Les Français sont des gens chanceux. Ayant hérité d’un pays exceptionnellement confortable et raisonnablement bien entretenu, d’un pécule pas mal écorné après des siècles de gaspillages mais toujours très nettement au-dessus de la moyenne mondiale, d’une excellente santé générale et de toutes sortes de Prozac bien remboursés par leur sécurité sociale, de la Tour Eiffel et de quelques autres attractions touristiques compétitives, de l’ombre de Christian Dior, de de Gaulle et de Victor Hugo, et d’une démocratie en ordre de marche avec des politiciens professionnels, des communicants politiques, et des publicitaires fonctionnaires que leurs voisins amateurs de spectacles comiques du monde entier leur envient.
Bon, ce n’est plus le Pérou, comme on disait avant, ni le Qatar ou Shanghai, comme on dit maintenant, et c’est un peu contrariant de ne plus être la capitale mondiale de presque tout en général, de la francophonie, de la culture, de la gastronomie et de la fête en particulier, mais il n’y a pas (encore) de quoi émigrer en masse, tant que Paris est au programme du World Fashion Tour.
Mais tant que les Français ne liront pas l’anglais (et vice-versa) et que la morale restera sauve à Paris, tout ira bien.
Tant que les Français n’auront pas plus faim que ça et que les veaux se contenteront de consommer des boeufs enfarinés et des peaux de vaches sur leurs écrans, tout n’ira pas si mal.
Tant que les sondages n’iront pas plus mal, tout ira tant bien que mal.
Tant que le changement de climat ne fera pas monter le niveau des impôts, tout baignera.
Jusqu’ici, no souci, les Français décadansent, mais ont du pain (et aiment se promener en godillot ou charentaises avec et à la baguette).
Les Français ont des jeux de … Français, pour … Français, traduits en … français (et aiment leur TV, même aux heures de privation de publicité).
Et surtout, leur démocratie, leur chômisme, leur croissance, leur environnement, leur sécurité, leur mariage, leur bonheur, toussa-touça ouverts le dimanche sur dérogation et à volonté en semaine sur abonnement, vont devenir exemplaires et gratuits et durables et garantis sans cheval dans les lasagnes, ni ver(t)s dans les fruits, ni OGM dans les salades, ni pesticides dans les pots de vin, c’est déjà promis, et entre les élections municipales et les élections européennes, les promesses ne peuvent que s’améliorer en 2014, en attendant l’apothéose pour 2017 avec une élection présidentielle et des législatives.
Tant qu’il y aura du Gainsbourg gratuit sur Youtube pain à crédit, des jeux à gratter, et de la brioche à promettre …
Renaud Favier – 30 septembre 2013 – Facebook Café du matin à Paris – LinkedIn
Le bonus : la haine est une option http://www.youtube.com/watch?v=RTkzeJSXB2s
Le bonus 2 : l’Amérique est une option http://www.youtube.com/watch?v=jdP0-OR5rLo
Le bonus 3 : Mad Max est une option http://www.youtube.com/watch?v=ti6rG4NmsyM
PS : un slogan, ce n’est pourtant pas obligatoirement nul, on se demande comment sont (dé)formés ces communicants politiques en Porsche qui les écrivent pour les politiciens (avant, c’était des ex-étudiants d’écoles de commerce passés chez les vendeurs de lessive ou de yaourt, mais maintenant, on ne sait plus, on dit que ce serait comme pour les banquiers et au gouvernement provisoire, qu’il y aurait plein de hauts fonctionnaires et de copains militants et autres intermittents du travail amis qui ont de l’ISF à payer) http://www.youtube.com/watch?v=Qqfd5xZZ30E


















