A part les magistrats en place de grève, ça (re)bosse en France pendant que le jasmin et autres senteurs plus ou moins naturelles ébranlent des ailleurs. Les « intellectuels » sont aux abonnés absents, les étudiants dans leurs facs et le PM dans le Golfe : sous les pavés, la compétitivité ?
Il reste bien des zélotes des deux bords pour prêcher sur ordres un soir plus ou moins grand dans les déserts du web ou de la si mal nommée TNT française, ou s’extasier ou huer par automatisme, mais dans l’ensemble on dirait que le glycol a fondu à la télé et que tout le monde s’active sans s’intéresser beaucoup à savoir si Anne Sinclair sera candidate en 2012 ou 2037, si l’Euro ou l’Europe pourraient faire « pschitt » pendant les vacances scolaires ou qui pourra bien être Président en Côte d’Ivoire ou en Belgique pour la Saint Valentin.
En attendant un prochain « bug », volcanique, météo ou social, des entrepreneurs pourraient parvenir à essayer de produire, innover voire commercer et créer des emplois viables et durables. Et si le mot « compétitivité » est devenu aussi incorrect que « croissance » tandis que le benchmarking avec l’Allemagne (ou autres concurrents/coopétiteurs européens ou pas) reste largement tabou hors Medef, on reconnait l’export comme 3ème moteur de l’emploi (les deux autres n’étant guère pétaradants).
En annonçant les chiffres 2010 du commerce extérieur le 8 février, (cf l’exclu de Marie Visot du Figaro : « 47 milliards d’exportations de plus en 2010 » et les analyses de l’Expansion : » le déficit s’est creusé en 2010 » ) le Ministre Pierre Lellouche a présenté 2010 comme une année de redémarrage.
Communication officielle sur http://www.gouvernement.gouv.fr (voir aussi http://www.exporter.gouv.fr) :
« Pierre Lellouche a présenté, le 8 février, à Bercy, les résultats du commerce extérieur de la France pour l’année 2010. Un bilan encourageant, puisque les échanges de la France repartent à la hausse et que certaines pistes se dessinent pour remédier à un déficit commercial qui se creuse.
Après une année 2009 marquée par les effets de la crise économique et un recul général des échanges au niveau mondial, le commerce international s’est à nouveau placé sur une pente positive, dès le début de l’année 2010. Le commerce extérieur de la France a suivi ce schéma de la reprise globale, a indiqué Pierre Lellouche lors de sa présentation, le 8 février, des chiffres du commerce extérieur français pour l’année 2010.
Une adéquation forte avec la reprise des échanges au niveau mondial
La carte des échanges commerciaux de la France, pour l’année 2010, est proche de la carte des échanges commerciaux mondiaux :
en termes de chiffres : la France a enregistré, l’an passé, une augmentation de près de 14 % en valeur de ses échanges, contre 13 % au niveau mondial ; cette évolution positive devrait permettre à la France de gagner 0,2 point de PIB en 2011 ;
en termes de localisation géographique : c’est essentiellement la demande asiatique qui a permis de redynamiser le commerce extérieur français, tout comme les échanges au niveau mondial. En 2010, l’Asie aura contribué pour 2,9 points à la croissance des exportations françaises, la Chine devenant le troisième contributeur à la hausse des exportations françaises, dépassant des partenaires historiques comme l’Italie, les Etats-Unis ou l’Espagne.
La France réussit à conserver son rang en tant qu’exportateur mondial (5e position) et exportateur européen (4e position).
Aéronautique, pharmacie et agroalimentaire : des secteurs dynamiques
Les meilleures performances à l’exportation réalisées par la France concernent en priorité le secteur de l’aéronautique (Airbus a enregistré 285 livraisons en 2010). L’aéronautique représente ainsi le premier excédent de la balance du commerce extérieur français pour 2010, et atteint le chiffre record – au niveau français – de 18,9 milliards d’euros de ventes en un an. Les transactions ont augmenté vers l’Asie (+ 28,7 %), alors qu’elles ont reculé en direction de l’Union européenne.
Si l’aéronautique a pu ainsi dépasser son niveau d’avant-crise, c’est aussi le cas des produits pharmaceutiques, dont les exportations ont augmenté de 5,2 % en valeur par rapport à 2009. Les ventes d’équipements automobiles (+ 19,2 %, contre une baisse de 18,4 % entre 2008 et 2009) ont également connu un redémarrage.
Enfin, le secteur de l’agroalimentaire a retrouvé un excédent commercial important, notamment grâce aux céréales, aux boissons et aux produits de terroirs (vins, fromages) : il atteint 7,8 milliards d’euros en 2010, contre 5,2 milliards en 2009, et se distingue comme deuxième excédent de la balance commerciale française, derrière l’aéronautique.
