Arrêter de publier les chiffres mensuels (bidons, au demeurant) du chômisme généralisé, c’est du pur « Coué », mais c’est un bon début pour moins démoraliser, sinon les vendeurs d’antidépresseurs et autres produits et services pour contrariés, les vrais gens pas fonctionnaires, retraités, étudiants, rentiers en entre niches et golfs, expatriés fiscaux ou impatriés défiscalisés, ou juste débrouillards entre un peu de black « à la Cahuzac », quelques cumuls, conflits d’intérêt et autres emplois d’enfants à la Ferrand, et les résignés à profiter du ciné à moitié prix et autres trappes à pauvreté volontaire … mais il va falloir trouver d’autres trucs à (faire) raconter aux journalistes accrédités par l’Elysée, sinon ils vont continuer à retwitter les rigolades de la presse américaine sur les bras de fer de Trump (on s’extasie, outre-Atlantique, sur Macron qui a bien serré la paluche de Trump, mais ces gens-là ignorent que 80% du boulot d’un politicien professionnel français consiste à serrer des mains -20% à optimiser ses revenus-, et que Macron vient de passer un an à ne faire que campagne électorale, quel entraînement !), les bousculades de grands de ce monde et autres invités permanents aux G-trucs pour être au premier rang sur la photo à l’OTAN (en France, c’est plutôt les seconds couteaux qui se castagnent pour être au second plan quand leur leader maxi-mots passe face caméra ou fait une selfie), et les tenues des invité(e)s du Pape.
En attendant, tout le monde fait le pont, il fait trop chaud pour bosser sérieusement au jardin (en revanche, il devient urgent d’installer l’arrosage automatique), et ce serait déraisonnable de boire du rosé sous le parasol avec un déjeuner sérieux par ce temps, autant déguster au frais un vieux Jean Yanne d’avant la bienpensance obligatoire et l’enthousiasme inconditionnel quasi soviétique du moment.
Reno – Mai 2017, un vendredi de « pont » pendant le Festival de Cannes, en France