L’espace-temps est relatif : jeudi, les verts à l’Ouest ont pris un coup de soleil d’été et les roses commencent à flétrir un peu partout après leurs feux d’artifice. Hier à Paris, c’est l’hiver pour l’hommage national aux morts en Afghanistan par les bleus, en noir aux Invalides.

Les hommages et discours (en direct technicolor) sont ce qu'ils étaient (au temps du ciné muet) mais beaucoup de Résistants et autres Justes n'en pensent pas moins en silence, généralement sous la pluie, en toutes saisons
Et maintenant on nous dit que le maillot jaune pourrait se couvrir de blanc dans les Alpes aussi vite qu’une figure du PS se couvre d’opprobre à New-York, de ridicule en Avignon ou de dignité outragée au téléphone. Alors profitons du sourire jaune tant qu’il dure, ça console de pas mal de truc gris à commencer par cette météo chaffouine. Et suivons le « contre la montre » pour savoir qui défilera en tête aux Champs-Elysées en 2011, en attendant la neige 2012.
Pluie de Novembre, Noël en Décembre (et élections sans beaucoup attendre), dit l’adage. En tout cas, il pleut au Nord et il neige sur le Galibier et ça pourrait favoriser ce maillot jaune français dont les armes déjà montrées dans divers défilés sont supposées par les médias et autres zexperts en sondages un peu moins puissantes que celles de ses opposants pour le combat quand ça va vraiment monter et que l’Espagnol ombrageux et l’Australien rustique vont sortir les chevaux sans trop demander à personne s’il faut être binational pour défiler sur les Champs (pour les frères hollandais, ça a l’air mort mais il ne faut pas les enterrer avant le Galibier, quand même). Mais ensuite si celui qui est supposé champion du monde du contre la montre (en tout cas, la photo du champion du contre le montre de la politique française, au Futuroscope hier, elle restera dans les annales) rate son échappée, comme celui qui aurait été grand favori sans un incident de parcours critiqué par la justice est qui est coincé à faire du Twitter depuis les Etats-Unis comme un simple amateur dopé aux pâtes aux truffes, tout devient possible. Le cyclisme est un humanisme réalisme et seule la victoire est belle, surtout à Paris.
Mais revenons un instant en Juillet automne. Les pacifistes irréductibles et autres bileux opposants à tout, au Général et au Président du moment en particulier, ne rateront pas l’occasion de critiquer dans le poste le bilan carbone du voyage présidentiel, probablement pas fait en bicyclette solaire, depuis la Riviera jusqu’aux Invalides alors qu’il n’y avait guère urgence et qu’on aurait probablement pu attendre encore quelques morts et le vrai 11 Novembre pour ce magnifique discours aux accents de 14-18 et ces douleurs sincères et chargées de forts symboles républicains mais peut-être pas assez muettes. Mais un geste présidentiel et de fortes paroles citoyennes étaient probablement devenus indispensables après la création de ce climat pourri par une danse de la pluie contestable au pic-nic du 14 juillet et les chansons trop fausses de la caravane des pleureuses qui s’amusent en attendant la Rochelle, du concert de la Tour Eiffel au festival d’Avignon. Le Vel’ d’Hiv’ a été un peu oublié dans cette tempête médiatique malgré Simone Veil et Delanoë mais les caméras ne peuvent pas être partout et les candidats ne peuvent pas brûler tout le stock de carbone fossile pour un ciel qui peut attendre, surtout quand il fait beau (Baux ?) en Provence et moche à Paris. Dont acte, rideau, les morts sont honorés, il le fallait pour les familles et pour une certaine idée de la République qui se souvient mieux comme ça qu’on ne meurt pas que de vieillesse et/ou d’abandon selon qu’on est chien, misérable ou les deux, d’overdose de ceci ou cela selon ses mauvais goûts et ses moyens, dans une rixe ou sur un malentendu dans telle ou telle zone de non-droit selon ses fréquentations et son moyens de transport, ou assassiné sur la route ou ailleurs selon les limites qu’on dépasse. Et qu’une des raisons pour lesquelles l’armée défile le 14 juillet c’est parce que si elle ne s’était pas rangée du côté de la Révolution et de la République il y a 200 ans et des brouettes puis rassemblée derrière de Gaulle après sa plus belle déculotéee et quelques doutes métaphysiques, et puis aussi derrière Bonaparte qui n’étais déjà plus trop impérial mais restait Napoléon sur la bonne route à Grenoble, on aurait une sanisette avec une pub en gothique pour les sonotones ou un slogan en soviétique pour les lendemains d’hier