Kukuriku ! Elections sereines et victoire d’un centre pas trop gauche en Social-Démo-Croatie. Rafraîchissante alternance au coeur de l’Europe nouvelle entre piaillement de Miss maquillées (France 1, France 2, Norvège ?) à Paris et cris de coqs rouges et noirs à Moscou.
Une hirondelle ne fait pas le printemps, surtout que c’est quand même sérieusement l’automne avec surveillance négative vers l’hiver (l’hier ?), en Europe. La victoire d’une certaine idée de la social-démocratie dans un pays méditerranéen du coeur du continent, encore en guerre civile il y a peu d’années (ce qui l’a peut être sauvé du tsunami des fonds structurels d’une Europe toxique qui distribuait l’argent de ses citoyens électeurs contribuables et de leurs enfants en Grèce ou ailleurs, comme les dealers offrent de la drogue aux mômes pour « verrouiller » de nouveau clients et s’assurer la dépendance des jeunes) ne cache, ni les ambiguïtés d’une certaine idée de la Russie un peu plus à l’Est, ni les incertitudes d’une certaine odeur du jasmin un peu plus au Sud, ni les vicissitudes d’une certaine idéologie du couple franco-allemand à l’Ouest. Et pourtant, elle tourne (se ? nous ?) dirait la Croatie qui sait que la terre n’est pas plate et qui a d’autres priorités que de s’auto-disputailler sur l’existence du Père Noël ou l’avenir des vieilles lunes.
Alors bien sûr, les euro-sceptiques diront que c’est facile d’être un pays raisonnable quand on a coupé la Yougoslavie en 3 ou 4 morceaux en fonction des goûts et des couleurs et pas mal de citoyens en encore plus de morceaux, toujours en fonction des goûts et des couleurs, avant d’organiser les élections. Un peu comme si en France en 45 on avait rassemblé les pro-allemands d’un côté en leur laissant le Nord-Est, les pro-anglais de l’autre en leur passant un gros bout de Nord Ouest, les douteux et mafieux d’un troisième en les envoyant au Sud-Est (ça, ça s’est fait tout seul, d’ailleurs) : le Sud-Ouest serait peut-être devenu un modèle de démocratie sereine basée à Bordeaux plutôt qu’à Vichy et autres Saintes Chapelles aux girouettes orientées par les vents, une nouvelle société tournée vers l’avenir avec Chaban, puis Juppé, Président. Cela aurait pu marcher si Paris avait été dynamitée et si on avait pu construire une capitale fédérale genre Brasilia, même si ç’aurait été mauvais pour le tourisme et ça aurait fait baisser l’attractivité de Science Po. Hélas, plein de fois hélas, entre von Choltitz, Yalta et de Gaulle, Paris n’a pas brûlé autant que l’Amazonie et pas mal de collabos et sympathisants sont restés assis sur leurs chaises des bons arrondissements plutôt que de partir au Brésil au ailleurs, mais d’un autre côté, ce n’est pas un modèle de civilisation très désirable que celui où l’on brûle tout y compris les gens et les forêts et ça peut très mal tourner quand on épure à tort et à travers et que des citoyens électeurs très respectables, voire notables, votent n’importe quoi parce que c’est la crise, parce qu’ils ont peur, parce qu’ils sont jaloux ou envieux, parce qu’ils regardent trop la télé et écoutent trop de bouillie pour chiens, parce qu’ils croient ce qui est écrit dans les pires journaux ou sur les plus médiocres sites internet, whatever works. Heureusement pour une certaine idée de l’Europe, il y eut Adenauer, Willy Brandt, Helmut Schmidt, Helmut Kohl, Gerard Schroeder, et il y a Angela Merkel et le Bundestag. Alors, même si on ne sait pas encore bien ce qu’en pense la Croatie nouvelle de ces Allemands qui gagnent généralement au foot sauf quand on joue en France et que Thuram qui ne marque jamais plante deux buts extra-terrestres contre la Croatie, on peut (se) dire que l’anti-germanisme primaire n’est pas un humanisme et que c’est quand même curieux chez les lapin-crétins gaulois qui n’ont même pas tous réussi à sortir dans les grands corps (Montebourg a même raté le concours d’entrée de l’ENA, c’était le politicien professionnel autodidacte de campagne alibi pour les primaires #PS), ce besoin de faire de grandes phrases germanophobes 60 ans après la fin de la guerre (perdue, on les perd toutes au pays d’Audiard, ça nous rendrait presque sympathiques si ne faisait pas semblant d’avoir gagné et si on lisait les prix Goncourt qui trainent sur la table basse du salon plutôt que de donner des leçons gratuites d’art de la guerre et autres lignes Maginot, y compris économiques, au monde entier tout le temps) et juste au moment ou Guy Mollet va essayer de prendre l’air au SPD comme d’autres cigales prennent l’air des montagnes suisses dans les stations de ski chics ou celui des campagnes française sur les toits de centrales nucléaires.
