Mad-In-France est le supplément « politique » des guides « Net-Land-Art » d’orientation vers le 21è siècle, un peu urbi et pas mal orbi.
Mad-In-France respecte autant que possible les biodiversités politiques de l’époque, raisonnablement les états d’âme consacrés du moment, et au mieux les égos et susceptibilités, fussent-elles 2.0, voire 2 .012 … Le guide est interactif avec Twitter et avec le blog « Café du matin à Paris » dont certaines « bulles » d’air du temps, images, textes, sons et objets électroniques peuvent être consultés en cliquant ou en « suivant les flèches » (en version téléchargée) selon l’ancienne formule consacrée.
Comme la politique du monde supposé « réel », Mad-In-France est approximatif, éphémère, volage, souvent injuste, éventuellement impertinent, parfois drôle, volontairement ou non. Mais obstinément fidèle à une certaine idée de l’Europe, de moins en moins convaincu que l’intérêt général est autre chose qu’une tartufferie et d’autant plus en plus favorable au Made in France et consterné par le Mad in France que le premier se raréfie plus vite que les gorilles du Kilimandjaro, les icebergs des ours et les forêt primaires sans lesquelles toutes sortes de gens à 2 pattes et plus vont avoir un vrai souci, tandis que le second métastase d’autant plus vite que les élections du canton français se rapprochent.
Toute ressemblance avec certains événements, candidats ou personnages réels, des perspectives probables ou incertaines, ou encore un avenir souhaitable ou inévitable, serait aussi pure coïncidence que si une action administrative se trouvait avoir un rapport avec une promesse électorale ou si un engagement à Bruxelles avait quoi que ce soit à voir avec les éléments de langage à Paris ou les promesses en province circonscription, bien entendu.
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Mad in France 1 : La France en a vu d’autres … citoyens qui inquiétaient parfois un peu mais amusaient souvent beaucoup ses voisins européens.
D’abord, il y a eu un certain nombre de rois et assimilés avec perruques et uniformes d’opérette, dont la plupart ont honnêtement fait leur job d’après leurs biographes officiels, mais qui ont mal fini : Monsieur 15 en perdant grosso modo ce que tous les autres avaient consciencieusement préservé ou conquis, Monsieur 16 en ratant sa sortie de route à Varennes, Monsieur 1er qui a été le dernier sérieux en ne revenant pas d’une cure balnéaire chez les Anglais, enfin Monsieur III en enrichissant surtout le Roi de Prusse. Dont acte, on ignorait à leurs époques les risques de la consanguinité et on n’avait pas d’école de fonctionnaires hors classe.
Ensuite, il y eut une assez longue période où des artistes, intellectuels, scientifiques, et Jean-Claude Killy, Mireille Mathieu et Marcel Dassault aussi, assurèrent un rayonnement et une gloire inespérés à l’ex-Grande Nation en dépit d’une conquête et d’une perte d’Empire un rien compliquées voire frustrantes et d’aventures militaires toujours aussi consternantes que du temps des taxis de la Marne malgré ce Général qui passa l’essentiel de sa carrière au placard ou à traverser le désert mais fit le job quand c’était un peu une question de vie ou de mort d’une certaine idée de la civilisation, puis quand on le laissa en sortir parce que ça bardait vraiment trop sous le soleil, et put laisser croire entre parenthèse qu’un temps de lumière(s) et de premières places était revenu malgré les Yé-Yés qui cassaient les chaises plus encore que les oreilles, la titularisation des politiciens et autres contrôleurs aériens qui nuirait plus encore que les grèves et manifs pour futures 35 heures, les premiers guichets uniques, le premier grenelle et un premier référendum expérimental raté.
