l’inratable (même si la droite la plus bête du monde a prouvé en perdant Paris qu’elle peut le faire).
- L’alternance « surprise » (probabilité : 20%) : Sarkozy, revenu du fin fond d’un trou noir comme Chirac en 1995, retrouve l’énergie et la technique qui lui avaient permis de bousculer tous ses rivaux à droite et d’envoyer paitre la dingue du Poitou en 2007, et récupère « aux forceps » son bureau de 2007-2012. Commentaire : plaise à Dieu qu’il y fasse quelque chose d’utile, et s’entoure de gens fréquentables, cette fois.
- Le jackpot du FN tellement tous les autres se sont décrédibilisés et tiré dans les pattes les uns des autres (probabilité 10%) : no comment.
Evidemment, une « diagonale autrichienne » est possible (probabilité 2% à piquer aux gauches, aux droites, aux fronts plus ou moins bas, aux fonds, et sur les bords), si le PS et LR sombrent complètement sans être remplacés dans les urnes (funéraires) par tel ou tel centre triste (en résumé, « centriste ») et une des gauches radicales qui font le buzz sur Twitter, ou tout autre cocktail plus ou moins excitant. Reste à voir venir qui pourrait jouer, en France, le rôle du van der Bellen de service (perso, je ne crois pas une seconde que Hulot trouvera la force de se lancer dans un combat autrement brutal que la promotion de COP21 de cocktail d’ambassade en raout champagne petits fours entre apparatchiks de l’écologie en première classe Air France ; aucune des initiatives dites « citoyennes » plus ou moins 2.0 genre Primaire pour tous, Nous Citoyens ou autre Fromenteries, ne me semble tenir la route, et les M&M’s -Macron et Montebourg- me font doucement marrer) …
What (who) else ?
Lapinou qui, (après celui de) maintenant ?
Reno – 25 mai 2016
PS : rien de très nouveau question développement démocratique durable depuis 2002, sauf qu’un 21 avril à l’envers est (un peu) plus probable qu’un replay, cette fois …