Manger de la viande, surtout régulièrement et sans aucune garantie sur les conditions d’élevage et de transport, et plutôt trop de certitudes sur les méthodes de gavage, de transport, d’abattage, et d’industrialisation, cela vous semble d’un autre temps, voire carrément rustique.

Crédit : Goscinny – Uderzo
Quant au poisson, si les pêcheurs vous semblent un brin moins barbares que les viandards, si les cris d’agonie des crevettes d’élevage loin du mal au coeur vous dérangent moins que ceux du coq du village de votre maison de campagne avec compost bio et potager en carrés à bordures en bois garanti responsable et tué gentiment, et si êtes assez naïf ou tarfuffe pour croire ou faire semblant de croire que votre sushi de saumon de bassin concentrationnaire, votre caviar mis en boite après avoir éventré vive une femelle esturgeon enceinte, ou votre steak de thon pécho en génocidant aimablement dauphins, requins et autres victimes collatérales avec humanisme, est moins irresponsable que le Nutella de vos gosses ou vos fraises cultivées par des esclaves clandestins asséchant l’Espagne en attendant de remonter plus au nord, vous savez bien que c’est un luxe en voie de disparition et qu’en plus tout ce qui survit dans l’eau est gavé d’hydrocarbures à bronzer, ou pas, d’urines et pire pas très claires, et de produits capillaires ou pharameutiques pleins de saletés chimiques dont vous ne voudriez pas pour déboucher vos chiottes.

In aqua veritas ?
Et les trucs pour fans de quinoa de petits producteurs (plus ou moins) biobos et café (rappelons que le café, c’est de l’eau plus ou moins pure chauffée à grands renforts de bilan carbone dans de la cendre de fruits transportés de très loin et brûlés plus près des naseaux de vos gamins, en général, et que le thé n’est guère plus fréquentable …) équitable, les machins pour locavores et autres radicalisés du Pélardon roulé sous les aisselles, ou la bouffe pour intégristes de la salade de proximité (mais pas de saison, faut pas non plus déc…, les serres chauffées au gaz russe ou algérien, c’est pas pour les chiens) arrosée à l’eau en bouteilles en verre, vous en êtes un peu revenu(e), entre autre rapport à l’argent …
Restent les pâtes (mais sans beurre ni fromage), les champignons ramassés dans les forêts publiques (mais sans savoir sur quels déchets, sous quelles pollutions ils poussent), les insectes bien élevés et transformés en croquettes pour humains avec le sourire, et les pâtes aux champignons et protéines d’insectes, mais on se lasse de tout, à la longue, surtout si on n’aime pas les truffes …
Stop à la malbouffe qui bousille l’environnement, mangez-vous les un(e)s les autres !
D’abord, ça réduira la surpopulation et désordres y afférents comme la pollution, l’envahissement des plages en été, les embouteillages et la queue aux restaurants parisiens … ensuite ça sauvera des animaux innocents y compris les générations futures d’humanoïdes, s’il y en a … enfin ça ne nécessitera pas autant de place volée à la nature pour cultiver du soja en Amazonie, des palmiers à huile en Indonésie, ou des tomates en Bretagne …

Les jeunes, c’est plus tendre – Crédit : web
Et cuisinez-vous en saucisse si ça vous dérange de croquer un bras rôti, un bout de fesse bouilli, ou un morceau de cervelle au beurre noir (si, chez soi on peut, c’est au resto que ça a été interdit par un quarteron de fonctionnaires pisse-froids bruxellois au bras de lobbyistes mangeant à tous les rateliers) …
Mais n’oubliez pas, comme avec les escargots, de faire dégorger …
Le mode d’emploi du Point : https://www.lepoint.fr/dossiers/culture/le-tour-du-monde-des-cannibales/
RF – 5 juin 2019
PS : note to myself, préparer un dossier de presse et un powerpoint pour le prochain Davos …

Crédit : Delucq