C’est #Carnaval 2.012 ! Il vaut bien mieux en rire, et du reste aussi …

La vérité est la première victime de toute guerre (Churchill dixit). Idem pour le sens de l’humour, en berne pendant les campagnes électorales. En fait, c’est pareil avec tous les jeux de compétition et sports d’argent joués par des mâle dominateurs avant la saison des amours.

C’est comme ça en général, en Gaule, et à la saison du Carnaval en particulier. Il n’y a qu’à voir cette plaisanterie des potaches jeunes socialistes sur la photo de campagne du Président sortant (ou candidat entrant, whatever works). L’idée de proposer aux geeks de s’amuser à pasticher l’affiche en ajoutant des saucisses de Francfort, une casquette de capitaine genre Concordia ou un vieux temple grec, était rigolote. La proposition détourner le slogan en faisant preuve d’un rien de créativité autour de la force tranquille, du script de Star wars ou du vocabulaire de la finance était plutôt excitante. Mais entre l’application mise en ligne à la hâte qui ramait comme un communicant de #Bayrou, le concours de « sous-solerie » rase-bitume des militants #PS et autres anti-sarkozystes primaires et l’absence d’à-propos des lipdubistes de #UMP qui auraient pu la jouer « judo » (c’est bien la peine d’avoir recruté Jouanno et Douillet) et saturer un peu le bout de cloud des djeuns soces de « contre-détournements », ça a fait « pschitt » comme dirait un ancien Président-candidat, ou candidat-Président, on ne sait plus trop, et lui non plus officiellement. « Hélas ! hélas, pour les mortels, quel mal terrible que les amours » (Euripide, qui écrivait « hélas » autrement en grec ancien et qui aujourd’hui jouerait avec le mot « Hellas »). Au pays de Cyrano, de Jean Dujardin et d’Armand Jamot, le compte n’y est pas, il y avait mieux même sans se fatiguer autant que le Président qui a l’air un peu pâle sur la photo, comme si ses communicants et autres conseillers avaient épuisé le stock d’auto-bronzant à force de se promener sur les plateaux TV (à moins qu’un stagiaire de Nadine Morano n’ait chipé le stock pour beurrer des canapés pour les meetings UMP, on ne sait jamais, avec les restrictions budgétaires et avec Nadine).

Mais les pieds de nez, les tirades de langue, le coin des lèvres qui remonte malgré tout, ce n’est pas la tasse de thé des militants inconditionnels et autres supporters conditionnés (pourtant, le condi …ment, comme chacun sait sauf les stricts végétariens bios ascètes qui se refusent les épices de la vie sauf celles recommandées dans le courrier des lecteurs des sponsors de concerts gratuits à la Bastille), surtout en saison des amours et s’ils croient que leur équipe peut encore se qualifier pour le tour suivant. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir des militants souriants, ou au moins un bon psy.

Ceci dit, le manque d’humour en campagne de printemps de France 2012 pourrait être bien pire si Ségolène avait remporté les primaires #PS et si Bayrou la soutenait en tandem de rebelles comme en 2007 plutôt que d’avoir écouté les voix de ses conseillers en sondages qui ont lu dans un vieux Pif Gadget retrouvé pendant les dernières grandes vacances au grenier de la ferme du Leader Eclairé du Centre du Sud-Ouest que Dr Justice pouvait gagner en criant avec la bouche et sauver le monde contre tous les vilains et que Rahan le fils de Crao et des âges farouches des seventies avait découvert l’eau préhistorique tiède et le coutelas à couper le beurre AOP. Encore que si on a du mal à croire que Prof Bayrou puisse raconter des blagues drôles, avec Ségolène, des fois, on sourit.

Le truc dommage, c’est qu’avec #FH2012, ça semblait bien parti tendance humour corrézien mais depuis qu’il a pris Valls comme DirCom et Hamon comme tuteur de sa porte-parole débauchée de chez Ségo, même les bonnes vieilles vannes comme celle de la tarte revisitée en mode « farine » ne le font plus dérider (Derrida, c’était autre chose, un autre genre d’humour, une autre idée de la déconstruction). D’ici à ce que le jeu correct mais viril d’en face le coince un peu et qu’il fasse toute la campagne crispé sur son fauteuil comme à son one-man-show de jeudi sur TF1, ça ne va pas rigoler tous les jours au QG …

Le truc vraiment dommage, c’est que Mélenchon peut être super fun, surtout si on comprends ses sous-entendus à tiroir avec référence à des discours de Jaurès d’avant que Morin débarque en Normandie (et puis en sorte et y retourne, c’est mieux comme ça, il a eu son quart d’heure warholien avec ses voeux dans la cuisine passés à la postérité de Youtube) et clins d’yeux aux survivants des purges lambertistes, mais maintenant que le Président sortant (ou candidat entré en campagne, ça dépend encore un peu des créneaux horaires, il doit travaille plus pour gagner un mandat de plus) son job de fabricant de réserve de voix pour le second tour devient un peu crucial pour Solferino et on va sûrement lui demander de non seulement se prendre très au sérieux, mais d’arrêter de jouer les Georges Marchais #anonymous avec un diplôme de l’ENA, un CV de ministre et un fauteuil de Sénateur derrière son drapeau pour distraire les anciens de Billancourt et occuper le terrain de protestataires politiquement plus incorrects (et au sens de l’humour carrément désastreux).

