Compétitivités émergentes : mirages … et icebergs

Crédit : Le Parisien

L’émergence du nouvel ordre économique mondial : mirage ou iceberg à grande vitesse ? Eau douce dans le sable ou facture salée « mais la qualité reste » ? Les deux, bien entendu, mais même en ce jour de l’audition en France, il est facile d’être sourd qui ne veut entendre.

L’analyse « Le Cac 40 et les trois pièges du mirage émergent » publiée dans les Echos du 9 Mars (en annexe) rappelle que les risques (et opportunités, ce sont les importants profits réalisés dans les émergents qui occasionnent l’article) des pays en forte croissance économique ne concernent qu’un tout petit nombre des plus de 2 millions d’entreprises françaises, soit quelques centaines de grands groupes et « ETI » pour l’essentiel. L’auteur s’interroge sur les fragilités du « modèle » de croissance par les émergents et signale notamment les récents travaux dirigés par l’économiste Patrick Artus ( « Le mystère du Cac 40 est-il durable ? » 1er Mars 2011, CIB Natixis ).

Sans nier l’impératif de l’internationalisation pour les entreprises, ne serait-ce que pour éviter d’être dépassé puis vaincu et/ou racheté par des concurrents plus dynamiques (y compris déjà par les entreprises de ces pays émergents), l’auteur semble ainsi presque se réjouir que peu d’acteurs économiques français partent à la conquête du « mirage des émergents » (ce qui est attesté pour les PME, cf infra, moins vrai pour les jeunes entrepreneurs, non recensés par les statistiques sur les entreprises, confronté aux réalités de l’emploi et du développement économique en France et qui créent leur boîte à l’étranger sans jamais revenir d’un stage ou d’un VIE convaincant).

Il souligne que les entreprises pas ou peu actives sur les marchés de croissance s’épargnent les insomnies liées tant au présent réglementaire et opérationnel dans ces pays qu’à l’avenir politique et économique du monde dont les évènements récents dans plusieurs pays du « Sud » démontrent la volatilité (ceci posé, hormis les cas de spoliations d’investissements dans la Russie tsariste ou de PME françaises fortement impactées par la dévaluation du Franc CFA, l’effet des changements politiques sur la viabilité des entreprises françaises est généralement moindre qu’on pourrait le penser).

Il signale également une sorte de tentation de l’exode pour les entreprises françaises (concept à développer compte-tenu de l’actionnariat du CAC) actives dans des environnements des affaires plus cléments et constate l’impact très positif de l’internationalisation à de nombreux égards pas uniquement financiers ( cf le rapport Fontagné-Toubal « Investissement direct étranger et performance des entreprises » du Conseil d’Analyse Economique et les travaux du Professeur Siröen, à Dauphine, notamment sur le rapport entre internationalisation et création de valeur en France), mais également d’inévitables phénomènes de vases communicants en termes d’emploi et de balances de pouvoirs économique, financier, technologique et industriel.

Il rappelle enfin que l’apparition de nouveaux concurrents est le résultat le plus visible de l’investissement privé dans les émergents, des coopérations commerciales, industrielles et technologiques et de l’appui public dit « gagnant-gagnant » de type « trade, not aid » (les politiques d’aide publique ont pour leur part eu des objectifs généreux mais peu de résultats directs en termes de création d’acteurs économiques viables, avec ou sans financements multilatéraux).

Cette théorie du « mirage » n’est pas très énergisante. On pense au syndrome de la grenouille (« Le syndrome de la Grenouille« , Michel Bassi, 2009).

C’est, par un angle complémentaire, (encore) une incitation à attendre, au mieux à préparer avec les maigres moyens du bord, l’arrivée d’une nouvelle vague de croissance fondée sur les avantages comparatifs de la France et un positionnement favorable au coeur d’une Europe un peu Maginot, envisagée par l’économiste d’Euler-Hermes, Karine Berger, dans  » Les Trente Glorieuses sont devant nous « .

Une approche pragmatique vis à vis des émergents est pourtant souhaitable pour les décideurs publics, actionnaire privés et entrepreneurs de toutes tailles, particulièrement ceux qui ont l’ambition de se développer et/ou de créer/préserver des emplois. Elle peut être esquissée en prolongeant l’analyse dans ses 3 dimensions :

