
Si vous attendez depuis une ou plusieurs décennies que VW (ou un autre) propose une version contemporaine de la bagnole la plus cool de l’histoire de l’automobile (merci de ne pas casser l’ambiance en rappelant ses racines nauséabondes, nobody’s perfekt), une rejetonne fréquentable de l’amour de caisse de votre jeunesse, héoïne tellement sixties d’un des rares Walt Disney potables après le Livre de la Jungle (avec les Aristochats, Ratatouille et Wall-E), vous avez probablement regardé passer les deux déclinaisons de la New Beetle d’un oeil distrait dans le rétroviseur sans envisager de dépouiller votre livret d’épargne.
Le nouveau Bus VW électrique , forcément électrique, est-il celui que vous attendiez depuis … longtemps, voire toujours, comme d’aucuns cherchent Light, le mythique bus VW de Woodstock ?
Faut voir.
La chose est encore plus encombrante, tendance camionnette de laitier, qu’une Tesla Y, mais personne ne va s’en servir pour emmener les gosses de l’appartement d’apparatchik parisien à l’école privée pour mômes de mondains, du coup (faut utiliser les mots de djeunz sinon le robot négligera le billet) ce n’est probablement pas un handicap pour l’usage d’itinérance cool et de transport campagnard auquel elle est destinée.
L’objet du désir nostalgique, ou pas, est encore un rien plus lourdingue qu’une Tesla X, à 2 tonnes et demie en gros, mais personne ne va l’acheter en rêvant d’accélération de formule 1 pour éblouir les chauffeurs de vrais camions et faux 4/4 aux péages d’autoroutes, feux rouges de banlieues, et ronds-points de Ruralie profonde, du moment qu’il offre une autonomie réelle de 3 à 400 bornes en conduite placide.
Enfin, lastbeutnoteliste comme l’on disait en Californie hippie avant que le principe de langue officielle ne soit abandonné pour motif de wokoprogressisme radical inclusif pluriel et toussatouça et que l’espagnol ne supplante en pratique l’anglais de cuisine, l’emblème du Flower Power pour tous les beaux et gentils et de l’amour librement non tarifé sauce West Coast coûte encore plus un bras qu’une Tesla modèle 3 après les augmentations et la fin du bonus pour les caisses avec la clim’ bizone et des sièges pas en papier mâché, sans compter que comme sur n’importe quelle voiture allemande, voire européenne essayant de copier les allemandes, les options parfois indispensables font grimper l’addition plus vite qu’une fusée Space-X.
Faut voir, on peut trouver que ce que la poésie hippie y perd en émotion, le confort post baba cool de luxe le regagne pragmatisme germanobiobo, mais VW, c’est comme Walt Disney, les Boomers ont (bien des) raison(s) de dire que c’était mieux avant.
RF – Paris, 16 novembre 2022.