
Cela faisait quelques jours, voire deux ou trois week-ends, qu’on sentait le printemps démanger Paris.
Les 55 jours de confinement étaient tellement contre nature pour la ville lumière et ses habitants.
On sentait les commerces qui avaient baissé le rideau impatients de reprendre une activité, sinon normale, au moins symbolique.
Des restaurants et cafés agiles se mettaient subrepticement au mode « drive-in » sur commande pour piétons, s’organisaient pour agencer leurs salles de façon à respecter les règles de distanciation, en attendant de relancer l’activité sur les terrasses.
Bref, le drôle de moment d’entre le 16 mars et le 10 mai 2020 est (au moins provisoirement) terminé, même si les jardins publics restent (assez inexplicablement) fermés.
Jusqu’ici, à part l’overdose de blagues de bureau sur le syndrome de la cabane (un truc sorti d’un épisode de série télé, au demeurant assez réussie, avec Dujardin confiné cradingue et pas coiffé dans une cabane au fond de son jardin), ça se passe plutôt bien : un peu trop de monde encombrant les trottoirs dont on se croyait devenu le proprio, un peu plus de queue devant les entrées de magasins providentiellement réouverts, mais bon an mal an les émigrés revenus à Paris respectent encore assez bien les recommandations de #RestezChezVous et/ou se répartissent entre deux ou trois fois plus de commerces plus ou moins ouverts, du coup on n’est pas plus les uns sur les autres que depuis quelques semaines, les transports en commun ne sont pas surchargés, et la circulation automobile reste très supportable en dépit de quelques zazous à plaques généralement provinciales s’amusant à monter dans les tours.
RF – Paris, 11 mai 2020, #DéconfinementJour1