J’hésite entre « Déjà sous les gilets jaunes pointaient les ceinturons » et « La Révolution Don Perignon », pour le titre …

Pas la peine de finir la tournée des voeux aux corps décomposés confits dans le champagne gratuit offert par l’état, ministères et autres « machins » bien chauffés quel que soit le prix du pétrole ou de l’électricité, et autres clubs de subventionnés associatifs confortablement logés près d’un parking Velib’ ou Vinci aux frais des autres, pour renifler l’odeur de la trouille à Paris en ce début d’année.

Ça sent l’inquiétude pour l’avenir des gosses, même en exil scolaire dans le privé, le devenir des parents, même installés à Londres, Bruxelles ou Genève, et les saisons du ski en TGV et des week-ends de printemps à Marrakech, même blindés d’assurance-vie en unités de compte (jamais compris ce que ca signifie sinon que ça enfume le pigeon).

Ça pue l’Angst que la « juste colère » des laissés pour compte de l’ascenseur social soit débordée par tels ou tels perroquets rouges, mainates noirs, perruches vertes, ou autres charognards aux reflets de redingote de croque-mort.

En passant devant la cité de la mode (les travaux de la rue sont finis, ça redevient le plus court chemin en vélo ou bagnole entre Bercy et Matignon, si on n’a pas de place réservée en vedette fluviale ministérielle, au demeurant mochingue, mal chauffée, et tape-cul comme une Lada des années 80), l’odeur était tellement pesante que j’ai cru voir des cadavres. L’un dormait, j’espère, dans un sac de couchage à même le trottoir devant l’entrée du Wanderlust. L’autre somnolait, je veux croire, entre un autre malheureux assis en bord de Seine, et une poubelle avec vue sur le ministère, de l’autre côté de la rue d’un ancien squat d’artistes de Rive Gauche refait à grand frais pour loger des apparatchiks appréciant la vue sur la scène et pas trop gênés par les situations malsaines.

Bref, après le brûlé et le lacrymo, ça sent le bizarre, voire le pas net, à Paris (et l’hospice dans la boutique à congelés du Panthéon, je dis ça, je dis rien, mais ça met mal à l’aise de renifler la même odeur qu’à la cantine de l’Ephad de sa grand-mère décédée, en venant acheter son foie gras cru congelé pour les réveillons ou ses cassolettes aux escargots pour stocker des gamelles vertes recyclables en sous-pots à orchidées ou en gamelles à Paristochats de luxe), et ce n’est pas le désodorisant neutre diffusé dans les stations de métro squattées par les clodos qui va changer l’air du temps moitié parfum de Noël en overdose, moitié vent mauvais d’hiver sans neige d’antan, moitié sapin de noël accroché à un rétroviseur de diesel, moitié truc louche fumé sous le manteau.

RF – 3 janvier 2019

PS : #NoteToMyself, trouver d’ici les prochains voeux d’autres éléments de langage pour réchauffer l’atmosphère, sinon ça va gâcher les petits fours.

A propos renaudfavier

Ils semblent grands car nous sommes à genoux (LaBoétie) Je hais la réalité, mais c'est le seul endroit où se faire servir un bon steak (Woody) De quoi qu'il s'agisse, je suis contre (Groucho) Faire face (Guynemer)
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