Après, on a eu le TGV, des Bleus qui savaient chanter la Marseillaise ont gagné une coupe du monde de foot à la surprise générale, un skieur dont on a oublié le nom a remporté une descente olympique et un chercheur de l’Institut Pasteur a découvert le virus du SIDA avant de se faire challenger par un Américain plus fort en guerre économique et de devoir émigrer aux Etats-Unis ou en Chine parce que le Code du Travail était devenu le petit Livre Rouge de la France du moment et que les monarques et autres publicitaires de la fin du millénaire, des cadors dont on parlera encore dans 100 ans, avaient un peu faibli sur leurs vieux jours, surtout de la tête.
Depuis, on essaye péniblement de passer en Belgique ou en Suisse au 21è siècle mais la France, le foot, l’Allemagne, les bagnoles, l’Europe, les marchés et même le monde ne sont plus ce qu’ils étaient avant que la Chine s’éveille, que les Soviets prennent enfin leur retraite de Russie comme tout le monde et que Coluche crée les Restos du coeur parce qu’il avait perdu son sens de l’humour 100% gaulois avant le contrôle de sa moto made in Japan. C’est un peu « Bonjour Tristesse » depuis la mort de Sagan : les mômes n’ont plus d’orthographe, les djeuns n’ont pas de boulot ni de chambre d’étudiant, les femmes n’ont même plus le MLF et ceux qui font de la politique professionnelle parce qu’ils ne parlent pas assez anglais pour faire consultants, ne savent pas assez compter pour faire financiers, manquent d’imagination pour faire publicitaires, sont majoritairement trop vieux pour un vrai job dans le privé, sont obsédés sexuels et préfèrent faire fonctionnaires au tour extérieur pour avoir une retraite privilégiée et l’emploi à vie jusqu’au moins 72 ans et plus si affinités, et ont une conception parfois très surprenante de la grammaire des affaires publiques, une vision souvent très personnelle de l’intérêt général et des comptes publics et des talents très modestes en finances, en politique industrielle et en réforme des retraite des autres, probablement à cause des maths modernes, des communistes et de l’Euro(pe). Dans une boite ou une coopérative normale, on en aurait viré ou mis en pré-retraite une majorité depuis longtemps, ou alors ils auraient démissionné par esprit de responsabilité, sinon culpabilité, dont acte.
Et puis Clearstream ; Gbagbo ; la TVA sur la limonade DSK (s’en) fut ! Et la triste vérité des choses apparut en direct-live aux médias du monde entier qui auraient pourtant aimé croire à « France is back » et publier des mots de poids et des photos chocs sur le phénix des têtes hôtes de nos bois.
Quel gâchis !
On avait pourtant payé des fortunes aux communicants pour pouvoir causer de bagnoles allemandes #France aux maîtres du monde réel à Davos, discuter de filles de Paris et plus si affinités avec les gouvernants du monde politique presqu’entier à nos G20 et faire le buzz sur le foot français la douce France et le Concorde Rafale partout sur Internet et Facebook avec http://www.france.fr.
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Mad in France 2 : La France, début décembre 2011, s’amuse à se faire peur. Ou fait peur en s’amusant ?
Le pays des frères Lumière, qui n’est plus celui des Lumières depuis longtemps mais c’est une autre histoire (ou pas), va au cinéma voir une histoire de fauteuil à roulette volant en parapente pour exorciser la peur de la différence et l’angoisse de la déchéance.
On n’a plus guère les goût des films sur les trains depuis que la SNCF est passée de Gabin cheminot courageux aux grèves de Noël. Ni des images de la Ciotat depuis qu’on est passé de Marius et ses rêves à « Plus belle la vie » tendance Borsalino sur le Vieux Port. Et puis le noir et blanc muet, ça craint. Mais on adore « Intouchables ».
Ceux qui ne peuvent pas se payer le ciné, même sans pop-corn et au tarif chômeur, mais qui ne boycottent pas l’électricité nuclaire d’EDF au tarif subventionné et n’ont pas encore revendu sur e-bay leur TV HD made in China pour en acheter une avec écran plus géant ou 3D ou mieux encore, achètent à la sauvette le DVD piraté.