Ceci dit, les politiciens professionnels sont des Français comme les autres et même les meilleurs comme Mongénéral, Jacques Delors ou Christine Lagarde ne passent pas leur temps à vanner devant les caméras ou à écrire des recueils de paroles drôlement historiques pour leurs animateurs de groupes de supporters sur Facebook et autres troupes de twittos militants de choc (byzeway, « militant », c’est très proche de « militaire », ça doit expliquer des choses, question genre d’humour). On a l’humour politique ~~qui irrite~~ qu’on ~~hérite~~ mérite, et qu’on ne vienne pas raconter que c’est plus difficile qu’avant, que l’électronique bousille tout, qu’en 140 caractères on ne peut rien dire (en fait, il suffit d’un).

Mais il faut s’y résoudre, la saison des grandes campagnes électorales est un peu une morne plaine dans laquelle sont plongés les Gaulois périodiquement, que les candidats en lice leur plaisent ou non, un genre de Waterloo pour le sens de l’humour (et pour l’équipe perdante, mais c’est un autre sujet), la bonne nouvelle étant que la Présidentielle et les Législatives gâchent peu ou prou le même créneau entre la taille des rosiers et la récolte des cerises, la mauvaise que maintenant ça revient tous les 5 ans alors que si on en était restés au septennat, le Président Sortant (tiens, ça fais « PS », amusich, nicht ?) ferait le job jusqu’à grosso modo la coupe du monde de foot de 2014 au Brésil, la publication des décrets des lois passées avant que le Sénat ne prenne le maquis, et peut-être même un accord entre Européens sur la dette grecque et un vote majoritaire entre mondiaux sur le texte d’une résolution non contraignante générique illégalisant le massacre des populations de chez soi sauf vas de force majeure, et ça serait quand même plus simple pour l’Equipe de France et meilleur pour le moral des supporters téléspectateurs pas sectaires (tiens « Pas Sectaire », ça fait « PS » aussi, amusich …) qui ont déjà bien du mal avec les reports de matchs à cause du froid.

Il y a des Français qui ont fait le choix de l’exil vers des circonscriptions où la campagne électorale est plus feutrée avec meetings glissant de salons d’ambassades en amphis d’hôtels à pas mal d’étoiles, dans des pays où la pénurie de job n’est pas érigée en système clientéliste et où une fiscalité au cas par cas sur des critères objectifs comme pour l’immigration est consensuelle. On y a un sens de l’humour politique différent, plus distancié, un rien plus élégant sans aucun doute mais un peu à l’ancienne, parfois.

Peut-être les us et coutumes de certaines contrées où l’on a appris à conserver l’humour en toutes circonstances inspireront-ils les élus de la prochaine mandature, même si il y a probablement un peu de gènes (gênes ?) responsables, sinon coupables d’ue certaine idée de l’humour politique en France. Les Britanniques, par exemple, ont comme nous eu un Empire de niveau mondial et l’ont perdu, ont comme nous gagné une unique coupe du monde de foot à domicile et l’on perdue, ont comme nous eu une industrie du 20è siècle de rang planétaire, et même des usines automobiles, et l’ont perdue, et en plus ils ont eu Margaret Thatcher et Tony Blair comme Premiers Ministres pour leur apprendre la langue du 21è siècle alors que nous on avait les nettement moins polyglotes Balladur et Jospin comme Premiers Ministres, mais on considère généralement que les citoyens et politiciens de sa Gracieuse Majesté nous surpassent question sens de l’humour. Puisse l’élu(e) de la circonscription de Londres et alentours apporter une touche « British », un peu de « think different », voire une idée de la politique un peu plus rock n’ roll parmi ses collègues de l’hémicycle, et plus de sens de l’humour si affinités.

Sinon, il faudra compter sur l’élu(e) de Rome et alentours pour rappeler à ses nouveaux collègues et néanmoins citoyens que ‘la vita e bella » et qu’il vaut mieux sourire de presque tout même si on a perdu un empire qui était le soleil du monde, même si on n’a pas gagné la dernière coupe du monde qui se jouait pourtant quasiment à domicile et même si on a comme les Français perdu à peu près toutes les guerres dans lesquelles on a été embringués, sans même pouvoir sauver la face au dernier moment grâce à un but de de Gaulle (WW2-Londres-1940) ou de Trezeguet (Euro-Rotterdam-2000). Puisse l’élu(e) de la circonscription de la ville éternelle et alentours apporter un peu d’élégance transalpine et de charme italien à la politique française (en évitant le bunga-bunga dont on est déjà assez bien pourvus), et plus d’esprit de dolce vita si affinités.

Sinon, bien sûr, on peut toujours compter sur le sens de l’humour de l’élu(e) de la région où on parle Allemand. On connait moins, mais quelque part, on sent le genre d’humour plus sérieux, tendance … militant. Ceci dit, certaines publicités françaises en Allemand sont très appréciées, il n’y a pas de raison que la propagande politique en Allemand déplaise à tout le monde.

Enfin, si ça tourne mal et que le sens de l’humour se perd vraiment en France, voire en Europe, il sera toujours temps d’aller voter comme les communistes (dixit le PS, dont c’est la blague la plus fun de la campagne, ils ont disparu de France) et autres artistes pas intermittents, dans une circonscription un peu plus éloignée et souriante.

Et si on n’est pas militant encarté et qu’on a le sens de l’humour raisonnablement non partisan, ni intermittent, ni saisonnier, il y a des options plus excitantes encore pour aller apprécier d’un peu loin l’humour de la campagne électorale française pendant la saison froide en Europe. Surtout si on apprécie le Carnaval.

En tout cas, où qu’on regarde, tout milite pour la préservation du sens de l’humour, même en période de crise aigüe de militantisme jusque sur Twitter.

* * *

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