  • des risques opérationnels et économiques pour l’entreprise : le principal risque pour l’entrepreneur français (et ceux qui en dépendent, salariés d’une part, institutions financées sur ressources fiscales d’autre part) est le syndrome du bonsai décrit dans une excellente étude de l’Institut Montaigne  » Pourquoi nos PME ne grandissent pas « , étayée par le récent « coup de gueule » du médiateur de la sous-traitance, Jean-Claude Volot, sur le caractère prédateur des relations des donneurs d’ordres avec leurs sous-traitants et fournisseurs français ( interview dans Les Echos du 24 février ), une sorte de loi de la jungle étant de fait assez naturelle dans la vie réelle des affaires. Pour autant que la notion de « pays » ait encore un sens économique alors que la taille et/ou la structure fédérative de certains états, les alliances ou modèles de développement d’autres imposent un regard moins diplomatique et plus « business » et que de nombreux nouveaux clients n’ont guère de nationalité perceptible, aucune entreprise française ne peut espérer une croissance durablement significative et profitable sans se connecter sur les nouvelles croissances et donc … les émergents. Où les risques opérationnels sont différents et imposent un apprentissage et souvent un accompagnement technique, juridique ou logistique et des investissements, mais ne sont pas nécessairement plus élevés qu’en France ou en Europe. Où le succès durable est bien entendu en partie lié aux moyens financiers et humains engageables et aux réseaux mobilisables mais les PME croissent en allant gagner des contrats et des clients dans le monde réel, pas par endettement, paternalisme économique, cueillette de subventions ou autres OGM économiques pour atteindre une taille critique artificielle.
  • des risques macro-économiques pour l’économie française : être naïf quant à l’impact des délocalisations ou aux motivations de l’investissement étranger en France est au mieux irresponsable, au pire criminel. L’intérêt individuel de l’entreprise ne rejoint pas l’intérêt général français dans le premier cas alors même qu’au-delà des différentiels salariaux avec les émergents, tous les territoires développés du monde surenchérissent dans les avantages offerts aux investisseurs internationaux et que les grèves des dockers et assimilés, une fiscalité aussi élevée qu’imprévisible et autres finissent par inciter les entrepreneurs à quitter la France ( cf interview de Pierre Kosciusko-Morizet fin  2010 : les PME vont finir par quitter la France ). Les quelques retours de Chine pour motifs logistiques ne sont pas plus philanthropiques ou durables que ceux qui ne manqueront pas d’intervenir si les incitations à la délocalisation, eldorados du Maghreb francophone ou d’ailleurs et/ou parcs industriels gérés au non d’un paternalisme économique aux motivations ambigües, viennent à perdre de leur attractivité. L’intérêt politique local ne rejoint pas l’intérêt national (ni Européen) dans le second cas comme l’ont montré de nombreux exemples, parmi les plus médiatisés ceux d’un député des Pyrénées en grève de la faim inutile et celui d’une usine du Poitou-Charente. Le partenariat public-privé à la française et les initiatives de politique industrielle autour de pôles nationaux ne suffiront pas, il faut identifier et encourager les acteurs privés et publics encore capables d’être les moteurs d’un civisme économique réaliste, à mettre en oeuvre entre patriotisme véléitaire stérile et engagements internationaux contraignants.
  • des risques de décrochage industriel et technologique : le coup de tonnerre du contrat nucléaire perdu aux Emirats a amené un débat public salutaire sur l’organisation franco-française de la filière, un changement de cap de la biz-diplomatie avec l’engagement du Ministre de l’industrie et une prise de conscience des enjeux de la formation, de l’innovation et de l’excellence technlogique pour la préparation de l’avenir. Pour autant, l’ambition de la coordination européenne est restée au second plan et l’intelligence économique nationale semble plus focalisée, avec des succès relatifs, sur l’espionnage industriel à Boulogne -Billancourt et le piratage informatique à Bercy, au mieux sur le soutien des Länder allemands aux PME exportatrices ou le SBA et la New Export Strategy américains (ne pas rater l’intervention du Président Obama sur le 11 Mars) que sur le benchmarking des stratégies et réalisations des biotech chinoises, des comtech coréennes, des constructeurs automobiles indiens ou … des startups créées par de jeunes français déjà exilés en Asie, dans les Emirats, en Californie ou à Boston, comme environ 2 millions de nos concitoyens dont une infime minorité est expatriée pour motifs purement fiscaux. C’est comme cela qu’on découvre un jour qu’un métro aérien ultra-moderne a été construit par un maître d’oeuvre turc à Dubai en des délais records pendant qu’on regardait, avec ironie en espérant vaguement qu’un tsunami financier ébranlerait le désert comme les îles artificielles, les ouvrier philippins s’activer jour et nuit à construire la tour la plus haute du monde. Ou qu’un Français est en train de créer un petit empire économique quelque part en Asie ou est parvenu au sommet de l’échelle de tel ou tel champion de la Silicon Valley. Rien ne sert de réformer les universités et la recherche si le nerf de la guerre reste mal dirigé ou de s’enthousiasmer devant une usine de batteries en Bretagne, si prometteuse en soit la technologie et si talentueux le créateur, tandis que les pays exportateurs de matières premières construisent des parcs technologiques ultra-modernes ou envisagent la (re)conquête de la lune tandis que les chercheurs français mis en pré-retraite contribuent à la compétitivité des concurrents.