Ceux qui ont besoin d’argent pour se payer un coin où dormir au sec mais manquent de job, voire de papiers, craignent que les temps deviennent difficiles pour les sans-abri entre les Restos du Cœur lâchés par l’Europe et les don Quichotte #occupy ailleurs, alors ils achètent le DVD piraté aux grossistes et tentent de le vendre à 2 euros.
Ceux qui n’ont pas encore trop de souci d’argent mais dorment moins bien qu’avant essayent d’éviter de regarder ceux qui vendent le DVD pirate et ceux qui l’achètent, mais s’indignent vaguement de bosser comme et pour des malades juste pour payer plein d’impôts pot leur place de ciné au Multiplex ou leur DVD sur internet.
Ceux qui n’ont jamais eu de souci d’argent se disent : « Pourvu que ça dure » mais s’en fichent de plus en plus parce qu’au prix du ciné et du mètre carré à Paris, ils ont depuis longtemps vendu leur home cinéma, sweet home cinéma en France pour louer un lecteur de DVD à Bruxelles ou Genève et s’installer une sal(l)e (très) privée à Marrakech.
Et tout ceux qui peuvent bénéficier d’invitations plus ou moins gratuites se précipitent aux premiers rangs s’ils l’osent, se cachent au dernier s’ils sont moins fou(quet’)s ou s’assoient n’importe où sans trop d’états d’âme pour occuper une bonne moitié de la salle et profiter en se disant : « Jusqu’ici tout va bien ».
Sinon, il y a « Bienvenue Chez les Ch’tis au Cartlon » ou « Rien à déclarer au Nord».
Pendant ce temps, au bistrot, ceux qui on déjà vu le film boivent un café au comptoir parce que c’est moins cher et que c’est là qu’on rigole en se racontant qu’entre #PS neu-neu et #UMP toc-toc, c’est pas dit que des intouchables genre #Bayrou ou les #DémagoProtestataires ne gagnent pas une place de ciné en 2012.
En tout cas c’est ce que l’Europe (se) dit.
Et c’est ce qui se dit sur Twitter, aussi.
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Mad-In-France 3 : C’est curieux, chez les Méditerranéens, ce besoin de faire des phrases.
C’est une manie ancienne, puisque bien avant qu’Audiard ne grave pour l’éternité cinématographique les dialogues des Tontons Flingueurs, on s’échinait à raconter la vie des gens et la mort des dieux, ou vice-versa, sur du papyrus biodégradable ou de vieilles pierres garanties pour au moins quarante siècles, sinon l’éternité.
Et 100% des citoyens des cités des alentours de Mare Nostrum sont accros, du plus humble presqu’esclave indigné qui tagge « Dégage ! » avec une bombe … de peinture sur un vieux drap pour les caméras aux plus grands qui improvisent pour les micros des « Je vous ai compris » à jamais énigmatiques mais immédiatement explosifs.
Jusqu’aux anciens libérateurs romantiquement ombrageux devenus sombres patriarches despotiques voire pire, qui comme d’autres rebelles plus nordiques passés directement de la chambres d’étudiant au Carlton, voudraient faire des discours à la Haye ou même prêcher dans de lointains déserts plutôt que d’être réduits au silence.
Parfois, c’est drôle comme un discours de Charles Pasqua ou une tirade de Fernandel, et pas seulement à cause de l’accent parce qu’entre les explications de celle-ci sur ses voyages en avion et les silences lourds de malentendus de celui-là sur des escapades touristiques de tiers au Maroc, point n’est besoin de Pagnolade pour faire sourire.
Parfois, c’est bien moins comique, même si un clou médiatique chasse drôlement l’autre là-bas aussi, et malgé l’accent on a un peu de mal à trouver amusant qu’untel joue les Borsalino de la démocratie d’un côté de la Méditerranée pendant que d’encore plus inquiétants anonymes menancent de confisquer les bouquets de jasmin de l’autre.
