Le monde 2.012 tel qu’il promet : #occupy vous (aussi) des neiges

Les reste des neiges du Kilimandjaro ne seront bientôt plus que littérature. C’est moins grave que si les canons à neige manquaient d’eau à Davos ou s’il floconnait à Roissy. Et les éléphants ont d’autres chats à fouetter. Quelques ours seront-ils solidaires des girafes des neiges ?

Bien sûr, les ours ont en majorité d’autres chats à fouetter.

Bien sûr, la fonte des neiges en Afrique, c’est moins grave que si Paris perdait (aussi) son AAA. De fait, à part quelques privilégiés pas trop surbookés dont l’avenir personnel n’est pas particulièrement menacé par une famine ou des élections quelque part en Afrique mais dont le fond de commerce dépend un peu du climat quand même, personne ne se demande trop si on risque de rationner l’eau chaude des douches à Davos pendant le forum économique pour faire marcher les canons à neige, si les guides touristiques tanzaniens gagneront moins en travaillant moins après la disparition du dernier morceau de glace préhistorique du Kilimandjaro ou si les sondage d’Eva Joly peuvent encore baisser au cas où une caméra filmerait un ours en train de se noyer.

Bien sûr, c’est moins grave que si la région Île de France perdait (aussi) son AAA. De fait, à part quelques grands tigres de l’intérêt général et autres animaux politiques professionnels dont l’avenir personnel n’est pas trop menacé par le changement de climat en dehors du centre du très grand Paris, le refroidissement électoral en province ou le réchauffement climatique un peu partout, mais qui sont un peu obligé de s’intéresser au sujet pendant 90 jours à cause du programme commun, personne ne se demande trop en dehors des saisons électorales si les routes du bout de la province vont être bien déneigées pour les militants amenés en bus spécial (financé par subvention du contribuable aux partis politiques sur encore un peu plus d’endettement national, mais c’est un autre sujet, ou pas) au meeting électoral ; si les trains vont bien circuler malgré l’alerte grand froid pour les permanents du Parti (en 1ère classe, ou pas, selon les couleurs politiques, les convictions personnelles et le risque qu’il y ait des journalistes caustiques dans le train) qui apportent les tracts et savent comment faire le plan de table ; ou si l’avion du candidat va pouvoir atterrir à l’heure, malgré le temps incertain, à l’un des 10 ou 15 aéroports à vol d’oiseau de la salle de meeting (au pays des faucheurs de marguerites, on a autant de mal à fermer une piste du temps des biplans qu’une maternité ou une caserne, c’est pratique pour les ULM, les VIP et les politiciens et c’est toujours ça qui n’est pas stérilisé pour faire des zones commerciales pour les uns ou des datchas pour les autres).

Bien sûr, c’est moins grave que si le prix du mazout ou de l’électricité augmentait avant … après les élections. De fait, à part les vendeurs de fioul qui se réjouissent parce que les affaires reprennent grâce au froid de Sibérie annoncé par Météo France (dont l’immeuble historique a été racheté par des Russes, mais cela n’a en principe aucun rapport avec l’arrivé du froid moscovite) ; les commentateurs TV qui sont contents parce c’est plus simple de dire « y’en a faire froid, y’en a monter le prix de l’air chaud » que de faire expliquer aux politiciens pourquoi et comment la TIPP est fix(é)e et comment et pourquoi les prix de l’énergie pourraient ne pas grimper si une TVA supplémentaire tombe du ciel et qu’en plus il faut tarifer au coût réel l’électricité nucléaire, et les citoyens urbains qui ont la chance de vivre en copropriété (mutatis mutandis en collectivité nationale) et ne se soucient des dépenses de chauffage mutualisées qu’en assemblée générale (mutatis mutandis en élections nationales) s’il y a le feu au fonds de roulement (mutatis mutandis au AAA), la plupart des vrais gens sont comme les ours blancs, les zélus et les zéléphants, ils ont d’autres chats à fouetter que de s’énerver pour 10 cm de neige en semaine dans les campagnes (électorales ?) de France.

Bien sûr, c’est moins grave que s’il y avait quelque chose de nouveau sous les éruptions solaires, en Tanzanie ou ailleurs plus près des pôles ou des bords de Seine. Et comme pour le coup, on ne peut pas trop promettre que ça ira mieux demain ou raconter que c’était mieux hier du temps des Trente Glorieuses et de René Dumont, de Mongénéral et Jean-Claude Killy, des chaussures de skis produites en France et des petites maisons dans les prairies alpines à moins de 2 millions d’Euros le chalet (avec dictionnaire franco-russe en option), on est obligé de reconnaître que ça fait un petit moment qu’on sait que l’ours blanc est mal parti et que la nostalgie des neiges du Kilimandjaro n’est plus ce qu’elle était avant la crise (et le 21 avril 2002, mais c’est un autres sujet).

By ze way, Standard & Poors vient de dégrader #Paris et l’Île de France, après le déclassement « surprise » de la France début janvier. Rien à voir avec les déplorables performances des skieurs français en compétitions ou le flop des candidatures françaises de Paris ou Annecy pour les Jeux Olympiques, et c’est moins grave que la fonte des neiges du Kilimandjaro ou si le Rafale Dassault n’avait pas remporté le méga-contrat de 126 chasseurs en Inde (contre l’Eurofighter, voire l’Europe, diront les déclino-caustiques mais de fait les concurrents divers et (a?)variés étaient là et bien là pendant les longues premières phases de l’appel d’offre et on n’est pas obligé de toujours dénigrer la Marseillaise même si on aime appeler un chat un chat et si on trouve assez peu d’occasions de chanter en ce moment) ou si les accès à Vélizy 2 étaient encore bloqués pendant les soldes par des camions de glycol coincés par des chars d’assault scotchés par des Audi et autres vraix-faux 4-4 made in Pafrance du 92 ou du 78 immobilisés par 5 cm de neige sur l’A86. Mais quand même, avec ou sans AAA, Paris et la France étonnent certains (j)ours.

Jusqu’ici, le Kilimandjaro n’inquiète personne et tout va bien sous le soleil (ainsi fond, fond, fond …), en tout cas il ne neige pas sur Twitter.

* * *

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