Parce que couler la flotte se tirer des balles dans les pieds, ou les tirer dans celles de nos propres soldats, même en guerre juste économique mondiale ou politique nationale, c’est une curieuse idée de la victoire.
Il vaudrait mieux savoir lire le présent et regarder l’Histoire dans les yeux, comme et avec les Allemands.
Regarder vers l’avenir, aussi, surtout, comme et avec les Allemands, aussi. Parce qu’il vaut mieux avoir partiellement raison avec Kennedy ou Obama, et l’Allemagne ou son Bundestag, que tout le temps tort avec le dernier (conseiller ? Président ?) régional de l’étape du Tour de France qui promet des brioches quand on n’a plus de pain, 35 heures payées 39 quand on a fermé les usines, ou plus lapin crétin encore en fonction des élements de langage écrits par les communicants en … Porsche pour des notables politiques en Audi et des citoyens téléspectateurs en Mercedes ou BMW s’ils ont des avantages acquis (genre salaires pas réduits à l’Assemblée Nationale même que ça en ferait pleurer une ministre italienne si elle le savait, billets SNCF et timbres à prix d’amis ou chalet à la montagne appartement à la Chevènement), en VW s’ils sont juste normalement assistés, en Adidas ou Puma s’ils sont jeunes et/ou indignés, ce qui devrait pourtant les inspirer à penser, dire et écrire un peu moins n’importe quoi en général, de l’Allemagne en particulier.
En Croatie, on ne doit pas s’intéresser beaucoup aux grandes batailles d’Eva Joly contre l’un ou l’autre des Besson, à la lutte finale de Miss Prestige National (et son accent de danseuse de flamenco du Sud Ouest, mais c’est une autres histoire, ou pas) en voie de disparition contre Miss TF1 et ses jolis cheveux rouges, au nouvel échec du Concorde Rafale, en Suisse cette fois et même pas contre des émergents affamés aux moeurs contestables ou des émergés dominateurs au rouleau compresseur invincible, juste contre un petit vieux pays industriel d’Europe même pas aidé par l’Euro mais qui propose de fabriquer ce dont le client a besoin et qu’il peut s’offrir pour Noël, ce qui est assez sage. Quant aux éternuements atermoiements de la gauche sectaire de Solférino dans le verre d’eau (de Hauts ?) de Seine, plus ou moins potable, et à la constitution besogneuse de l’équipe de campagne de Guy Mollet ; DSK ; François Hollande avec des ralliements qui feraient sourire si l’humour n’était pas inabordable ces jours-ci, genre Sandrine Mazetier, députée parisienne à l’envergure internationale restée modeste après un mandat transparent malgré un poste tremplin de secrétaire nationale de quelque chose au PS, ex-suppléante d’une verte même pas élue en 2002, ex-DSKiste élue en 2007, ex-Aubryste mi-2011, ex-? qui rejoint en faisant klaxonner ses communicants le bataillon des experts en dépenses publiques adjoints et sous-adjoints de Cahuzac de l’armée mexicaine #PS dans le secret espoir murmuré très fort, comme tout ce monde d’un retour de DSK, d’un maroquin ou autres trophée en cas de changement en 2012. La Croatie (se ? nous ?) dirait que la France n’est pas un pays sérieux, si elle osait paraphraser Mongénéral qui confirma exceptionnellement la règle d’or interdisant les déficit lapins crétins ; les sites au Sofitel ou au Carlton garnies avec pâtes aux truffes ; les promesses délirantes ; le politiciannisme étroit d’esprit ; les petites ambitions médiocres ; les discours irresponsables (sauf au Québec encore que ça se discute) ; les parachutistes à Paris d’être prophète en son pays.
Paris le mérite vaut (veau ?) bien.
©2011 Renaud Favier – renaudfavier.com – musique ! – 5 décembre 2011
PS : pour l’adhésion de la Croatie en 2013, pas la peine de s’énerver tout de suite, tout le monde est d’accord en Europe, c’est d’ailleurs peut-être le seul truc sur lequel on est d’accord en ce moment, et il suffira d’un référendum national réussi en juillet-août 2013 pour valider la signature du traité d’adhésion qui aura en principe été signé autour du 1er juillet. Du moment qu’il y a encore une Europe et des traités mi-2013, ça devrait être « les doigts dans le nez » et ça ferait super plaisir que, pour une fois, des Européens qui ont de (très) jolies plages sur la Méditerranée ne mettent pas le Club sens dessus dessous (c’est comme ça que Molière l’écrivait, mais avec la réforme de l’orthographe et la baisse du cours de l’autorité à l’école, maintenant tout se discute).
C’est fini pour aujourd’hui parce qu’il y a haute cour budgétaire cours d’allemand pour comprendre les publicité pour les voitures à la TV.
En Croatie, ça twitte pas mal même si des fois les twittos se trompent un peu entre Zagreb et d’autres capitales de pays de l’ex-Yougolsavie un peu comme un-candidat à la présidentielle française américaine 2012 trompait pas mal de monde se trompait pas mal sur la géographie du monde.
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Renaud Favier : Café du matin à Paris 
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