Parfois, c’est franchement tragi-comique, comme quand ça tourne au bizarre dés que BHL a le dos tourné et que les locaux de l’étape profitent de la moindre révision de porte-avion ou bisbille entre Anglais et Français pour penser, ou pire, au pogrom d’une minorité trop visible, comme au plus mauvais vieux temps des conquêtes par le glaive.
Et entre ceux qui aiment être payés pour écrire des éléments de langage incendiaires pour les sondages, ceux qui crient des slogans brûlants dans les rues pour chauffer l’audimat et ceux qui attisent les braises des réseaux sociaux on ne sait pas trop pour cuire pour la soupe de qui, il y a comme des lettres de feu dans l’air, et vice-versa.
Et puis, au Caire, on autodafe les livres de l’Institut d’Egypte en un sinistrissime écho.
Ce qui est curieux, même si on peut le comprendre parce qu’entre la crise et tous les toussa-toussa qui ne vont pas trop bien, tout le monde à plein de chats à fouetter, c’est que soudain plus personne à Paris ne semble avoir grand-chose à dire autour du feu.
C’est parce que c’est Noël ? Ou parce que les grandes douleurs sont muettes ?
C’est ce qu’on (se) demande autour de la Méditerranée.
Sur Twitter, aussi.
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Mad-In-France 4 : Le pays de Cyrano de Bergerac est un peu connu, ailleurs. Pour son panache.
Car les cadets de Gascogne sont admirés dans le monde électronique entier pour leur bravoure sans défaut de cuirasse, leur amour sans faille pour leur pays, leur fidélité sans égale à leurs idéaux. Leur merveilleuse faiblesse pour la beauté du geste trop risqué ou l’élégance du propos gratuitement trop dangereux, aussi.
Car les grands du Royaume sont pour leur part respectés jusqu’aux confins du cloud pour leurs hôtels … particuliers, leurs équipages … étrangers, leurs décorations … méritées héritées. Leurs susceptibles attendrissantes faiblesses pour les fromages républicains, les ascenseurs avec ou sans renvois et les soubrettes, aussi.
Car même les plus petits marquis de la République sont partout adorés comme les phénix des hôtes de Twitter, avec leurs plumages élégants, leurs ramages importants et leurs souliers distingués sur mesures. Leurs innocentes faiblesses pour la chair des autres, les canons chez les autres, le beurre et leurs autres avantages acquis, aussi.
Quant à Cyrano, on ne tarit de louanges sur son nez et plus si affinités dans Facebook et ailleurs encore, pour son exemplaire générosité, son splendide désintéressement et son platonique amour de tout ce qui le mérite, le reste passant au fil d’une épée ou aux pertes de profits. Sur son étourdissant talent pour (faire) oublier « in real life », aussi.
Mais ce qui provoque l’admiration sans borne de la Grande Nation du www.france.fr dans le tout internet et l’enthousiasme sans limite pour ses déjeuners à Davos, c’est la cuisine des « Ragueneau » de la politique, pâtissiers sans pareil pour tourner une prose à l’eau de rose, autour du pot aux susdites ou sa veste pour ne pas en prendre.
Mais ce qui émeut jusqu’aux larmes les citoyens de contrées moins favorisées, ce sont cette sublime justice qui envoit 100 vilains contre un Cyrano, cette formidable médecine qui envoit une poutre pour soigner Cyrano, cet amour toujours qui fait monter un Christian chéri en ascenseur pendant qu’un Cyrano reste au bas de l’échelle.
Et ce qui met définitivement Paris à cent coudées au-dessus de toutes les capitales réelles ou virtuelles des mondes électroniques ou physiques, ce sont ses « Roxane ». Pas celles qui payent les Porsche ou de leur personne, ou se font … payer, non, mais celles qu’en avion on amène haut et pas seules pour les barbons au 7è ciel transporter.
Alors peu importe que la France ne fasse plus rêver rêve plus d’aller sur la lune.
