Quand tu retrouves sous un coude un projet de billet de blog d’il y a tout juste un an dont le titre te semblait, et continue à te sembler, frais, mais que ça te gave de devoir écrire, parce que d’abord ça déprime de constater qu’encore un truc tourne en quenouille, ensuite parce que tes lecteurs éventuels vont encore te vitupérer dans les esgourdes que tes phrases sont trop longues, tes mots trop compliqués, et tes billets jamais à la vraie heure du café, enfin parce que s’il faillait écrire un billet à chaque fois qu’on a en tête un jeu de mots plus ou moins rigolo, on n’aurait même plus le temps de lire les journaux pour vérifier quel joueur du grenier est le plus à la mode de Paris sur Youtube, ces temps-ci …
Ceci étant, avoir, ou pas, publié un billet, ça n’a qu’une importance relative dans le gloubiboulga du web, d’autant que maintenant que tout le monde écrit, mais que presque plus personne ne lit, le truc pour tenter de transmettre une idée, un avis, un retour d’expérience ou un questionnement à des humains à peu près normaux (c’est à dire « dans la norme », ce qui est assez loin du -bon- sens qu’on donnait au mot « normal », avant, bien avant que le stagiaire énachécé le plus nul de ses promos ne s’auto-proclame « président normal ») ou des robots militants, supporters, fans, ou groupies pas trop hasbeen, voire neverbeen, c’est l’indignation par vidéovitupération postée sur Youtube.
Tiens, in angliche, writer, ça se prononce comme « right » + « heure » …
Reno – 19 janvier 2017