On a (encore) gagné (à la Pyrrhus) ! Non, pas au foot en Amérique du Sud, au rugby en Nouvelle-Zélande ou au tennis à Paris. A Bruxelles contre des fonctionnaires européens. La 1ère mi-temps d’un match dit amical). On est les champions, on est, on nait, on hait les c(hampi)ons !
On est les champions de France !
On n’a pas lâché notre (redevance) TV publique et nos intermittents du spectacle, nous !
On a sauvé l’avenir de nos djeuns menacés par la sous-culture globale !
On a sauvé la culture pour tous partout tout le temps et la création dans les terroirs !
Les nuits blanches de nos fonctionnaires ont sauvé nos musées ! (et des ministres)
La fête de la musique sera gay gaie ! (tee-shirts Fred Perry s’abstenir, svp)
La saison des festivals s’annonce joyeuse ! (et sur un malentendu ça pourrait faire venir des touristes étrangers qui payent leurs billets et leurs repas au restaurant, aussi)
Mais … si vous vous réveillez en voyant les twittos et autres commentateurs des chaines d’info se féliciter de la « victoire française » (lire « le triomphe des bras cassés ») dans le bras de fer entre européens (f… your friends, kill your parents, and have a nice day as usual) sur l’exception culturelle et les oscars français, think twice, enjoy your breakfast, wait for the real thing and have a nice day in spite of all the (French) bullshit https://renaudfavier.com/english-coffee/
L’exception culturelle, c’est encore un « machin » français dont on ignore absolument le rapport qualité-prix, ce qu’il y a dedans à part encore plus de canassons que dans les lasagnes, si ça crée du job en France à part pour les fonctionnaires, lobbyistes et autres ayant-droits du showbiz genre enfants d’artistes casés dans les génériques des documentaires qui passent l’après-midi sur France 2 quand il n’y a pas le Tour de France, rejetons de producteurs placés à la TV pour servir les petits fours dans les émissions où on recycle les anciens ministres, ou étudiants par intermittence le week-end dans « Plus Belle la Vie », et si ça sert un peu à sauver des librairies (pour Virgin, c’est mort, quant à la FNAC, faut aimer les machines à Café made by Switzerland et les DVD de films qui passent à la TV gratuite tout le temps, et avoir perdu son mot de passe Amazon, iTunes ou LeBonCoin, et pour la librairie « L’odeur du Book » (entre tant d’autres, hélas), c’est pas gagné malgré la pétition sur http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2013N40642 ), mais auquel on est aussi attaché, en France, qu’aux fromages artisanaux au vrai lait cru qu’on adore regarder sans toucher sur les jolis marchés bio sur le chemin du supermarché ou dans les documentaires made in France entre une pub pour de l’emmental synthétique ou du « Gruyère » hexagonal, aux films en(tre) Français (Bérénice Bejo bredouillant à Bruxelles que « The Artist » n’aurait pas existé sans l’exception culturelle française, beau comme de l’antique, un discours de Malraux ou du ciné en noir et blanc …) et autres madeleines du temps où on épousait des jeunes filles en fleur après les avoir invitées à un film français d’art et décès au drive-in (byzeway, pour le ciné au Grand Palais, c’est ballot d’avoir choisi des Fiat 500 décapotables avec le haut du pare-brise qui cache l’écran, nonobstant le fait qu’il y a des cabriolets et CC made in France, parfois jolis et pas si mal construits, en pagaille dans les stocks de Renault et PSA, mais c’est cool d’avoir réparé le Louxor à Barbès …), pas des abonnements à l’opéra ou des retraites de fonctionnaires (ou des comptes épargne-retraite dragués sur internet ou dans les bars plus ou moins gais). Si encore ça permettait de voir des trucs intéressants (intérêt seins ?) …
… de lire des trésor nationaux méritant d’être stockés à la Très Grande Bibliothèque …
.. d’entendre des choses émouvantes comme des discours de Malraux …
… au moins, de rigoler un peu en France en général, à Paris et Bercy en particulier …
… mais on en est réduits à des commentaires de commentateurs ou pire, des discours de twittos.
Au mieux, si les médiacrates ont un peu des sens de l’histoire et un poil d’humour, ça donnera : « vous aviez le choix entre Johnny et Bricq, vous avez (encore) choisi Bricq, vous finirez sans Johnny avec Bricq à l’agriculture et le made in France en slip« .
Au pire, les fans de Florent Pagny et des bronzés, et les otages du budget de la culture, réciteront leurs éléments de langage, et on entendra des trucs du genre Séguéla au mieux.
Et si l’Académie Française décide d’intervenir dans le débat public, l’écrivain et intellectuel mondialement reconnu (et ex-ministre de plus personne ne sait quand, moins encore de quoi, ni de qui) Xavier Darcos récemment devenu immortel (mais depuis plus longtemps président de fromages républicains culturels permettant de voyager en classe affaires, de se garer en double file les jours de RTT du chauffeur, de manger pas mal, et de mettre du beurre dans les retraite parlementaires, complémentaires, et supplémentaires) pourra inaugurer son épée et son nouvel uniforme d’impétueux soldat de la culture de France.
Ceci twitté, la France a mis, avec force, talent, et panache, son veto contre l’inacceptable, et l’audiovisuel français d’aujourd’hui ne sera pas sacrifié sur l’autel du numérique gaulois, des biotechs à l’ancienne, de l’agroalimentaire d’hier, de la ville du futur ou de l’aéronautique du temps des faucheurs de marguerites. En tout cas, pas avant demain (parce que même si on a encore une fois décidé de lâcher un truc industriel ou économique pour faire plaisir aux acteurs exilés fiscaux, musiciens planqués dans la pampa 6 mois et un jour par an, et autres lobbyistes braillards, bientôt, on n’aura plus rien à mettre sur la table de négociations à Bruxelles, pour ne rien dire du dialogue transatlantique avec Hollywood & Co.).
Elle est pas (plus) belle, la vie, avec la culture de chez nous ?
Tiens, dans « veto », il y a « vote », comme ce truc de la démocratie, amüsich, nicht ?
Et dans « consenus » …

Nicole Bricq – Ministre du Commerce Extérieur de la France – Près de Waterloo, juin 2013 – Crédits photo : Keystone
Mieux vaut en (éc)rire, même si c’est moins drôle que du temps de de Funès.
Ach, fluctuat aber (Gross)Paris sera toujours (Gross)Paris …
Renaud Favier – 14 juin 2013 – Café du matin à Paris – Compétitivité – English
Mais si on a un SmartPhone et/ou si aime bien avoir partout avec soi une tablette à plus grand écran genre iPad, un Notebook ou un hybride pour profiter de l’exception culturelle, et qu’on trouve les billets de blog un peu courts ou trop truffés d’images qui font perdre le fil des phrases ou de l’histoire, on peut télécharger et lire des livres électroniques sur la plateforme française Youscribe (nb le format pdf disponible sur Youscribe est assez pratique sur grand écran et moins fantaisiste que ePub à l’impression en format A4), ou sur l’excellent Amazon qui a crée du job chez Montebourg alors on ne va pas lui chercher des poux dans la tête. Quelques exemples en cliquant sur les icônes ci-dessous.
Et du plus « business » (gratuit, of course).



















































