Bref, la StartUp Nation du ruissellement des investissements en niche fiscale dans les clubs de babyfoot pour gamins ne voulant pas bosser n’aura finalement pas raté le cinquantenaire de Mai 68, qu’on avait pourtant cru irrémédiablement poussé sous le tapis de la piste de 421 des commentateurs de l’affaire Benalla.
Les enfants des 68ards ayant perdu la clef de l’ascenseur social auront réveillé sur le fil l’esprit contestataire que les zadistes à chien de Tolbiac avaient tristement caricaturé, les ronds-points bloqués par des quinquagénaires en gilets jaunes et le gaz lacrymogène sur les Champs-Elysées auront fait écho à l’occupation de La Sorbonne par des étudiants excités.
Pour autant, point de Grenelle de ceci, ou ceux-là, en vue, seulement quelques ajustements immédiats permettant d’espérer une trêve des con…fiseurs respectée, avant un tunnel de « dialogue » autour des tenants et aboutissants d’une rénovation du contrat social, pour un vivre ensemble plus juste, un climat moins menacé, une société en balkanisation moins explosive, et des réformes qui attendront le prochain quinquennat, le prochain grincement de dents à Bruxelles ou Berlin, le prochain soubresaut (si, ça s’écrit avec un seul « s ») financier glocal (ça veut dire que c’est global parce que le monde est interconnecté, mais que c’est un truc local qui déclenchera le binz, comme quand la faillite d’une banque autrichienne a allumé le feu à Wall Street et la mèche de la seconde guerre mondiale), ou l’arrivée des martiens, de Godzilla, ou des Chinois …
Ceci ironisé, Rousseau ou pas, le contrat social, j’en connais qu’un, c’est défourailler avant d’avoir pris trop de grenades dans les dents un train de mesures permettant que les gosses soient à peu près éduqués, que les adultes en âge et capacité de contribuer au bien-être collectif soient à peu près équitablement rémunérés pour produire sans trop de souffrance et consommer sans trop déconner des trucs ni trop toxiques, ni trop couillons, et que les vieux soient correctement traités et soignés sans acharnement ne servant que les intérêts de multinationales du médoc ayant besoin de cobayes corvéables autant que de consommateurs solvables. Mais on peut discuter, si c’est entre gens de bonne volonté, pas avec des flingue(ur)s autour de, sur et sous la table.
Faudrait donner des cours à nos politiciens plus ou moins professionnels, avant les dialogues de sourd(ingue)s.
Pour inspiration, le syndicat aux racines chrétiennes a mis en ligne, sinon un MOOC du contrat social pour les nuls, des bases de discussion moins infantiles que celles qui traînent dans les couloirs du pouvoir en short de babyfoot vidéo, moins archaïques que celles que réchauffent les éternels saboteurs de réformes, et moins bordéliques que ce qu’on voit émerger d’autour des feux de camps des gilets jaunes radicalisés autour des ronds-points : https://www.cftc.fr/nous-connaitre/notre-projet
Je dis ça, je dis rien, parce que c’est la trêve des con(fiseur)s, et qu’il n’y a aucun motif réel et sérieux que je m’auto-exclue du mouvement de trêvisme généralisé comme un ado ayant la trouille des examens ou juste pas envie d’aller en cours jusqu’aux prochaines vacances scolaires, non/si ?
RF – 11 décembre 2018
PS : pensée pour les morts du marché de Noël de Strasbourg et leurs proches, et espoir que le criminel se casse le cou sur une plaque de verglas sans blesser d’autres gens.
Ping : Il leur faudrait, non ! pas une bonne guerre, un contrat (social ou pas) … | Bonne France