D’autant que même si plus personne de sérieux ne croit que la France est AAA (ou alors, on met l’Allemagne est AAAAAA, si les agences étaient diplomates elles seraient moins critiquées) ou que son porte-avion peut dissuader des spéculateurs, on a le panache et de vieux écrivains morts qui tiennent la route. Et on le sait et le dit partout.
Partout où on peut acheter des livres français hors-TVA, en tout cas.
Sur Twitter, pendant les vacances des journalistes et autres twitto-crates, aussi.
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Mad In France 5 : Le monde 2.012 en promet des vertes et des pas mûres à ceux qui voudraient jouer les dinosaures l’année du dragon.
Bien sûr, l’Euro(pe) ne semble pas au mieux de sa forme après la tempête de 2011, mais elle a survécu : on pense à la blague sucrée-salée sur les 3 européens survivants d’un crash d’avion dans une jungle lointaine. Le Français interroge l’Allemand qui change de chaussures (made in Germany) et lace très sérieusement, forcément sérieusement puisqu’il est allemand, ses Adidas : « Tu penses courir plus vite que les prédateurs ? » … « Non, mais plus vite que toi » répond l’Allemand en regardant l’Anglais en costume made in England filer comme son nom l’indique et grimper dans un arbre en prétextant un besoin naturel. Le Français allume son Smartphone (made in China) pour vérifier s’il pourra exiger un RTT compensatoire si les secours n’arrivent pas avant 17h00 et peste contre l’absence de wi-fi dans les épaves fumantes.
Voltaire, l’écrivain, pas la promotion de candidats au pouvoir en alternance, écrirait avec l’ironie mordante et la connaissance du genre humain français qui étaient ses marques de fabrique, une suite plus pessimiste à « Le monde comme il va ».
Shakespeare, l’écrivain, pas le personnage de films en 3D candidat à la succession d’Avatar et de Tintin au Hit-Parade, ne demanderait sûrement pas aux sorcières du Roi Lear l’autorisation de publier un + noir Hamlet 2.0 (en version électronique pour geeks).
Goethe, le philosophe sérieusement assombri de Faust II, pas l’écrivain romantique primesautier de Faust I, devrait inventer de nouvelles divinités pour visiter Faust après Pauvreté, Dette, Détresse et Soucis, et une autre Marguerite pour sauver son âme.
Non pas que les nouveaux mondes n’aient que des raisons de se réjouir du vieillissement ennemi de l’Europe et du manque de panache de trop de ses politiciens.
Car enfin, Chomsky et d’autres peuvent jouer les Cassandre rétroactives et prédire un nouveau monde tel qu’il est pour encourager Wall Street à aller #occupy un peu partout ailleurs, mais c’est un peu Guadalcanal aussi de l’autre côté de la statue de la Liberté.
Car même si on devrait arrêter de discourir que l’Homme africain ne serait pas entré dans l’Histoire ou que tous les colonisateurs étaient trafiquants d’ébène, la candidature de Youssou N’Dour ne garantit pas à 100% des lendemains qui chantent à l’Afrique.
Car même si en Asie triomphante on rigole bien de la blague des Européens provisoirement survivants au crash de leur avion et si on se félicite que le soleil se lève à l’Est et qu’on sera toujours sauf cataclysme cosmique ceux qui feront les premiers feux d’artifice, on sait que 2012 sera l’année du dragon (d’eau) et on sent bien que ça ne promet à personne un fleuve tranquille bordé de paisibles pétales de roses.
En tout cas, c’est ce que ceux qui essaient de regarder le monde 2.012 au-delà du périphérique tel qu’il est (nait ? n’est ?) se disent. Et ça se discute sur Twitter, aussi.
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Mad In France 6 : Le monde 2.012 promet quelques mauvaises surprises aux passagers de certains bateaux, avec ou sans tempête.
L’armada Euro(pe) a survécu aux ouragans de 2011, mieux que TK-Bremen aux vents bretons ou le Concordia au soleil de Toscane en tout cas, mais certains passagers se demandent si tous les équipages de paquebots sont assez sérieux et professionnels.