qui chantent à la place de l’Arc de Triomphe et le coin ne s’appellerait probablement pas Charles de Gaulle, ni même République, Liberté, Justice ou Paix ou tout autre mot du même genre qu’il est toujours agréable d’entendre et de pouvoir placer à haute voix même quand le ciel est gris et la musique mauvaise. Bien sûr, finalement, on préfèrerait peut-être une cabine de Paris Plage à la place de la flamme d’un soldat qu’on n’a même pas connu, ou alors un BBQ public pour se réchauffer et faire griller les saucisses pour la fête citoyenne 2.0 ou le banquet républicain 2012. Chacun ses goûts, moi je préfère les photos de Marilyn avant-hier à sa statue d’aujourd’hui à Chicago (avec culotte à dentelles, probablement sponsorisée par une marque de lessive ou de tampons hygiéniques, pour les photos de touristes) et tant qu’à apprécier les belles âmes à l’ADN un peu étranger fourvoyées en politique française tendance Internationale et qui faiblissent un peu sur leurs vieux jours, surtout de la tête, mais c’est normal même si on n’est pas chanteur de Mexico comme dirait Audiard, je préfère celles qui ont une (et si possible vrais 51% mais c’est une autre histoire) belle voix et qui jouent autre chose que des rôles de doublures opportunistes dans des court-métrages d’avant le film des plus ou moins … primaires ? Le bon mot reste à inventer, attendons d’avoir vu les abracadabrantesqueries des ceusses de la caravane et, qui sait, peut-être le retour de la star prodigue partie faire carrière en Amérique pour manger de meilleures tartuffes truffes.
« Mourir, la belle affaire, mais vieillir … » disait approximativement quelqu’un. Un étranger pas né en France et pas bien patriote comme il faut, probablement, mais peu importe, ce n’est pas quelqu’un d’éligible en 2012 de toute façon.
Vieillir … déjà les anciens combattants de 68 sortis en caravane s’indigner médiatiquement et baby-boomer contre le racisme pour le 14 juillet yoyottent en demandant des jouets de Noël pacifistes (à Noël, les mêmes exigent qu’on enlève les guirlandes parce que c’est du nucléaire, qu’on enlève le sapin pour planter un arbre de la paix dans le Larzac, qu’on jette des épluchures parce que le Père-Noël est une ordure). Finalement, on était tristes à la mort de Marilyn mais quand on voit Joly ou Bardot à 60 berges, on se dit que les vieilles gloires télévisuelles des années Rintintin feraient mieux de quitter les plateaux médias avant de tourner trop Rantanplan. N’est pas Belmondo qui veut et d’ailleurs, à Cannes il était plus émouvant come souvenir que convaincant comme acteur et hier dans « Le Professionnel », tout le monde avait l’air de trouver très normal qu’il se fasse descendre pour raison d’état après avoir bêtement confondu justice et morale. En tout cas, comme le film était quand même assez poussif à part la musique de la pub pour croquettes de chien (qui forçait à repenser à ce pauvre clébard SPA malchanceux condamné à mort parce qu’une môme ne savait pas ce qu’était un chien et qu’un parent a toujours raison d’être en colère quand son enfant est tué ou même juste très blessé, quelle que soit la guerre, mais c’est une autre histoire, ou pas, et il va falloir que j’arrête d’écrire sur ça parce que les répétions c’est comme des discours de politicien limite Alzheimer -un congrès a lieu aujourd’hui à Paris, de nouvelles avancées contre la malaidie sont annoncées-, ça me déprime et ça agace un lecteur prof qui trouve que je fais trop de répétitions en plus de pas dire assez que la caravane du PS c’est « for-mi-da-bleu » pour les djeuns de tous âges et que les manipulations de l’opinion par la gauche c’est mieux que celles de la droite parce que le monopole du coeur c’est eux qui l’ont et bla bla la prêchi prêcha comme c’est écrit dans le programme commun pour les élections de 1974). Si j’osais et si je ne craignais pas de choquer un peu au lendemain des Invalides, je lui proposerai, à « Prof » et aux autres nains, d’arrêter de se déguiser tellement mal en Blanche-Neige que même lui ne croit plus aux éléments de langage qu’il écrit pour sa copine élue sur un malentendu, et de jeter un oeil à cet excellent film des années 90 avec Dustin Hoffman malheureusement encore plus crédible que dans Rain Main et Robert de Niro hélas encore plus convaincant que dans Voyage au Bout de l’Enfer ou Raisons d’Etat. « Des Hommes d’Influence », ça s’appelle en français, « Wag the Dog » en V.O., et on le trouve chez tous les vendeurs de DVD, probablement même en téléchargement légal.
