Si le temps n’inspirait pas moitié au farniente à l’approche (d’encore) des vacances, moitié à la mélenronchonite chronique (mélancolie + ronchon = Mélenchon, non ?), et moitié à rien même si l’on n’en pense pas moins, il faudrait écrire un bouquin pour, contre, indifférent, ou même nuancé, sur le Brexit, AVANT le référendum (et les sorties de masses de daubasses de trucs à lire pour les vacanciers, les supporters de politiciens, et les jurés de prix littéraires), sinon les éditeurs fréquentables vont encore dire que c’est pas le moment, outre le fait que du texte compliqué à lire sur des sujets pas prêts à (dé)penser, et vice-versa, même si c’est vrai qu’une réalité très floue et compliquée ne peut pas être valablement décrite en slogans de moins de 140 signes avec des mots simplets pour gras du bulbe avaleurs de réalités mollement digérées devant la télé ou sur écran plus portable que supportable et autres consommables prédigérés de/pour youtubeurs en short
On pourrait, pour le titre, oh !, paraphraser les Rohan, histoire de la jouer snobinard genre « Dieu et mon Droit » pour rappeler que la guerre de Cent-Ans n’était qu’une querelle de villages gaulois un peu plus longue que les autres, et que si quelques nations européennes existent depuis un ou deux siècles, voire un brin plus, la seule histoire un peu sérieuse depuis que l’Histoire du futur des Européens ne s’écrit plus exclusivement entre l’Egypte et la Grèce, c’est l’Empire Romain. Ça serait bien dans le style rosbif, splendide isolement, toussa-touça, de twitter « Rome ne puis (plus), Genève ne daigne (faudrait pas déconner), London suis (swings ? sings ? twits ? twists ?) ».
Sinon, imiter Thatcher (ou était-ce Churchill, ou bien un autre oldschool de sexe Britannique capable de dire un truc brillamment définitif en quelques mots assassins comme ça ?) : « Europe is friends, but the US is family ». Bien sûr, certains ricaneront que la famille n’est plus ce qu’elle était, que les wasps d’Amérique, non contents de s’être comportés en gosses rebelles, voire en capteurs d’héritage saboteurs d’Empire, sont maintenant une minorité dont Trump, Clinton et Sanders sont les derniers mocassins, mais vu de Londres, on peut préférer le chili con carne et les crevettes cajuns aux McDo-tartiflette et autres curry-wurst des fronts plus ou moins bas de l’Est (ne pas confondre avec front bas de laine, voire pire).
La jouer Marx (Groucho pas Karl), dont on rappellera que c’est un new-yorkais d’ascendance alsacienne, (ce qui le rapproche incontestablement des Windsor qui sont des normands immigrés maqués avec des germains conjointés, il ne faut jamais l’oublier, sinon en parler toujours, comme de l’Alsace-Lorraine ou de la Nouvelle France d’un antan que ceux qui parlent globish ne sauraient voir), qui avait lu quelque part : « I would (should ?) never join a club, which accepts people (who) like me », faute de pouvoir prétendre à l’humour britannique ?
En tout cas, les trois parties « thèse-antithèse-synthèse », c’est facile, le classique « Oui-Mais-Non » à la Nonjon qui a jésuitement aidé la carrière de tous les ceusses qui ont réussi une grande école pour tchatcheurs parce que leurs parents pouvaient leur offrir Ipesup ou autre écurie pour bêtes à concours plus ou moins administratifs (rappelons que, par réalisme, esprit autodestructeur, et/ou sur instructions des hauts fonctionnaires qui les subventionnaient au bras des petits gestionnaires qui les administraient comme des usines à reproduire les élites sous le sourire de Bourdieu jouant aux dés avec Mitterrand, les écoles de commerce ont renié leur vocation dans les années 80 pour se transformer en ascenseurs pour les ministères et prépas de luxe aux grands corps malades d’une République sous Prozac (Hollande, HEC-Ena, Cour des Comptes, no comment) :
- Y’a pas à tergiverser, les Anglais devraient (mais ne vont pas, cf infra) voter contre le Brimain (techniquement, pour le Brexit, même si ce n’est, de loin, pas la même chose), de même que les Français auraient dû voter « Non » à Maastricht, comme Séguin le recommandait en répétant à qui ne voulait pas l’entendre (il n’y a de pires sourds que les baby boomers qui ont passé leur vie à se masturber en écoutant du rock n’ roll, sinon les générations d’après qui, soit se sont détruit les trompes d’Eustache en passant leurs journées en boites de nuits encore moins belles que leurs lendemains, soit se sont dézingué l’oreille interne à grands coup de walkman pour les plus cacochymes, de sono pour tarés dans des bagnoles pour les couillons, ou lycée de Versailles, pour presque tous, et/ou de trucs encore plus à obsolescence rapidissime avec casques géants anti-tout pour les autistes contemporains les plus mélomanes) que l’Europe maastrichienne serait un ersatz de démocratie, un libéralisme dévoyé, et une technocratie métastasante.