On pense à la blague qu’aurait pu raconter un ancien patron du FMI un rien grivois s’il avait eu à gérer la crise de la dette du Brésil au siècle dernier plutôt que les excédents du nouveau millénaire d’un pays toujours excellent au foot, sublime en musique et attachant à tous égards mais devenu extrêmement sérieux pour tout ce qui concerne l’avenir de ses citoyens (et de son industrie aéronautique, mais c’est une autre histoire qui ne fait pas rire tout le monde) et dont l’économie talonne la France après avoir dépassé le Royaume-Uni en quelques années de gestion conforme à ce qu’on apprend dans les livres d’économie et de gestion si on prend la peine d’en lire de sérieux à un moment où un autre de ses brillantes études. Cela se passe dans un de ces lieux parisiens avec vue sur la mer ou vers des sommets plus ou moins enneigés selon la saison, où grenellent périodiquement entre eux ceux qui apprécient de partager un plat de pâtes aux trufffes. « Les Brésiliens, tous des joueurs de foot ou des professionnelles » gouaille en sirotant sa caïpirinha un rastignac cherchant la connivence d’un PDG de grosse boite étrangère susceptible de lui proposer une pantoufle sans inquisition déontologique. « Ma femme est brésilienne.» lâche le commerçant qui parle français, ce qui devient rare parmi les grands du monde. « Et dans quelle club joue-t’elle ? » rebondit l’ambitieux champion parfois (ir)responsable mais jamais coupable et formé pour avoir raison même dans ses pires naufrages.
L’adjectif « sérieux », plus que la plaisanterie, ferait sourire Mongénéral qui avait l’humour un brin rigide dit-on mais dont le sens de l’auto-dérision n’était pas loin d’être aussi développé que la lucidité et l’exemplarité, dit-on également dans les milieux autorisés qui connaissent bien les petits travers des grands de ce monde même si l’éducation et l’omerta leur interdisent d’en souffler mot en dehors du Club-House.
Mongénéral aurait le sourire crispé, cependant, devant le démenti brutal apporté par la réalité boomerang du siècle des BRIC à son analyse old-school de l’extrême occident (« le Brésil n’est pas un pays sérieux »). Mais moins figé que s’il voyait comment la génération qui a capté son héritage a dilapidé, en à peine une génération de sous-doués de la guerre économique jamais pressés de quitter le mess et autres avantages, ce qui avait bon an mal an pu être protégé des déroutes des Louis 15 et 16 de funestes antans, puis sauvé des tragiques certitudes des Maginot et Gamelin de son siècle.
Ce n’est pas que la France, ses sommets sociaux et son AAA ou pas, soit le coeur d’agenda pour Davos mais les naufrages de paquebots intriguent et inquiètent toujours un peu les hommes libres qui chérissent la mer. On en twitscute dans le cloud, aussi.
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C’est comme celà, au pays des fromages ; grenelle ; sommets ; assises ; commissions ; valises 1% (formation, culture, logement etc …) qui fait bien rigoler le monde entier mais a bien du mal à en tirer des droits d’auteur (de hauteur ?) ou à réaliser que d’une part on est toujours le 1% de quelqu’un et que c’est pas toujours un compliment, d’autre part la majorité des 99% de France feraient furieusement envie à pas mal des minorités de 1% du monde, enfin qu’avec sa soixantaine de millions de citoyens essentiellement francophones disciples du très Saint Code du Travail, la France représente moins de 1% du monde connu alors à part de rares nostalgiques d’un Napoléon ou l’autre et quelques lecteurs de Zadig et Voltaire ministres ou pas, les états-d’âme gaulois (ou gaullistes, mais c’est une autre histoire, avec ou sans grand « H » selon les goûts et les couleurs politiques) présents et futurs, malheurs réels ou fantasmés, enfin désirs d’avenir ou de passé, indiffèrent furieusement les restes de l’Europe et d’ailleurs qui ont des choses et causes plus graves et sérieuses dont s’#occupy même si on a des communicants à Rolex confirmés, des agitpropistes des médias expérimentés et la plus séduisante première dame femme de Président depuis Jackie Kennedy.