En attendant la neige, que les « Pères-Noël » profitent du mauvais temps pour chanter dans les rues, c’est de bonne guerre, il faut faire feu de tout bois pour faire bouillir la marmite en période de crise et c’est plutôt une bonne intiative des intermittents du spectacle politique d’essayer de faire leur nombre de jours pour soulager les comptes de leur régime spécial à eux dés qu’un petit casting, même une toute petite primaire insignifiante (fiente ?), se présente, même si en principe la campagne électorale n’est pas officiellement lancée et si on pourrait préférer qu’ils s’occupent de nettoyer après le leur concert électoral du Troca plutôt que de téléphoner depuis une terrasse provençale pour s’indigner que Fillon fasse son boulot et file une baffe virtuelle à une provocatrice anti-militariste tout droit sortie des manifs « Nein Danke » des années 70. De toute façon, le Père Noël, à part quelques militants restés très verts, on sait à quoi s’en tenir depuis les années 80, et même depuis toujours dés l’école primaire, en général, mais tout le monde n’a pas la même idée des primaires et tous les vainqueurs n’ont pas le certif’.
L’été n’est plus ce qu’il était, les temps sont flous chanterait Dutronc s’il n’était pas depuis longtemps à la retraite comme tout le monde en Corse comme tous ceux qui ont les moyens de reconstruire leur baraque à chaque fois qu’un malentendu fait tomber une chataigne sur un âne. Anyway, Marylin, elle est plus belle dans ses vieux films que sur cette place de Chicago ou sa statue de 8 mètres en acier sert de publicité à la ville et de coin-photo pour les touristes trop contents de ce qui sera LA photo de leurs vacances 2011, sous la jupe avec vue sur sa culotte, en attendant que l’an prochain on propose une statue de Sharon Stone pour leurs basic instincts …
Urnes au balcon, jeu de … la guerre, qu’elle soit militaire, économique ou politique, quelle connerie disait quelqu’un qui savait mieux que moi de quoi il parlait. Et comme disait Churchill qui était un genre d’exception qui confirme la règle politique éternelle selon laquelle il ne faut pas faire la guerre si on ne sait pas faire passer des défaites pour des victoires, des collaborations pour des Résistances parfois, des couleuvres par tous les orifices à peu près tout le temps étant rappelé que « la vérité est la première victime de toute guerre » comme il aimait dire pour déstabiliser les intellectuels engagés et autres photographes du Parti, qui se sont bien vengés en lui piquant son cigare.
