« La terre ne ment pas », peut-être, mais certains Jardins à la française semblent trompeurs. Alexandre a t’il abattu un mur d’un coup de coeur ou fauche t’il le bon grain ? Sa famille qui parait le haïr cultive-t’elle l’ivraie ou préserve-t’elle le Vrai ? La Vérité est ailleurs …
Il va de soi que quelqu’un qui a été le collaborateur direct de Laval jusqu’à octobre 1943 avant un long exil à Vichy sur Léman n’est pas très suspect d’avoir fait beaucoup dérailler les trains d’une histoire écrite en caractères rouges et noirs. Toutes les familles ont des secrets plus ou moins inavouables mais il y a toujours quelque chose de dérangeant à entendre « haro sur le baudet » crié d’un balcon en fer forgé, un malaise devant l’invective crachée par le (sourd comme un) pot de fer, une angoisse face aux inquisitions bardées d’autant de bien-séance bourgeoise que de bien-pensance bohême. A vous de (le, les, la, nous …) juger le côté « Assouline/Famille » : interview du fils et d’un neveu de Jean Jardin sur Europe 1 .
Pour autant, le succès des « Millenium » ayant montré combien la mise au jour plus ou moins romancée de dessous -très- sales fait commercialement écho aux besoins également tartuffes et masochistes d’indignation ou de repentance d’Européens fâchés autant avec l’avenir qu’avec le passé, rien n’interdit de supposer qu’Alexandre a pu joindre l’utile à l’agréable pour relancer une existence médiatique un peu au point mort. A vous de juger la version de l’auteur d’un -petit- pavé dans la mare qui ébranle le -minuscule- verre d’eau de la (non-)mémoire française :
C’est sympa que les bibliothèques subventionnées et autres lecteurs en manque de fictions réelles ou supposées financent toutes les branches de la famille Jardin, et notamment la psychanalyse publique d’Alexandre qui est aussi convaincant en drôle de zèbre insouciant des années littéraires Mitterrand 1 (François) qu’en auto-moraliste pontichiant des années illettrées Mitterrand 2 (Frédéric), la seule certitude étant que ses finances et celles de son éditeur s’en porteront mieux que les forêts assassinées pour imprimer sa prose. A vous d’explorer les deux faces de la médaille des Jardins dans le bon article de l’Express qui ne tranche pas et ne semble croire aux fantômes, fussent-ils de Vichy, ni des uns, ni de l’autre.
La Vérité des Jardins (français) est probablement un peu partout, à vous de juger en vidéo grâce à France Télévision (ou en podcast sur France Culture) :
Sinon, quand on a survolé les rivaux du Nain Jaune et dégusté le court mais médiatique incontournable Stéphane Hessel de saison, pour cultiver son jardin, on peut aussi (re)lire Voltaire et/ou s’intéresser plus aux vivaces qu’à l’avenir de vieilles branches quand même en instance d’euthanasie après d’assez récurrentes tentatives d’assassinat et/ou de suicide. Les jeunes sont mal partis, comme regrette de l’écrire Louis Chauvel mais la bonne nouvelle c’est que petit à petit tombent les vieux arbres qui font des ombres … dans les Jardins et que les jeunes pousses … poussent 😉
Renaud Favier – 12 janvier 2012 – http://www.renaudfavier.com
Le bonus : bonne résolution, il y aura quand même aussi du(des) nouveau(x) en 2011 (moi, j’aimais mieux Guillon dans le genre mauvais esprit mal rasé, mais ça fait vieux de dire que c’était mieux avant. Vieux c… même, alors je m’abstiens, je regarde le nouveau gusse ci-dessous et j’écouterai en podcast Canteloup, le bien rasé de partout qui passe à un horaire pour retraités mais qui est drôle quand même).
C’est fini pour aujourd’hui (et on ne sait toujours pas de quel côté est la vérité, ni s’il y en a une ou plusieurs ou pas du tout ou si elle change tout le temps comme les prévisions de Météo France, mais il vaut mieux en rire).
Ps / Question subsidiaire mais toute ressemblance avec le sujet de la Vérité serait fortuite : Régis Debray coopté chez les Goncourt, c’est parce qu’il y avait un numérus clausus au conseil économique et social ? Ou alors une limite d’âge ?