Ceci dit qu’on soit en crise, en récession ou en dépression, ou les trois à la fois, ou pas, et qu’il faille plus de rigueur, d’austérité, de travail (sic), de règle d’or ou de convergence ou whatever qu’on ne comprend pas parce qu’on ne parle ni anglais, ni allemand, ou pas, c’est à peu près pareil pour presque tout le monde et le logo #OccupyFrance ne « fonctionne » pas plus mal que ceux d’autres damnés 2.0 de la terre un peu préoccupés par pas mal de trucs, du changement climatique qui empêche l’huile d’olive de pousser à une sorte de « bug »dans le développement démocratique durable qui commence à vraiment se voir avc la fonte des neiges du Pakistan au Luxembourg en passant par la TVA sur l’Orangina, les indemnités parlementaires et les panneaux anti-radar solaires qu’il est hélas difficile de cacher sous le tapis (Tapie ?).
Il faudrait juste revoir un peu les éléments de langage, l’organisation des apéros facebook pour ceci (ceux-ci ?) ou cela (ceux-là ?) et éviter d’être au changement politique responsable ce qu’EELV est à l’écologie politique responsable.
Et puis il faudrait trouver de meilleurs endroits pour les manifs, parce que la Bastille ne fait plus venir un journaliste depuis juin 1968 et qu’à la défense, les terrasses de bistrots ne sont pas sympas pour prendre un café, et puis il y a un vent du diable sous l’arche (c’est pour ça que les fonctionnaires des travaux finis ont fait installer l’espèce de tente géante après le départ des fonctionnaires des travaux en dépassement de budget) et s’il y avait de puissants banquiers d’affaires à triple menton A, de vigoureux capitaines d’industrie capables de faire autre chose que ruiner plus ou moins vite des boites nationalisées en délocalisant et en ruinant sous-traitants et PME (celles sur lesquelles Marine Aubry et autres crocodiles progressistes ou pas versent des larmes de champion du monde depuis qu’on croit que small is beautiful again et que les PMI décédées peuvent renaître de leurs cendres pour sauver le pays abandonné par le CAC40, les acheteurs de made in France et les exilés fiscaux) ou de riches spéculateurs ploutocrates dans un coin entre les queues de clients lambda du centre commercial venus claquer leur budget Noël un peu la honte au front de n’acheter que des trucs inutiles et pas durables made in China mais personne n’a plus trop le choix et les files de cadres moyens et secrétaires venus bosser en RER pendant leur RTT la peur au ventre de perdre leur job à force que tous les cadres simples d’esprit « A » n’achètent qu’à crédit des bagnoles de fonctions diesel à plein de cylindres inutiles made in Germany depuis grosso modo la retraite de Mongénéral et doivent eux-même se battre pour survivre aux plans sociaux qu’ils provoquent pour rembourser leurs crédits et conserver leur caisse de fonctions, ça se saurait. On en parlerait au café, en tout cas.
©2011-2012 Renaud Favier – (Comp&titivité) – renaudfavier.com – musique !
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Retour vers café du matin à Paris qui est un des rares trucs qui ne réserve pas de mauvaise surprise en 2012, sauf si on espère du prêt-à-penser traduit en langue de bois dont on fait le pipeau en saison électorale.
Please, mind the gap click on the mug for English version.
Retour vers un excellent 2012 tant qu’il est encore conventionnel de le souhaiter.
Et surtout, bonne compétitivité (durable, forcément durable, sinon c’est moins bio pour l’emploi et l’innovation et l’exportation et toute l’intendance qui suit, ou pas) en 2012, pendant que c’est à la mode dans les discours.
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