Malgré tout, un déficit commercial qui se creuse
Alors qu’il se chiffrait à – 44,2 milliards d’euros en 2009, le déficit de la balance commerciale de la France s’est aggravé en 2010, pour atteindre – 51,4 milliards d’euros. La hausse des prix du pétrole et du gaz, en alourdissant la facture énergétique (47,7 milliards d’euros), est la raison principale de cette évolution. L’augmentation des importations (+13,8 % par rapport à 2009) explique également cette dégradation. Lors de son intervention, Pierre Lellouche a mis l’accent sur le fort potentiel de la France pour corriger cette tendance. Le ministre a notamment préconisé des efforts sur le secteur de l’agroalimentaire, « où la qualité des produits français n’est pas encore suffisamment valorisée dans les grandes surfaces françaises implantées à l’étranger ».

Le premier ministre François Fillon, ce jeudi, lors des Rencontres de l'export organisées à Bercy. (Crédits photo: Patrick Kovarik/AFP)
Le 10 février, à Bercy, François Fillon, accompagné de Christine Lagarde et Pierre Lellouche, a ensuite tenu un discours de vérité mais surtout d’ambition raisonnable aux professionnels de l’appui à l’export réunis pour les « Rencontres de l’Export » retransmises en direct sur internet et dont les vidéos seront rapidement podcastables ( les rencontres de l’export 2011 ).
Extraits de l’excellente synthèse de Charles Gauthier sur www/lefigaro.fr ce matin
« Le déficit commercial n’est pas une fatalité » (François Fillon)
Le premier ministre souhaite une optimisation des moyens mis à la disposition des grands groupes mais aussi des entreprises de taille moindre pour accroître leur compétitivité.
Mieux exporter pour créer plus d’emplois. Quelques jours après la présentation du lourd déficit de 51,4 milliards de la balance commerciale française en 2010, le premier ministre François Fillon est passé à l’action. Il a exhorté ce jeudi toutes les entités françaises liées au commerce international et notamment Ubifrance, Oséo ou encore les chambres de commerce internationales à faciliter la tâche des entreprises exportatrices, qu’il s’agisse des grands groupes ou des entreprises de taille intermédiaire. «Il faut agir avec lucidité et volonté, a-t-il souligné lors des Rencontres de l’export organisées à Bercy, le déficit commercial n’est pas une fatalité, l’affaiblissement n’est pas inéluctable.» Mettant en exergue le handicap des 35 heures pour justifier une partie de la perte de compétitivité des entreprises françaises, François Fillon a évoqué les efforts d’assouplissement accomplis sur ce point par le gouvernement. Sans oublier de rappeler la suppression de la taxe professionnelle ou la mise en œuvre du crédit impôt recherche… Cet effort pour renouer avec la compétitivité sera déterminant: le nombre des entreprises exportatrices a diminué de 10% en dix ans. Désormais 91.000 entreprises seulement tentent de commercialiser leurs produits à l’extérieur de l’Hexagone.
Plus d’audace
Mais pour le premier ministre comme pour les chefs d’entreprise, il est désormais impératif d’aller chercher la croissance là où elle est la plus forte, loin du pourtour méditerranéen. Si le chef du gouvernement réclame plus d’audace aux entrepreneurs, il souhaite aussi que leurs démarches soient encadrées par la législation européenne. «L’Europe doit être moins naïve et plus exigeante que par le passé, a-t-il martelé, les ouvertures commerciales ne doivent pas être à sens unique.» François Fillon prendra lui-même ce week-end son bâton de pèlerin pour faire progresser plusieurs grands contrats dans les États du Golfe. Du coup, il encourage les grands groupes français à faire progresser leurs sous-traitants nationaux, en les entraînant dans leur sillage.
Secrétaire d’État au Commerce extérieur, Pierre Lellouche a d’ailleurs indiqué qu’il espérait proposer bientôt à Christine Lagarde et Nicolas Sarkozy une première sélection de trois grands contrats stratégiques qui bénéficieront à titre pilote d’un soutien financier renforcé, grâce notamment à une politique de crédit export plus souple, et à la mise en œuvre d’une structure destinée à aligner les offres financières françaises sur celles de leurs concurrents.
Renaud Favier – 11 février 2011 – http://www.renaudfavier.com – Facebook : C&C International
Le Bonus : quelques « twits » pour résumer les Rencontres de l’Export du 10 février 2011.
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C’est fini pour aujourd’hui (33, c’est bien la France ? 33 Export, ce serait un bon slogan si les droits sont libres et si la loi Evin n’est pas trop extra-territoriale, même le film est « sur étagère » : campagne 33 Export )






