
Anne-Marie Idrac est allée chercher la croissance avec les dents, sillonnant les marchés et mobilisant les nouveaux exportateurs. Elle n’appartient pas au gouvernement « Fillon III » mais se retire avec élégance, mission accomplie.
C’était un genre de mission impossible I de la 1ère guerre éco-merciale mondiale que de restaurer la compétitivité internationale de la France entre l’émergence de nouvelle concurrences, les tentations protectionnistes et la bataille des changes. Pour ne rien dire de la puissance de feu allemande et de l’entrée en guerre commerciale des Etats-Unis ( la « National Export Initiative » du Président Obama vise rien de moins que le doublement des exportations US en 5 ans)
C’était Mission Impossible II de la guerre des Gaules de vaincre des rivalités institutionnelles, d’éviter les tirs de balles dans les pieds et de ne céder ni à la tentation de l’effet d’annonce, ni aux sirène des marchands d’illusions. Pour ne rien dire du challenge de mobiliser des exportateurs malgré les boulets sociaux-fiscaux et les grèves des ports et de succéder à … Christine Lagarde.
C’était Mission Impossible III d’avoir l’élégance de ne pas rejoindre le gouvernement Fillon … III sans avoir ni démérité, ni craché dans la soupe, ni comme d’autres levé le pied 6 mois avant ou démissionnée 11 heures après le remaniement. Pour ne rien dire, sous réserve de ce que l’avenir sera, de l’ambition de continuer à servir la République alors que d’aucuns n’ont guère hésité à aller soutenir les actionnaires ou la concurrence étrangère (il faut dire que le très déontologique Ubu Roi interdisant aux ex-fonctionnaires de travailler pour des entreprises françaises sur lesquelles ils ont eu une influence, ce qui semble très légitime pour lutter contre les conflits d’intérêts, certains n’ont d’autre option que de se mercenariser pour des puissances étrangères, ce qui est un peu dommage pour la compétitivité française, d’autant que Boeing ou GE hier, des Chinois ou des Indiens demain, recrutent rarement les lapins les plus crétins).
http://www.youtube.com/watch?v=TaupjnpO30o&feature=related
Missions accomplies par la marraine de l’Equipe de France de l’Export. Si l’on voulait filer la métaphore sportive, on pourrait dire qu’elle a été à la fois Capitaine et « Impact Player » de cette équipe. Une sorte de Zidane de l’export, en plus attractive, sans le coup de boule, ni la publicité à la télé. Une autre « Grande Dame ».
Le nouveau coach, Pierre Lellouche, trouve une équipe en ordre de marche. Pas assurée de gagner tous les matchs et de redresser rapidement de profonds déficits du commerce extérieur dont les causes sont graves et multiples, à commencer par l’appétit d’importation de produits étrangers qui traduit une certaine idée du patriotisme économique, une certaine analyse des moyens de financer les retraites, mais aussi une certaine réalité industrielle. Ni même une équipe absolument compacte autour de l’objectif de la gagne alors que certains joueurs ont des motivations … plurielles où au contraire très personnelles sous couvert du noble maillot de l’intérêt général. Mais au moins le nouveau Secrétaire d’Etat au Commerce Extérieur ne part-il pas avec un handicap insurmontable. De plus, avec Eric Besson à l’Industrie et Frédéric Lefebvre aux PME, c’est une belle équipe d’encadrement pour la compétitivité internationale dont disposent les entrepreneurs français. Des « Pros » comme cela a été dit de l’ensemble du nouveau gouvernement, ce matin, par Christine Lagarde.
« MI IV : New team being assembled … » : Si tout les joueurs/entrepreneurs mouillent le maillot comme Anne-Marie Idrac, si personne ne joue petit bras dans le bus ou contre son camp sur le terrain , Mission Impossible 4 sera (presque) une promenade de santé.
Allez les Bleus !
RF 15 novembre 2010
(PS : non, ce n’est pas du cirage d’escarpins, pas le genre de la maison, ça se saurait…)
Le bonus : parce que « There cannot only be one », fut-il/elle James Bond …


