On a été bluffé par Fukushima, à Moscou, parce que c’est une belle tentative de reprise du record du monde du cauchemar nucléaire par les Japonais. Mais Greenpeace à Nogent et le match Duflot-Besson sur Twitter, ça mérite le prix (Groucho) Marx de la bonne blague atomique.
Parce qu’à Moscou, quand on envoit des agents spéciaux, c’est pour libérer la Tchétchénie ou l’Afghanistan, selon la saison, ou au moins pour arrêter les nuages de Tchernobyl avant que la Pravda annonce qu’ils n’arriveront pas en France, pas pour visiter un site industriel fermé la nuit ou aller récupérer des djeuns coincés sur un toit avec leur iPhone.
Et depuis 007 on sait que ce n’est pas parce qu’une (superbe, forcément sublime, ça détonne dans le PEF – Paysage Ecologique Français) James Bond Girl passe à l’écran devant un jolie paysage avec une bonne chanson bien chantée que le monde va changer demain.
Quant au Service Secret de sa Majesté, on est attaché aux traditions et à la rigueur austère chez les Camarades et on n’a pas trop de tolérance pour la dissidence, alors tant qu’à devoir collaborer avec les ploutocrates, on préfère sûrement au fond de son coeur la Twittos qui ressemble à une espionne qu’on aimait au dilettante du cloud (knout ?).
Quant à la e-reputation de la France nucléaire, Moscou nous dirait certainement de ne pas trop nous en faire parce qu’on vit très bien depuis la fin de la guerre froide avec les restes de catastrophes atomiques un peu partout y compris dans des périphéries auxquelles on a accordé l’indépendance officielle. Au pire on aura une mise en examen comme trop de politiciens ; par l’agence ad-hoc comme l’Iran par Standard & Poors et avec un peu de chance on s’en sortira comme d’hab’ avec quelques grands mots genre « irresponsable », sinon on pourra faire comme les Italiens, on mettra un technocrate compétent et austère comme porte-parole, on laissera l’immunité et l’impunité à tous ceux qui en ont vraiment besoin pour échapper à la radioactivité et si nécessaire on pleurera un peu comme une ministre italienne ; comme Gorbatchev contre le nucléaire devant les caméras pour noyer le poisson irradié faire passer l’addition et échapper au risque de procès … de Moscou.
C’est pas le genre des Soviets les chaussures en larmes de crocodile.
©2011 Renaud Favier – renaudfavier.com – musique ! – 6 décembre 2011
PS : quant à notre pacte avec les Germains, les Russes d’aujourd’hui (se ? nous ?) diraient probablement avec pragmatisme que ça fera comme celui du Camarade Staline. Avec pas mal de sang et de larmes des deux côtés, un peu d’encre versée pour signer la version définitive du Yalta et quelques hivers assez rudes à passer avec ou sans élections. Mais après les lendemains qui chantent à Stalingrad et ailleurs seront tranquilles pour une trentaine de glorieuses quitte à dissuader les initiatives hasardeuses avec une ou deux explosions nucléaires si nécessaire pour bien célébrer la paix des braves et quelques démonstrations de force de missiles à toutes fins (faims ?) utiles. Alors pas la peine de se mettre la rate au court-bouillon et d’annuler les vacances au ski d’ici Davos.
C’est fini pour aujourd’hui, parce qu’entre Standard & Poors qui met la pression psychologique sur l’Etat-Providence, Roubini qui dit que l’Euro doit dévaluer de 30 ou 40% contre le Rouble, le sommet européen du 9 décembre qui arrive à la vitesse d’un réchauffement climatique en Sibérie malgré les apparatchiks de Durban et Greenpeace qui relance les opérations commando anti-nukes capitalistes comme au bon temps de la Pravda et des autocollants « Atomkraft nein danke » collés sur les coccinelles, l’hiver arrive et on n’a pas que ça à faire à la Saint Nicolas, du côté de Saint Basile.
Cela n’empêche pas de twitter … mais sur des sujets sérieux, Camarade !








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