On se rappelle les villages Potemkine, façades en carton érigées à la hâte par le ministre éponyme pour montrer à Catherine II sous un meilleur jour des villages déshérités de Crimée, l’appellation étant devenue à tort ou raison proverbiale pour désigner une supercherie, un travestissement de vérité destiné à présenter choses comme plus belles qu’elles ne le sont réellement … certains connaissent par ailleurs le blog « Paris Potemkine« , dont on devine sans besoin de tout lire qu’il se rit, parfois jaune, de voir Paris si superficiel, et la France si artificielle, et vice-versa …
Mais l’Europe Potemkine, ça n’a pas encore fait l’objet d’un blabla imprimé pour telle ou telle rentrée littéraire, ni, à ma connaissance, d’une tchatche plus ou moins essentielle face caméra par tel ou tel de nos youtubeux, tel ou telle de nos politiques ou assimilé, et/ou tels ou tels experts en tout plus ou moins fumeux, et/ou fumistes, jugeant crucial de nous donner leur avis sur tout, tous, leurs contraires et/ou les restes, par webcam interposée ou en se faisant interviewer par un(e) stagiaire pendant les vacances des vrais (sic) journalistes.
En bref, parce que le sujet mériterait quelques dizaines, voire centaines de pages plus que plein de prix littéraires, plan en trois parties (sans point à la fin des paragraphes, on n’est pas dans une note « ministre » mal écrite par un ingénieur fonctionnaire illettré ou autre analphabète à concours administratifs) :
- L’Europe politique n’a jamais existé (voulu exister ?). Tout au plus un écran de fumée d’agitation de politiciens déclassés dans leur pays et de lauréats de concours de fonctionnaires européens a t’elle pu donner l’illusion d’un melting-pot entre anciennes puissances européennes et petites nations du monde d’hier
- L’Europe économique existe à moitié, mais la mauvaise, car elle s’est fourvoyée entre dogmatisme anti-monopole à l’américaine, règlementarisme kafkaïen sur la taille des (tête d’) oeufs ou le nombre de chiottes à touristes dans les PME hôtelières, subventionnisme plus ou moins clientéliste, bureaucratite généralisée, et l’Euro qui, comme la bagnole électrique ou l’ersatz de sucre, n’a pas seulement que du bon
- L’Europe des idées a existé, y compris quand un presque vrai rideau de fer sépara pendant quelques décennies, les cerveaux gauches (à droite de la carte) et droits (à gauche, va comprendre …), mais Erasmus est le cache-sexe de contemporains qui mettent sur le même plan un twit de gamin(e) en mode #NuitDebout, un bla-bla de youtuboutonneux en descente d’overdose de connerie télé ou autres drogues nuisant gravement au neurone, ou un propos de stagaire ou robot rédacteur de discours de notables, et une citation d’intellectuel crédible (donc, en général, mort, mais c’est une condition nécessaire, comme la minute de Cyclopède, pas suffisante, comme le niveau du bac avec mention TB de maintenant), en attendant que les universitaires continentaux ne commencent à vouloir tout déboulonner, comme leurs congénères d’Outre-Manche et pires outres
Bref … (mettre trois points à la place d’une conclusion, ça ne pisse pas loin question travail de réflexion, mais, d’abord, ça compense de pas en avoir mis à la fin des paragraphes, ensuite, ça laisse le lecteur éventuel libre de réfléchir dans la direction qu’il veut, c’est rafraichissant, non ?), l’Europe est, ou pas, Potemkine, en tout cas ça mérite d’y penser un brin pendant les vacances sous le parasol, ou parapluie, voire d’écrire un poil sur le sujet un de ces quatre.
Ceci médit, le truc vraiment chouette, avec l’UE, outre qu’on peut se balader partout sans papiers, c’est qu’on n’a plus de guerre (sinon économique, ce qui tombe plutôt bien, pour l’Allemagne et quelques autres pays sérieux), ce qui tombe plutôt bien, surtout pour la France qui les perd, en général.
RF – Presque fin août 2017 (ça sent le jamboree de notables et la rentrée des gosses)