
De toute façon, le chocolat, en oeufs ou pas, c’est soit un truc de biobo de luxe, quand c’est très noir, presque sans sucre, avec une étiquette chicosse et un bla-bla derrière sur l’origine contrôlée, la production responsable, l’environnement respecté, touçatoussa comme pour une huile d’olive de/pour people à 50 balles le demi-litre ou un pinard de/pour fumeur de cigare (au gosier blindé de goudron aussi délicat qu’un fond de bidet jamais récuré, ce qui réduit un peu la pertinence des commentaires de gastronomes poètes sur les réseaux sociaux de/pour blindés de thunes faisant en principe la différence entre un gigot frais de Pré-Salé, ou Sisteron, et une barbaque industrielle décongelée, mais ce n’est pas le sujet), soit une daubasse sucraillée addictive qui flingue les dents et le neurone des gosses et rend ses consommateurs obèses, vous, moi, ou d’autres avaleurs de merdouilles à tartiner moins chères qu’un beurre honnête ou une confiture avec plus de vrais fruits que d’additifs et chimiqueries … et dans tous les cas, c’est sacrément pas #WeLoveGreen, entre la culture du cacao sur des terres qui pourraient/devraient être vivrières pour des populations locales stabilisées autour de leur lopin de terre arable, de leur lieu de culte local, et de leur cimetière y afférent, sans les fumisteries de déconomistes d’il y a des siècles genre Ricardo et ses chapeaux, le transport des matières premières sur des milliers de km en bateau à diesel super cradingue, et le gaspillage d’intelligence, de pognon en publicité pour et fabrication de confiseries inutiles plus ou moins luxueuses, et de mètre carré linéaire dans les lieux de commerce, pour que vous, moi, et d’autres 1% de privilégiés pouvant jouer à l’internet plutôt que de bosser et consommer du chocolat plutôt que des rutabagas, on puisse tous les ans organiser une chasse aux oeufs pour les gamins et une tournée des ephad de distribution de lapins en chocolat pour les anciens les moins (ou juste pas encore) enterrés vivants.
Moralité : ne claquez pas toutes vos économies en chocolat, même noir, cette année, d’abord parce que ce serait imprudent eu égard au marasme économique qui s’annonce, ensuite parce que de toute façon vos gosses sont déjà de futurs obèses, pas la peine d’en rajouter, enfin parce que vraiment, le monde est déjà dans une merdier noir urbi et orbi, soyez sympas, essayez d’être au moins un peu plus écolo qu’avant, sinon plus responsable, au moins pendant la semaine sainte …
RF – Paris 6 avril 2020, #ConfinementJour21