Mais il faut savoir arrêter une guerre une mauvaise plaisanterie, l’humour noir ne fait pas des beaux vieillards heureux : Coluche, Le Luron et Desproges sont morts à peine plus vieux que Kennedy et Marilyn, pas vraiment avec le sourire, et quand on survit, c’est pire, regardez le gars dont on a oublié le nom qui faisait des blagues méchantes à la télé avec Ardisson ou son clône qui riait comme une hyène avec un lardu sympa par contraste et qui a été viré d’Europe 1 ou d’une autre radio du genre qu’on n’écoute plus depuis la libération de la FM et qu’il y a BFM quand on doit bosser et FIP ou le Mouv’ quand on est libre, je sais plus, et qui est obligé maintenant de mettre des lunettes de Michou pour être invité 10 minutes à montrer son bronzage au botox à la TV (et faire deux ou trois vannes de potache mais plutôt drôles dans le genre « la bande à Ruquier en direct », il faut reconnaître, sur le curé joueur de rugby interviewé par la blonde de permanence -la permanente blonde ?- de Canal pendant les vacances de Denisot qui, by ze way, vieillit très bien, lui, un peu genre gentille mamie souriante en bout de table mais avec son air de Sacha Distel 2.0, il claque la bise à Lady Gaga et fait la nique à l’autre gentil qui invite Bernadette Chirac à Vivement Dimanche pour faire de l’audimat dans les hospice et de la pub pour l’UMP les défibrilateurs) ou Bedos que même son fils est déjà un vieux comédien aigri qui doit dire « cacaprout » pour que la caméra passe 3 secondes sur ses beaux yeux de chien un peu battu, et l’autre dont on a aussi déjà oublié le nom et qui lui aussi a été viré d’une radio qu’on n’écoute plus depuis des siècles sauf dans les instituts de sondages politiques obligés mais c’est parce que c’est leurs derniers clients, les radios qui appartiennent à des candidats qui ont besoin et les moyens de s’acheter des sondages alors ils sont un peu forcés de faire semblant de s’intéresser à ce qu’on raconte à la TSF (ou à l’ORTF qui ne passe même plus Dr House le mardi pendant les vacances, tout fout l’camp !), et bien l’autre en question qui avait été lourdé pour avoir énervé Saint-Dominique -le gros qui est à l’hôtel en général, pas la rue qui n’est pas au camping, en général- avant la saison des épluchures (by the way, on en parle un peu moins à la TV, du PS -Priape du Sofitel- depuis qu’il y a les blagues carambar de Mammie, DJ Harlem va devoir faire péter un tube genre le gars qui fait des teufs à Ibiza dont on n’a jamais su le nom mais il s’en fout, pas essayer un comeback lourdingue de Yannick -Noah, le vieux de Roland Garros quand Brejnev était encore un peu vivant, pas Jadot l’ancien de Greenpeace quand les écolos s’occupaient déjà plus des baleines terrestres et autres missiles que des ours blancs, lui il est à la cool à la retraite à Bruxelles et il passe ses vacances à pousser la chaise de Mammie les Carambars dans les orties, ça lui suffit pour se marrer, il a l’humour encore très vert- entre deux bals des pompiers) il a pas la tête d’un gars heureux quand on va le voir à son one-man-show ou qu’il est autorisé à passer 3 minutes à la TV pour donner un coup de jeune avec ses poils de seulement 3 jours à la séquence « vieilles barbes » sur la chaine dont les abonnés qui ont commencé jeunes commencent à être sérieusement retraités mais qui est payée pour que ces vieux djeuns échappent un moment au spleen de Radio Nostalgie alors c’est normal qu’ils n’invitent pas trop des humoristes trop noirs, qu’ils proposent un peu d’acides pour ménagers de moins de 50 ans mais aillent finalement plutôt vers plus drôle sur la durée (pas Ladurée, ça c’est des croquettes pour les vieux et les touristes) même s’ils n’osent pas encore le genre Canteloup ou Gerra qui de toute façon ont d’autres choses à faire, du cheval pour l’un et des Lucky Luke pour l’autre, parce c’est quand même plus fun que les grognements de Dalton et que ça permet de durer plus longtemps que les 37 lignes de la dernière fois sans même la blague sur le vieil indien pêcheur qui est trop bonne mais serait trop longue pour aujourd’hui.
Vivement la blague de l’indien ; Paris Plage ; le réchauffement climatique ; 2012 demain !
Renaud Favier – renaudfavier.com – en avant la musique ! – 20 Juillet 2011
Ps : Chouette, Emmanuelli a démissionné ! Zut, c’est l’autre, pas le bon (façon de parler), l’expert en « non-doigt » à une certaine idée de la République qui était haut gradé quand il était jeune. A toutes fins utiles, ce serait quand même une bonne idée de lui apprendre à faire un doigt poliment comme tout le monde qui ne veut pas juste provoquer pour les primaires et plus si affnités. Simplement à faire comme Angela et Dimitri, on vit aussi bien la main et ça veut dire la même chose, peut-être aux mêmes gens d’ailleurs, mais ça choque moins, va savoir pourquoi, peut être parce qu’eux ils savent mieux que d’autres que certains gestes bras haut un peu vulgaires ne se font pas quand il neige, pas à la saison du vélo, pas près du vélodrôme …










