Il y a quelques mois, « nous savons » semblait si confiant chez notre grand con-structueur « national » qu’on a failli y croire. Après Abidjan, Fukushima, le Sofitel, Athènes, E-coli, le jasmin, les petits hommes aux ver(t)s incertains … la vérité si je mens, on ne sait plus que croire.
On sent bien qu’on ne peut pas croire à tout que qu’on nous raconte.
Faut-il croire les communicants des fabricants de bagnoles ? On a bien voulu faire semblant de croire que le tout-électrique plus ou moins diesel sauverait l’humanité malgré la disparition des cabriolets italiens décents (et les nucléocrates diplômés des mêmes écoles que les autocrates de toutes marques réputées nationales) et que le « micro-hybride » était autre chose que d’arrêter son moteur au feu rouge ou pour acheter le pain (hallucinant le nombre de crétins en diesel qui croient encore qu’il faut laisser le moteur tourner pendant qu’on fait la queue à la boulangerie, il faudrait quand même s’occuper du contenu du permis de conduire un jour plutôt que de laisser rançonner les djeuns à coup d’heures de conduite à 6 sur le siège arrière). Et penser que les 4-4 diesel à siège en cuir et GPS branché sur Genève ou Luxembourg aideraient pour l’emploi des jeunes malgré les délocalisations. On a bien voulu croire ça parce que c’était le Salon de l’Auto « Mondial » de Paris et qu’il ne faut pas désespérer Billancourt ni les conseillers en communication plus ou moins politique ni les syndicats étudiants et autres zélecteurs. Mais depuis qu’on est (re)passé à côté de l’Ile Séguin et qu’on a (re)vu la baleine échouée au milieu de la rivière avec le ventre ouvert et les os cassés qui dépassent derrière le dérisoire petit arc de triomphe resté debout pour rappeler un passé plus glorieux, on a comme un coup de blues, comme une nostalgie du temps des 4L et de la Régie, comme un souvenir d’un coeur de République qui battait plus juste.
Les petits (arché)hommes verts ? On a voulu rêver que la justice de combat au bras de l’audimat responsable regardant Solar Impulse s’envoler au-dessus des patriotismes d’opérette au Bourget serait la formule gagnante pour une écologie de progrès après les pschitt grenelliens et autres tartufos aux lourdes ambitions sénatoriales ou pires. Mais la martingale Hulot-Joly a fait long feu sous les assauts (seaux ? sots ?) de médiocres recettes d’apparatchiks et du militantisme verrouge aux carottes Vichy.
Ces messieurs-dames de Météo-France ? On aurait bien voulu les aider, les presque SDF après la vente forcée de leur datcha parisienne (avertissement sans trop de frais mais bientôt il faudra vendre Bercy comme le PSG et mettre l’Elysée en concession comme les autoroutes), mais entre les nuages égarés de Fukushima (pas dans l’autre hémisphère quand même, ça c’est la géographie « à la EELV ») et la sécheresse « à la 1976 » dont ils nous rebattent les oreilles malgré les orages en oubliant juste de préciser qu’un petit déficit de pluie serait moins préoccupant si on ne gaspillait pas 100 ou 200 litres d’eau par jour pour se doucher au paraben en améliorant les dividendes aux actionnaires étranges des vendeurs d’eau et encore quelques centaines de litre en arrosage de maïs pour abreuver les boeufs dégustés par d’autres qui subventionnent on préfère ne pas savoir qui parce qu’entre les fabricants d’hormones, les viandards industriels et les lobbyistes notre coeur tangue. En tout cas, c’est difficile de ne pas leur préférer la jolie Canadienne de chez Denisot.
Les zéconomistes ? On voudrait les aider à arrêter le Prozac en leur disant qu’on les aime, nos éconoliques anonymes qui commentent les vagues des marchés encore plus approximativement que leurs collègues de la météo (ils ont fait les mêmes écoles et fréquent les mêmes happy hours, ceci explique probablement en partie cela), les déconomistes qui lisent dans les entrailles du programme de TV Bloomberg sans enlever leurs lunettes noires parce qu’ils ont les yeux rouges de ce qu’ils fument et cernés des soirées sponsorisées au casino de Deauville où ils s’échangent tuyaux et mauvaises vannes, ces fils de la vérité des chiffres révélés par Saint DSK (ils ont aussi les évangiles de la rue Saint Dominique, mais c’est encore plus loin de toute vérité, et les rapports du FMI mais comme c’est en anglais, il préfèrent l’horoscope des journaux gratuits) …
Tristane ? « Si non e vero, e bene trovato » mais ça commence à bien faire les aller-retours du feuilleton du Sofitel, il faut respecter la présomption d’innocence et ce n’est pas parce qu’on a plus de sympathie pour les femmes, fussent-elles de ménage pas trop gâtées par la vie ou jolies journalistes des beaux quartiers, que pour les gloutons de pâtes aux truffes qu’il faut contribuer à propager des vilaines rumeurs sur tel ou telle hiérarque du #PS, surtout qu’on n’est jamais bien sûr de la vérité, c’est comme pour cette affaire dont parlait Luc Ferry avant d’être envoyé en camp de rééducation, et bien finalement ce n’est peut-être pas celui auquel on pensait tous dont l’anguille frétille sous roche, comme quoi, même le microcosme peut se tromper et heureusement qu’on a inventé le non-lieu et autres prodiges de la justice à la française que le monde entier nous envie.
Les vieux zoms politiques professionnels ? Joker ! Surtout qu’on ne sait même pas qui est vraiment candidat pour la présidentielle 2012 à part celles et ceux qui font le buzz pour préparer les législatives ou s’échauffer pour 2017.
Les nouveaux des classes primaires de la politique française ? Über-Joker, on n’a encore vu que la seconde division de Solférino (PS2 et ses seaux (sots ?) d’épluchures) mais PS1 promet déjà d’être encore bien plus riche en torrents de boules puantes, ça promet pour 2017 et plus si affinités. Leur demander la vérité, ce serait comme consulter les nucléocrates sur Fukushima ou les solfériniens sur l’affaire DSK.
La Cour (des comptes) ? Et pourquoi on la croirait plus que les zotres juste à cause du prestige de l’uniforme (by ze way, s’ils pouvaient arrêter de massacrer des hermines, voire s’habiller un poil plus contemporain, les djeuns les regarderaient peut-être un peu plus à la TV nos Eliot Ness de la rue Cambon) ? Et puis quel numéro de téléphone, la Cour ? Mais de toute façon, comme on ne l’écoute pas et qu’on ne lit pas ses rapports, ce serait un peu jésuite d’y croire, non ?
Reste Dieu, mais à quel saint se vouer ? Pascal ?
« Quand on voit ce qu’on voit, qu’on entend ce qu’on entend et qu’on sait ce qu’on sait, on a rudement raison de penser ce qu’on pense » (proverbe vaudois).
Et maintenant, « Donne un cheval rapide à celui qui dit la vérité, il en aura besoin » (proverbe afghan).
Renaud Favier – 10 juillet 2011 – http://www.renaudfavier.com – Net-Land-Art
Le bonus : « Attention, ça pourrait changer« , comme quoi Bardot ne dit pas que des âneries.
C’est fini pour aujourd’hui parce que « La vérité, c’est qu’il n’y a pas de vérité (y compris celle-ci) », devise shadok.