Le déni ne repoussera ni les « mirages » qu’on refusera de regarder, ni les icebergs qu’on préférera ne pas voir émerger (pour ne rien dire des parties encore immergées). Voir  » Guerre économique : la France combien de divisions ?  » paru dés 2007 dans la revue « commerce international ». Si tu ne vas pas à l’iceberg, l’iceberg viendra (vite) à toi : en France, on conteste volontiers le réchauffement climatique et on voudrait ignorer les icebergs émergeant à grande vitesse autour de notre modèle économique supposé protégé par une Europe Maginot à défaut d’un civisme économique dont on n’ose plus guère rêver, mais pendant que nous n’en sommes qu’à l’apéritif de la crise, d’autres se préparent à alimenter des pays désertiques en eau douce avec des glaçons tractés du Groenland … Il faut des capitaines d’industrie courageux, des armateurs financiers visionnaires, des matelots guerriers, un écosystème français de l’entreprise réformé en synergie avec un vrai Small Business Act européen pour la croissance et un pacte pour la compétitivité pas trop émasculé, entre autres. Aussi une ambition moins lestée de corporatismes, de rivalités/réalités institutionnelles et de vieilles idées reçues pour l’exportation, troisième moteur de la croissance, seul dont l’énergie soit renouvelable. Et puis un peu de chance, sans quoi aucun Bonaparte ne pourra éviter le déclin de la Grande Nation, tout au plus ralentir le réchauffement de l’eau de la grenouille sans empêcher le choc du bocal contre l’iceberg.

Sous l’Ancien Régime, Voltaire recommandait, étant moins entendu d’ailleurs en France qu’en Allemagne ou plus à l’Est encore, de cultiver son jardin. Plusieurs révolutions politiques, industrielles et financières (à l’impact très variable selon les pays) plus tard, le dilemme du jardin à la française, à l’anglaise reste d’actualité (bien qu’assez largement arbitré par une Allemagne devenue Grande puissance d’Europe et assez insensible aux péripéties de l’Entente Cordiale, à tel enseigne qu’on pourrait d’ailleurs remplacer le mot « CAC40 » par « entreprises allemandes » dans l’article des Echos sans guère en changer le sens) mais le réchauffement climatique impose de changer quelques habitudes, de renoncer à quelques réflexes conditionnés et de … nettoyer son bocal.

Mieux, d’en sortir … ./.

Crédit : Le Parisien

Renaud Favier  –  www.renaudfavier.com/compétitivité  –  10 Mars 2011

(Article initialement paru dans « C&C : Compétitivité et Croissance Internationale »)

Le bonus : « Les émerging pour les nuls ». Même les Belges, sans gouvernement et dont nous avons coutume de sourire à tort ou à raison, de et à travers, ont compris : il faudrait vraiment croire aux mirages pour ne pas entendre l’iceberg. Mais peut-être qu’eux ne se posent pas trop de questions métaphysiques et parlent Allemand … (Nb que le 10 mars, c’est la Journée Nationale de l’audition, en France, en principe, mais il n’est de pire sourd que celui qui regarde ailleurs parce qu’il n’aime pas l’odeur de la fumée et qu’il y a le feu à la maison, bien entendu ! A bon entendeur …)

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ANNEXE : article paru dans « Les Echos » du 9 Mars 2011

09/03/11 | 07:00 | Guillaume Maujean

Le CAC 40 et les trois pièges du mirage émergent

ECRIT PAR
Guillaume MAUJEAN

Guillaume MAUJEAN  – Chef de service ( TOUS SES ARTICLES )

Quatre-vingt-deux milliards d’euros, 83 % de hausse. Les profits des 40 plus grandes sociétés françaises  (*) vont encore beaucoup faire parler cette semaine. Nos géants affichent une santé presque insolente. Ils sont les seuls à avoir effacé complètement, et aussi vite, les stigmates de la crise, en faisant le dos rond, en restructurant leurs activités et en assainissant leur structure financière. En 2010, une seule société du CAC 40 accuse des pertes – Alcatel-Lucent -et seules cinq – AXA, Bouygues, EDF, Vallourec et Veolia -affichent des profits en repli. Nos mastodontes français se sont désendettés et sont proches de renouer avec la rentabilité d’avant-crise : en 2007, les profits cumulés du CAC 40 avaient atteint le record de 101 milliards d’euros.