- Mais ça se discute quand même. D’abord parce que ce n’est peut-être pas totalement pour rien s’il y a 50/50 dans les sondages vus à la télé, même si c’est juste du combat de coqs en mode catch 22 pour faire vendre de la pub et des journaux parce que tout le monde sait bien que c’est du bullshit, ces glapissements de teckels devant le risque de the end du film « A nous les petites anglaises », et que le Brexit sera refusé à au moins 53/54%, ce qui pourra être considéré comme une manière de plébiscite en ces temps de ni-ni stériles et de guéguerres d’oppositions de stagiaires d’agences de communication politique -en français, propagande, ou publicité pour des gens aux mains qui auraient besoin de lessive- où toutes les élections se gagnent à trois poils de QI rasé de près. Ensuite, parce que s’il y avait des arguments définitifs, genre scientifiques ou diplomatiques, pas juste des théories déconomiques et fanatismes polis de gentlemen tous formatés à OxBridge, la campagne n’aurait pas tourné à la bagarre de corniauds dans les caniveaux d’entre Fleet Street et Hyde Park. Enfin, parce que l’instrumentalisation de l’Europe à des fins (faims ?) de politique intérieure est tellement évidente, et peut-être maladroite, voire dangereuse, que la question « To Brexit, or to Bremain ? » est en réalité sans vraie importance : avec ou sans Brexit, Londres, ses (in)dépendances, et sa cuisine seront toujours London.
- En fait, l’Europe pour Londres, c’est comme Dieu pour Pascal : il serait bien sûr possible de faire sans, de même que Le Royaume-Uni survivrait sans Queen, Madness et Carnaby Street (Lieber Carnaby Street als Canary Wharf !), et on aurait peut-être mieux fait de ne pas se poser trop de questions alors que les temps de maintenant inspirent moins à la philosophie délicate qu’à l’action virile, voire brutale, mais tout bien considéré, il y a plus à gagner à « mieux d’Europe », qu’à « moins d’Europe », même, voire surtout d’un point de vue perfidement albionique. Because « My British tailor is richer with European customers », « My country house in Europe is bigger than my garden in London, needless to mention that my East-European gardener is much cheaper than my British buttler », and « If you can’t avoid Europe, enjoy it (in French : ferme les yeux et pense à l’Angleterre) ».
Pour la conclusion, facile, broder autour de la mort de Venise, trop orgueilleuse pour daigner fédérer son Hinterland …
What a pitty we lost India … not to mention Bordeaux, for the wine, Hong-Kong, for the food, and some of the famous British (non)sense of humour, for the fun.
Reno – 12 juin 2016
PS : bref, l’enjeu du referendum, c’est d’essayer de (re)devenir la capitale d’un empire sur lequel le soleil se lève plus tôt qu’à Hackney et se couche plus tard qu’à Chelsea, quitte à devoir vivre avec des coûts de l’immobilier délirants en centre-ville, négocier la taille des bouilloires à thé avec des technocrates bruxellois, et supporter des froggies braillards et autres nuisances au pub (pas de panique, le jour ou les clubs anglais fréquentables, hormis les clubs de foot, pubs laxistes, et autres maisons peu closes comme leur nom ne l’indique pas, accepteront des parvenus français n’est pas prêt de se lever), ou de tenter de se transformer en une sorte de Genève à l’Ouest avec un plus grand lac, un aéroport pour les jets privés pas encombré par les vols de compagnies pour touristes en congés payés et autres skieurs de luxe, et des bordels à 2000 dollars la passe officiellement ouverts plus tard le soir et parlant encore mieux anglais, no comment.