Chacun sa méthode pour faire campagne électorale.
Les locaux de l’étape à peu près normaux, ayant un bilan présentable et/ou un programme pas abracadabrantesque, font le minimum syndical de singeries imposées et figures libres. De fait, ils constituent l’immense majorité des candidats et futurs élus dans un pays dont la démocratie, comme les politiciens professionnels et militants radicaux, d’ailleurs, est principalement malade de la tête, même si le potentisme territorial, le consanguinisme local et le népotisme ordinaire poussent vite grâce aux engrais de la décentralisation et à la multiplication des clones locaux des machins toxiques genre Conseil de ceci, Institut Régional de ceux-là, et autres Observatoires et bidules (a)variés.

Crédits : Tartrais http://www.tartrais.com
Les vieux de la vieille qui roulent (tout le monde) en limousine de fonction sur le velours d’une victoire (bien ou mal) acquise d’avance savent que s’agiter sur les marchés et les plateaux TV ne sert qu’aux débutants manquant de notoriété, ayant besoin de prendre l’air pour évacuer leur stress, ou faisant leurs courses eux-mêmes. Ils la jouent cool, de Serge Dassault à Anne Hidalgo, en passant par Alain Juppé et Gérard Collomb.
Les novices à consultants en communication débutants et autres rebelles à rédacteurs de tracts bénévoles surfent sur les modes du temps de maintenant, et croient indispensable de faire des promesses tout azimut, de réciter des éléments de langage à la tête du client, voire d’étaler à la face de leurs malheureux interlocuteurs des programmes longs comme des dimanches sans boulangerie ouverte, et c… comme la lune en général, mais c’est comme les lasagnes au cheval, le diesel ou les livres, le pire est toujours préféré au correct quand il est bien packagé et « Vu à la TV ».
Le protestationnisme institutionnel canal historique (hystérique, ça se discute) attend au bord de l’eau, espérant entre chiens, veaux, boeufs, cochons, couvé(e)s, réactionnaires sourds et aveugles, gens de bons sens ayant perdu leurs repères sous l’effet de la peur et/ou des misères, et autres demeurés mentaux plus ou moins simplets n’ayant pas été recrutés par le PS, EELV, le FDG, les trous noirs des centres ou l’UMP pour cause de quota dépassé, de voir passer les cadavres de ses adversaires …
Et puis, il y a un bon paquet de neuneus, fantaisistes, fétichistes, et/ou anecdotiques (et de calculateurs cherchant juste à faire du buzz avant les élections européennes sur listes à la proportionnelle, et les prochaines législatives, anticipées ou pas, qui déterminent le financement public des petites entreprises politiques), qui caressent leurs affiches en public tellement ils sont fiers d’avoir leur photo mal collée (pour les militants ballots, nb que coller correctement sans plis ni bulles comme du papier peint, en milieu de nuit pour que ce soit sec et indécollable à l’heure d’arrivée des garnements que ça fait marrer d’arracher tout ce qu’il peuvent, et auxquels on ne peut pas donner 100% tort d’ailleurs, et bien droit sauf si on veut faire passer ses candidats pour de touristes négligents, ça évite de devoir refaire tout le temps le même boulot et de claquer du fric inutilement en affiches et frais de transport) devant les écoles maternelles, sans lesquels on s’ennuierait.

Oui-Oui, c’est très joli, et papa-maman sont fiers, et frangin l’artiste n’en a pas une aussi grande, mais là, il va falloir suivre les messieurs en blanc et prendre les petites pilules de jolies couleurs …
Et sur ces entrefaits dans nos 36 000 communes, entremets aux frais des contribuables et autres sponsors des campagnes, et entrechats devant autant de citoyens électeurs qu’on arrive à en scotcher pour leur faire l’article, Sarkozy s’amuse à faire du ramdam pendant un genre de vortex médiatique où les twittos n’ont plus rien à dire sur l’Ukraine et la 3ème guerre mondiale, et pas encore sur le foot et les vacances de Pâques.
Mais tout le monde s’en fiche, de touça des uns, et toussa des autres, même ceux qui se forceront à aller voter malgré tout, toutes, et tous (et toussa-touça).
Les godillots des droites vont se précipiter aux urnes pour faire dégager la Stasi.
Les godillots des gauches vont avoir à coeur de s’opposer au retour des fachos.
A Paris, les citoyens électeurs responsables voteront évidemment en toute connaissance de cause, en sachant pertinemment que le premier tour ne sert qu’à permettre aux formations périphériques de négocier des sièges au Conseil de Paris (rappel, 4000+ Euros, zéro boulot, quasi zéro présence imposée, meilleur rapport qualité-prix que député européen, et jamais besoin de se lever tôt ou coucher tard à cause d’un pensum à Bruxelles ou un rdv à Strasbourg, idéal pour les conjoints d’ex-ministres et autre bénéficiaires naturels de logements sociaux amateurs de soirées VIPeople sur invitation et de spectacles culturels, premières de prestige et matchs du PSG gratuits avec coupe-file, sièges aux premiers rangs et cocktail au champagne), et que le second sera une formalité pour le PS et, selon l’amusante formule du délicieux renégat ex ministre du PS Mélenchon, ses « bagages accompagnés », tandis que la pauvre Rachida Dati sera, après le retour de NKM à Longjumeau, lestée d’un quarteron de vieux bar(b)ons du RPR parisien génération Tibéri ou même avant, de valises d’insignifiants incrustés dans les commissions ceci et les comités de ceux-là, et de quelques égos aussi bruyants, encombrants et amateurs de cocktails et petits fours qu’inutiles (la formule consacrée étant « Qu’est ce qu’il/elle ne sert à rien, celui/celle-là ! », le champion toute catégorie de #Paris2014 étant le frère Beigbeder ne sachant pas lire mais ayant cru indispensable de la faire savoir hors de son placard à balais au Medef et de sa salle de repos personnelle à l’UMP).
La bonne nouvelle, c’est qu’au prochain congrès des maires, on aura une base politique renouvelée, des notables territoriaux re-légitimés, une élite politique rafraichie et ambitieuse pour le rebond de la France et de son image dans le monde, l’emploi durable et économiquement viable pour tous à Paris et orbi, le logement social à visage humain et les lendemains enchanteurs.
Renaud Favier – 21 mars 2014 – Facebook Compétitivité – Groupe LinkedIn – English
Bonus : Promesses électorales … http://www.youtube.com/watch?v=Yl5tEcPz4Po
