Ces chiffres montrent aussi, et surtout, que les grandes entreprises françaises sont totalement ouvertes sur le monde. L’année 2010 s’est caractérisée par une forte asymétrie de la croissance sur le globe, puisque la progression a atteint de 1 à 2 % pour les pays avancés, mais de 6 à 8 %, et même plus dans le cas de la Chine, pour les pays émergents. Cette croissance, les grandes entreprises ont réussi à la capturer. En dix ans, la part des revenus réalisés par les sociétés du CAC 40 dans les pays émergents est passée de 17 à 28 %. Elle dépasse désormais la part des revenus réalisée par ces mêmes entreprises en France puisque celle-ci atteint 24 %.

Aujourd’hui, certains grands groupes de l’Hexagone réalisent déjà la moitié de leur chiffre d’affaires dans les pays émergents à l’instar de Total, Lafarge, Danone ou Vallourec. Et cela ne devrait pas s’arrêter. Car les grandes sociétés françaises concentrent désormais leurs investissements dans ces zones. Michelin a trois nouvelles usines géantes en projet ou en chantier en Inde, au Brésil et en Chine pour 3 milliards d’euros, du jamais-vu dans le groupe. Chez Schneider Electric, la Chine est devenue le deuxième marché, derrière les Etats-Unis, mais devant la France. GDF Suez a clairement mis la priorité sur les investissements dans les émergents avec l’acquisition d’International Power.

On pourrait comme cela multiplier les exemples. La tendance est nette. Selon les analystes, les émergents devraient représenter d’ici à trois-cinq ans plus d’un tiers des chiffres d’affaires et plus de 35 % des résultats du CAC 40. Il y a des raisons de se réjouir de la capacité de nos grands représentants à aller chercher la croissance là où elle se trouve : cela conforte leur ancrage dans la mondialisation, cela assied leur développement et dope leurs résultats. Mais à trop se laisser éblouir par le mirage émergent, le risque est grand de ne plus voir les pièges qui guettent nos acteurs français. Ils sont au nombre de trois.

D’abord, cette diversification internationale masque l’incapacité des autres entreprises françaises – les PME, les entreprises de taille intermédiaire -à se développer en dehors de leurs frontières. Comme le montrait récemment Patrick Artus dans une étude intitulée « Les Mystères du CAC 40 », la France est l’un des rares pays à présenter un tel écart entre ses grandes et ses petites entreprises. Alors qu’en Allemagne les grandes sociétés cotées (sur le DAX) ont une situation et un comportement proche de celui de l’ensemble des entreprises, ce n’est pas du tout le cas de ce côté-ci du Rhin. Et le risque, selon l’économiste, est que l’environnement français – faible croissance, coûts salariaux élevés, fiscalité défavorable, hostilité dans certains cas de l’opinion publique -conduise nos géants à réduire de plus en plus la taille de leurs opérations en France.

Ensuite, le poids croissant de nos grands représentants hexagonaux dans les pays émergents n’est pas sans risques. Nombre de pays (Brésil, Chine, Inde) doivent lutter contre la surchauffe de leur économie et la montée de l’inflation. Les risques ne sont pas nuls que les politiques monétaires et les fluctuations des changes soient mal maîtrisées. Les événements récents au Maghreb et au Moyen-Orient, ainsi qu’en Côte d’Ivoire, sont aussi venus rappeler aux investisseurs que les pays émergents pouvaient se révéler instables sur le plan politique. Lafarge en Egypte, France Télécom en Tunisie, Total en Libye ou la Société Générale en Côte d’Ivoire en font l’expérience actuellement, même si l’impact devrait rester modeste sur leurs comptes. Les déboires de Danone en Chine ou de Carrefour au Brésil rappellent par ailleurs que l’environnement légal et commercial n’est pas toujours sécurisé dans ces pays.

Enfin, les succès internationaux des vedettes du CAC 40 ne doivent pas faire oublier que leurs concurrents les plus féroces seront sans doute à l’avenir… les nouveaux géants émergents. En quelques années, des mastodontes se sont imposés dans presque tous les secteurs, à de rares exceptions près comme la pharmacie ou les technologies médicales : les chinois PetroChina ou ICBC, les brésiliens Petrobras et Vale, les indiens Reliance et Infosys, le russe Gazprom, ainsi que des milliers d’autres noms moins connus du grand public. La nouvelle est presque passée inaperçue au milieu de l’été dernier. Mais, pour la première fois depuis 1999, le Top 10 des entreprises créatrices de valeur, classées par le BCG selon la performance boursière et le dividende sur cinq ans, ne comprenait aucune entreprise européenne ou américaine. La première française était 198 e (Hermès), les dix premières asiatiques. La semaine dernière, des rumeurs faisaient état d’un intérêt du chinois Huawei pour Alcatel-Lucent. La perspective d’une nouvelle bataille boursière, comme celle qui opposa Arcelor et Mittal, n’est peut-être pas très éloignée.

(*) EADS est le dernier à publier ses comptes 2010 ce mercredi.Guillaume Maujean est chef du service Marchés des « Echos »

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