Bon, ça c’est (presque) fait, les chasseurs de têtes des leaders maxi mots de l’Europe ont trouvé 4 personnalités pour les jobs qui étaient à pourvoir. Les autres candidats pressentis, autoproclamés, ou restés cachés derrière les rideaux bruxellois, sont dans les poubelles de l’Histoire comme s’ils n’avaient jamais existé, comme les 4 de Liverpool dans le (charmant, voire assez épatant même si un brin en dessous de « Bohemian Rhapsody » dans la série des biopics récents sur des stars de la musique d’avant la déferlante du RAP) film « Yesterday ».
Lagarde à la BCE, le charme des vieilles troupes aguerries à la diplomatie économique en plein de langues, une lucidité un peu trop anglo-saxonne peut-être, mais rafraîchissante, envers les fantasmes socialisants et autres lubies adolescentes, et un pedigree à renvoyer à la niche une équipe de rugby à 15 d’inspecteurs des finances pantouflards dans la banque franchouillarde, ça semble tellement la bonne idée naturelle et consensuelle, qu’on se demande comment d’autres candidats (notamment français) ont pu être pressentis.
Von der Leyen à la présidence de la Commission, cela semble agacer la gauche qui coupe petit à petit les jarrets du pragmatisme efficace en Allemagne, et ce serait en soi un motif réel et sérieux, sinon suffisant, pour se satisfaire de ce compromis (à) pour l’Allemande un temps pressentie pour devenir chancelière à Berlin, si ses qualités personnelles et son parcours en politique professionnelle n’étaient pas plus remarquables que ceux de tous les autres candidat(e)s dont les noms ont, ou auraient pu circuler, et si l’on n’avait pas urgemment et impérativement besoin d’un adulte sérieux en possession de tous ses moyens dans la cabine de pilotage de l’Europe post Merkel.
Les deux autres, personne ne sait qui c’est, ni d’ailleurs qui ils vont remplacer, mais ce sont sûrement d’excellents candidats qui remplacent d’excellents remplacés, et ça n’a vraisemblablement guère plus d’importance qu’un changement de propriétaire de magasin d’antiquité au Village Suisse.
Bravo aux gagnant(e)s, vae victis aux autres, et vogue le navire Europe
RF – 4 juillet 2019
PS : en tout cas, si la rumeur selon laquelle Lagarde disposerait d’un passeport américain est certainement infondée, pour autant que cela ait la moindre importance dans la mesure où tous nos dirigeants sont peu ou prou passé par les Young Leaders, c’est (plus) élégant de la part du conseil d’administration de Bruxelles d’avoir libéré les diplomates, lobbyistes et espions américains en Europe de toute obligation professionnelle pour le 4 juillet en réglant la question des nominations en milieu de semaine (que de la part des élus rosbifs pro Brexit d’avoir tourné le dos à l’hymne à la joie, tandis qu’un de leurs confrères récemment élus jouait les provocateur à deux balles en short de DJ militant et tee-shirt d’ado pas bien fini).