Les uns se félicitent de sa hauteur de vue ; d’autres questionnent son silence sur les primaires EELV ; d’autres enfin auraient préféré un plus net ancrage à gauche. Mais son cap est mis vers une nouvelle société écologique et sociale. Au ralenti, voire à reculons ? Autrement ..
www.2012hulot.fr est opérationnel. C’est un petit pas pour l’écologie, bien loin du but de 2012, mais c’est un grand saut dans le bain politique pour Nicolas Hulot. On peut penser que la montagne a accouché d’une souris … verte
On pourrait reprocher à Nicolas Hulot un départ un peu laborieux et un discours terne, un peu attrape-tout, des PME aux jeunes en passant par l’agriculture. Mais les inconditionnels de Nicolas Hulot louent la « hauteur de vue » qui témoigne de la transformation de l’animateur TV parapentiste en homme politique ayant pris son envol.
On peut aussi suspecter que le discours a été écrit par les mêmes « plumes » et conseils en com que ceux des autres politiciens : dont acte, c’est la règle du jeu au 21ème siècle, le changement ne se gagnera pas avec des tracts en papier recyclé sur les marchés bio.
Que la dynamique Hulot prenne suffisamment vite et fort pour lui permettre de jouer solo ou de choisir ses alliances n’est pas certain mais il a habilement pris date sans exclure aucune option, même si on sent mal une alliance très à droite (maladroite ?).
Il aurait pu surfer sur Fukushima et la jouer un peu plus « syndrome du Titanic » pour faire plus d’audimat mais probablement ses ennemis lui auraient-ils alors facilement reproché de ne pas être assez proche de la France de terrain, comme à DSK.
Il aurait pu laisser entendre moins clairement qu’il ne croyait pas à une victoire en 2012 pour attirer plus d’abstentionnistes mais probablement tous ses adversaires lui auraient-ils facilement reproché d’être un doux rêveur plus qu’un rival considérable.
Il aurait pu dévoiler plus précisément sa vision des contours de l’écologie sociale mais il se serait exposé aux tirs croisés de « Mamériens » allergiques à la social-écologie fabiusienne, d’EELVistes radicaux et/ou opportunistes et du troupeau d’éléphants du PS.
Il aurait pu accepter un dialogue avec les journalistes mais ç’aurait été prêter le flanc à des questions téléguidées ou hostiles ou dangereuses ou tout à la fois, risquer de donner du grain à moudre à ses adversaires sans avoir grand chose à y gagner.
Il aurait pu faire des erreurs en prenant plus de risques, en manquant de patience, en ne s’en tenant pas à un agenda dont il a tout intérêt à garder la maîtrise, mais savoir garder son sang-froid et jouer selon son propre tempo est un talent indispensable en politique.
On peut regretter un certain manque de naturel pour un « Vert » et avoir la nostalgie d’un temps où de fortes paroles dans un micro londonien pouvaient inverser le vent de l’histoire mais le climat a changé, c’est d’ailleurs un peu pour cela qu’il se présente.
C’est peut-être une tortue verte dont la montagne a accouché. Les lièvres qui comptent décoller tard devraient relire La Fontaine, d’autant plus qu’une tortue qui nage sous l’eau peut accomplir des trajets considérables, vite et sans se montrer.
Le présentateur TV a manqué de glamour ; le candidat est peut-être très compétitif.
Renaud Favier – 13 avril 2011 – http://www.renaudfavier.com
Le bonus : quelques twits du jour, avant, pendant et après le discours de Nicolas Hulot





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